Pendant que les amateurs de baseball se croisent les doigts pour un éventuel retour des Expos, l'intérêt pour le baseball au Québec ne cesse de s'accroître.

Pour la première fois depuis 16 ans, Baseball Québec a atteint le plateau des 32 000 inscriptions. C'est vrai qu'on est encore loin de la fameuse année du lock-out de 1994, où les Expos étaient dominants.

Un sommet de 58 000 inscriptions, puis une chute libre jusqu'à 18 000, en 2007. Mais depuis 10 ans la progression est constante

« Dès la grève de 1994 jusqu’au départ des Expos, il y a eu un creux continuel, explique le dépisteur Alex Agostino. Il y a eu quelques années de deuil où le baseball n’était plus sur la map. Ce creux de vague a complètement viré de bord alors que de plus en plus de personnes jouent au baseball. »

« On voit les inscriptions monter depuis trois ans, en fait, depuis que les Blue Jays viennent jouer à Montréal. On dirait que leur présence a fait revivre le baseball à Montréal et à travers le Québec », mentionne celui qui a été repêché par les Expos en 2000, Ivan Naccarata.

« Le problème qu’on a en ce moment, c’est qu’on manque de terrains de baseball, souligne le directeur général de Baseball Québec, Maxime Lamarche. On ne croyait pas que ça allait être le cas si vite et ça ralentit un peu le mouvement. Sauf qu’il y a une belle vague pour le baseball. »

Lamarche espère tout de même voir 40 000 joueurs de baseball dans la province d'ici 2020. Le plan d'action de 32 millions de dollars du maire de Montréal, Denis Coderre, pour revamper de nombreux terrains de balle, ne fera que mousser la popularité du baseball.

« On avait beaucoup à faire, notamment sur le plan de la sécurité, car les parcs ont été construits il y a 60 ans. On voit de plus en plus les infrastructures qui changent du tout au tout », soutient le directeur général de Baseball Québec.

« Je suis fier parce qu’il y avait des problèmes de drainage et d’éclairage et on met le tout à niveau, maintient le maire de Montréal, Denis Coderre. C’est sûr que ça prend un certain temps, mais on a pris une vitesse de croisière avec l’argent investi en plus du 32 millions $. »

Côté développement, trois Québécois sur 20 Canadiens ont été repêchés cette année. On est loin du record d'il y a 15 ans, mais on note une présence grandissante des Québécois au sein des collèges américains depuis le nouveau millénaire.

« Les sports-études sont en explosion présentement. Il y a pas loin de 1000 joueurs entre le secondaire un et cinq qui s’entraînent l’hiver au Québec. Lorsque tu dois choisir seulement entre 100, c’est difficile de créer une équipe d’élite. Avec 1000, c’est certain que la crème va faire surface », avance Agostino.

On place beaucoup de joueurs dans les collèges américains et ensuite certains se font repêcher par les équipes dans les ligues professionnelles, résume l’entraîneur avec Baseball Canada, Denis Boucher. Il y a de plus en plus de recruteurs à temps plein qui viennent au Canada aussi. Toutes les équipes viennent. »

Le retour des Expos aiderait certainement davantage la cause de Baseball Québec, mais comme l'a philosophé le maire Coderre : « on ne tire pas sur une fleur pour qu’elle pousse plus vite ».