Tiens, si on oubliait Daniel Brière, Carey Price et David Desharnais pour parler baseball et se changer les idées un peu.
 
J'aime le baseball. À mon avis, il n'y a rien de mieux que d'assister à un match dans un stade à ciel ouvert.

J'aime la lenteur du jeu, il n'y a aucun stress. Ni sur le terrain, ni dans les gradins. Le baseball a ses habitudes comme apporter son gant au stade, chanter le « Take me out to the ball game », la bière et les hot-dogs. Pas pour rien que le baseball soit le passe-temps préféré des Américains.
 
Comme l'a montré l'excellente série Baseball de Ken Burns, l'histoire du baseball, c'est aussi l'histoire des États-Unis. 

Et justement cette semaine, on célèbre deux évènements qui ont marqué les séries au baseball.
 
Il y a eu 10 ans lundi, un obscur partisan des Cubs de Chicago, Steve Bartman, passait à l'histoire lors du 6e match de la série de championnat de la Ligue nationale entre les Cubs et les Marlins de la Floride.

Les Cubs mènent 3-0 et sont à cinq retraits d'accéder à la Série mondiale pour la première fois en 58 ans. 

Bartman est assis dans la 1re rangée au champ gauche. La balle est frappée dans sa direction. Moises Alou se prépare à effectuer le retrait, mais Bartman étire les bras et fait dévier la balle dans les gradins. Alou est furieux. Il est arrivé ce qui devait arriver : les Marlins claquent quatre coups sûrs consécutifs, marquent huit points, gagnent le match et ensuite la série. 
 
Rapidement les gens assis autour de Bartman deviennent agressifs et la sécurité doit intervenir.  On le cache dans le Wrigley Field et à la fin du match, il quitte déguisé afin de passer inaperçu.  Aussitôt les médias se lancent à sa poursuite.  À ce jour, Bartman a refusé plus de 200 demandes d'entrevue et des offres commerciales dans les six chiffres.  Il y a deux ans, ESPN a produit un documentaire sur Steve Bartman.  Selon son porte-parole, il vit à Chicago, travaille dans les services financiers et est toujours un partisan des Cubs.
 
Dix ans plus tard, plusieurs croient que le temps de la réconciliation est arrivé.  Les Cubs lui ont fait parvenir une lettre pour lui dire qu'il est toujours le bienvenu au Wrigley Field.  D'autres suggèrent de lui donner des billets de saison à vie ou de l'inviter à effectuer le 1er lancer lors du match d'ouverture la saison prochaine.
 
Le célèbre chroniqueur politique du Washington Post et grand fan des Cubs George Will pense qu'après tout ce que Bartman a enduré depuis 10 ans, les Cubs devraient faire quelque chose pour lui.  On fait un parallèle avec Bill Buckner qui avait échappé un roulant dans le match no 6 de la Série mondiale contre les Mets de New York, qui allaient ensuite gagner le match no 7. Devenu persona non grata à Boston,  Buckner est revenu au Fenway Park quelques années plus tard où il a été ovationné.
 
Surtout que tous ceux qui étaient avec les Cubs ce soir-là n'en veulent pas à Bartman. « Il n'a rien à voir avec notre défaite », a déclaré Mark Prior qui était au monticule au moment de l'incident. Outre les quatre coups sûrs et les huit points des Marlins, on oublie qu'Alex Gonzalez avait raté une balle à double-jeu dans cette débandade.
 
Depuis cette soirée d'octobre 2003, les Cubs n'ont pas participé aux séries éliminatoires. Ils n'ont pas non plus remporté la Série mondiale depuis 105 ans.
 
La malédiction de la chèvre se poursuit!
 
Et le circuit de Kirk Gibson…
 
Mardi, c'était le 25e anniversaire du circuit de Kirk Gibson dans le match no 1 de la Série mondiale entre les Dodgers de Los Angeles et les A's d'Oakland.

Appelé comme frappeur d'urgence à la place du lanceur Alejandro Peña, Gibson avait claqué un circuit de deux points en fin de 9e manche aux dépens de Dennis Eckersley pour donner une victoire de 5-4 à son équipe dans le match no 1.
 
Mais ce qui avait frappé l'imaginaire à l'époque, ce fut de voir arriver Kirk Gibson au marbre en boitant.  Le frappeur des Dodgers souffrait d'une blessure à un tendon de sa jambe gauche et à un ligament de sa jambe droite.  C'est en traînant de la patte qu'il avait contourné les sentiers.
 
Le pouvoir d’attraction des équipes professionnelles
 
Les équipes de sport professionnelles ont un pouvoir d'attraction indéniable et à Detroit, mais ce pouvoir crée aussi un malaise.
 
La ville est en faillite et son ancien maire vient d'être condamné à 28 ans de prison pour corruption, collusion, etc... Ce qui n'empêche pas les équipes de dépenser.
 
Les Tigers ont une des masses salariales les plus élevées du baseball à 148 M$, en hausse de 38 % par rapport à 2011. Prince Fielder gagne 23 M$ par saison et Miguel Cabrera a signé un contrat de huit ans évalué à 152 M$.
 
Les Pistons de la NBA ont dépensé 80 M$ pour mettre sous contrat deux joueurs.  Les Lions ont accordé une prolongation de contrat de 53 M$ à leur quart-arrière, Matthew Stafford.  Mais la palme revient aux Red Wings qui ont obtenu 285 M$ de la ville de Detroit pour la construction d'un nouvel amphithéâtre.  
 
À lui seul, le joueur de ligne défensive des Lions Ndamukong Suh a écopé de 342 000 $ en amende, ce qui permettrait de payer 10 policiers.
 
Et les gens en redemandent, car 3,1 millions de personnes ont assisté aux matchs des Tigers cette saison, la 6e plus grosse foule dans le baseball.  Et les cotes d'écoute à la télévision sont aussi parmi les meilleures.
 
À Detroit, il n'y a plus de pain, mais des jeux en masse.