Je vais qualifier cette réaction de mitigée.
Honnêtement, ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. À vrai dire, j’aurais cru à plus d’enthousiasme, à plus de commentaires positifs et ce fut loin d’être le cas.
Bien sûr, je parle des répliques suite à la publication de mon texte ici même dans cette tribune qui faisait référence à la possibilité d’un retour des événements de course à pied au Québec pour cet automne.
Sachant tout comme moi que les adeptes ont hâte, j’anticipais une réponse beaucoup plus solide en rapport avec l'engouement de cette éventuelle démarche. Sans avoir dressé un tableau de statistiques, je peux affirmer avec certitude que ce n’est rien d’affolant.
Un mot résume et revient unanimement dans l’ensemble des propos : La peur.
Un virus qui lentement mais sûrement est en train de tuer la chaleur humaine.
En effet, je dirais que plus de 50% des coureurs présentaient une réticence à prendre part à des courses officielles à des endroits déterminés et cela même si les responsables prenaient les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des participants à partir du moment où ils se présenteraient sur le site.
Pourtant, rien ne semble y faire. La crainte d’assister ou de participer à un nid d’éclosions semble beaucoup plus grande que le côté sécuritaire.
Plusieurs coureurs me confiaient qu’ultimement, ils pourraient rencontrer de la nonchalance et de l’insouciance chez certaines personnes. Ils n’arrivaient pas à croire qu’ils se retrouveraient sans danger.
À vrai dire, on parle d’une réalité et il faut respecter au plus haut point les gens qui ont peur. Cette facette devient incontrôlable, peu importe les situations. On aura beau s’y préparer de toutes les façons, il devient ardu de convaincre les gens qui sont déjà contaminés par la crainte.
On ne peut rien faire quand la peur est installée.
Les responsables des grandes organisations ont réalisé qu’il ne servait à rien d’insister, de prendre des risques inutilement. Il s’agissait que l’une d’elles annule son événement et inévitablement, les autres allaient suivre. Finalement, se sont les coureuses et les coureurs qui ont tranché. "Le port du masque obligatoire dès lundi et les débats qui en découlent, la tête des participants n'est vraiment plus aux compétitions", résume admirablement bien Éric Fleury des Courses Thématiques sur ce qui se passe actuellement
Nous sommes en juillet et même après plusieurs mois sans courses organisées, l’enthousiasme a disparu, laissant toute la place à la prudence. Sachant maintenant que les organisations ne prendront dorénavant aucun risque et n’oseront s’aventurer vers l’inconnu, il est permis de croire que ça risque d’être très long avant que le tout revienne à la normale. J’ai comme l’impression qu’il faudra ronger son frein pendant longtemps car seul un vaccin apportera la sécurité nécessaire.
Pour combien de temps encore ?
Les experts parlaient de deux ans pour la découverte de ce vaccin. Je me demande si ce n’était pas pour encourager les êtres humains car si l’on regarde dans le passé, rares sont les médicaments ou les vaccins qui ont été créés en si peu de temps.
Habituellement, ça tourne autour d’une dizaine d’années.
Pendant ce temps, le virtuel continuera de gagner en popularité car c’est l’unique alternative disponible. Tranquillement, on arrivera à tuer la chaleur humaine.
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