Le courant ne passait pas entre Anthopoulos et Shapiro
MLB jeudi, 29 oct. 2015. 11:27 samedi, 28 déc. 2024. 21:58La déception est l’émotion qui habite un peu tout le monde à la suite de la décision d’Alex Anthopoulos, qui délaisse ses fonctions de DG des Blue Jays de Toronto.
Ce n’est pas une énorme surprise dans le milieu du Baseball majeur, parce qu’on sait pertinemment qu’avec un nouveau président, ce n’est jamais une garantie que les gens en place vont y rester.
C’est décevant dans le sens où Anthopoulos doit avoir le sentiment de ne pas avoir achevé ce qu’il avait entrepris. Et pourtant, ce qu’il aura réussi à créer durant son passage à Toronto mérite d’être souligné.
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Le nœud du problème, à mon avis, se situe dans l’absence totale de synergie avec Mark Shapiro, le remplaçant de Paul Beeston (avec qui le courant passait très bien) comme président de l’équipe.
On lui avait offert un contrat après l'élimination des Jays en série de championnat, donc dans un certain sens on était ouvert à l’idée de poursuivre l’association, mais j’ai l’impression que Shapiro aurait été trop omniprésent dans les décisions baseball au goût d’Anthopoulos.
Un président a tous les droits d’intervenir – lorsqu’il s’agit de maintenir le cap sur les dépenses par exemple – mais de là à s’immiscer dans les discussions relatives à la formation, c’est là que ça cloche. Selon moi, le jeune DG doit avoir pris un pas de recul par rapport à cette situation et s’être dit « Un instant… Si je n’arrive pas à travailler dans des conditions où on me fait confiance, je n’ai pas d’intérêt à continuer ainsi ».
C’est tout à son honneur si c’est la raison principale pour laquelle il a rejeté la prolongation de contrat qui lui a été offerte.
Ses échanges ont rempli le stade
Le départ d’Anthopoulos est aussi dommage dans l’optique où c’est lui qui par ses acquisitions a ramené un sentiment d’appartenance fort envers les Blue Jays. L’engouement ressenti a été sans précédent dans la Ville-Reine depuis la fin juillet et le stade était rempli à craquer soir après soir.
Plusieurs sources au courant du dossier ont affirmé que Shapiro, dans un entretien avec son DG, lui avait reproché d’avoir vidé la banque d’espoirs des Jays. J’ai pour mon dire que le pari en valait la chandelle et que c’est carrément insultant à l’endroit d’Anthopoulos.
Ces transactions ont transformé le visage de l’équipe, qui même si elle était sensée gagner, ne jouait que pour ,500 avant les ajouts effectués par Anthopoulos. Il y a un prix à payer pour amener David Price et Troy Tulowitzki et le vent d'optimisme qui les accompagne. Quelques bons joueurs d’avenir, voilà le coût…
Et pourtant, que représente l’avenir des Jays? Dans l’immédiat, ce sont des gars qui figurent toujours parmi l’effectif. Je parle ici des Roberto Osuna, Marcus Stroman et Ryan Goins.
Maintenant, qu’adviendra-t-il du gérant John Gibbons à travers cette tempête? Je crois que ses jours avec les Jays sont comptés. Fraîchement arrivé, Shapiro va vouloir s’entourer de « son monde ». Soit il procédera à la nomination lui-même, soit il laissera ce choix au prochain directeur général de l’équipe.
On en est encore aux premières heures suivant le départ d’Anthopoulos, donc il est ardu de deviner ce qui l’attend. Va-t-il dénicher du travailler ailleurs avant le début de la campagne 2016? Est-ce qu’on lui confiera les fonctions de DG?
Ce qui ne fait pas de doute, c’est sa lecture de talent et sa façon de trouver de jeunes joueurs prometteurs. C’est ce qui a fait sa réputation avant même d’être aux commandes chez les Jays. Anthopoulos a une très belle feuille de route et il est jeune. Je suis persuadé qu’on lui offrira une deuxième chance… Un dossier qu’il faudra suivre de près!
* Propos recueillis par Maxime Desroches