MONTRÉAL - Taïwan a effacé un déficit de quatre points pour inscrire une victoire de 6-4 contre le Canada en super ronde de la Coupe du monde de baseball féminin, reléguant ainsi l'unifolié au match pour la médaille de bronze.

Les Canadiennes, médaillées d'argent en titre, affronteront vendredi après-midi les Américaines, tandis que les Taïwanaises disputeront le titre aux Japonaises, quintuples championnes en titre et premières au monde.

« On savait qu'on avait besoin d'un petit miracle, a déclaré à La Presse canadienne le gérant André Lachance de Viera, en Floride, où a lieu la compétition. Non seulement il fallait qu'on l'emporte, mais il fallait que la République dominicaine batte les États-Unis, ce qui était très improbable selon nos calculs. Les chances que l'on joue pour le bronze étaient donc nettement plus élevées que celles de jouer pour l'or. »

Lachance et son personnel d'entraîneurs avaient vu juste: les États-Unis l'ont emporté 8-1 en soirée, pendant que le Japon avait le dessus 10-0 sur le Venezuela.

« Nous avons essayé, car on ne sait pas ce qui peut arriver, a ajouté Lachance. On a joué pour gagner. Ça a été un bon match malgré tout. On va bien se préparer pour vendredi. »

Le match avait débuté sur les chapeaux de roue pour le Canada, qui a inscrit quatre points dès la première manche sur une erreur et des points produits d'Amanda Asay (deux) et Kate Psota. Mais Taïwan a rétréci cet écart en marquant trois fois en fin de première. Les Taïwanaises ont pris le contrôle de la rencontre en troisième, alors qu'elles ont ajouté trois points sur deux erreurs des Canadiennes.

Elizabeth Gilder a amorcé le match au monticule pour le Canada, mais elle n'a pas été capable d'inscrire un seul retrait. Elle a permis trois points sur trois coups sûrs, un but sur balles et une frappeuse atteinte avant d'être remplacée par Hannah Martensen. Cette dernière a lancé pendant trois manches, accordant les trois autres points des gagnantes. Claire Eccles a complété la rencontre.

« C'est certain que tout le monde veut jouer pour l'or, moi le premier, a poursuivi Lachance, directeur des opérations baseball à Baseball Canada. Mais nous sommes une équipe qui peut faire le vide rapidement et laisser tout ça derrière. Le baseball c'est comme ça. Tu peux avoir une mauvaise première présence et si tu la traînes avec toi, ça va affecter tout le reste: ta défense, tes autres présences, etc. C'est la même chose avec le résultat d'un match: il faut être capable de regarder en avant. Et regarder en avant, pour nous, ça veut dire de passer une bonne nuit de sommeil, de ne penser qu'à vendredi et de nous dire qu'il ne reste qu'un match à jouer et qu'on va y aller à fond de train. »

Il a rappelé à ses joueuses que la défaite de 5-1 subie jeudi contre les Américaines, qui ont remporté les deux premières éditions du tournoi, en 2004 et 2006, avant de céder le haut du pavé au Japon, ne veut plus rien dire.

« On a fait confiance à nos jeunes depuis le début dans toutes sortes de circonstances, on va continuer de faire la même chose, a assuré Lachance. Il n'y a que quatre équipes sur les 12 qui ont l'honneur de jouer pour une médaille et on en fait partie. On a une des équipes les plus jeunes du tournoi, alors c'est très respectable comme résultat. Le message est clair: on va tout laisser sur le terrain. On a besoin de les battre une seule fois. Même si elles nous ont battus en super ronde, c'est le match de vendredi qui compte. »

Dernier tour de piste

Cette rencontre sera la dernière de Lachance à la barre de la formation nationale, lui qui a dirigé la sélection lors des huit Coupes du monde tenues jusqu'ici.

« Ça fait quelques semaines que je l'ai annoncé. Autant on cherche à développer des leaders comme athlètes et de leur faire vivre de belles expériences, c'est important pour moi de faire la même chose et de laisser vivre l'expérience à d'autres, a-t-il expliqué. Je n'abandonne pas l'équipe pour autant, j'agirai un peu comme son directeur général. »

« Je pense que c'est sain de faire ça, de donner la chance à d'autres de se faire valoir dans un rôle de leader. Ça fait huit coupes du monde, c'était le temps. (...) Je vais continuer de m'occuper de l'équipe, de faire de la détection de talent, de mettre sur pied le camp de développement à Cuba, je choisirai les entraîneurs. Ce sera un autre rôle. La seule chose qui va changer, c'est que je ne dirigerai pas pendant les Coupes du monde », a conclu Lachance, qui a indiqué que Baseball Canada aimerait bien, dans un avenir plus ou moins rapproché, pouvoir compter sur une gérante pour sa sélection féminine.

Lachance a mené ses troupes à cinq médailles jusqu'ici, trois de bronze et deux d'argent.