Le basketball est de retour!

 

La NBA a fait un gros pas de plus vers la reprise de ses activités cet été, alors que les gouverneurs de la ligue ont approuvé le format de jeu à 22 équipes, avec comme objectif de présenter des matchs à compter du 31 juillet, à Orlando, en Floride. 

 

Si les amateurs sont emballés d'avoir la chance d'assister à un tournoi relevé cet été, les joueurs savent maintenant à quoi s'en tenir et peuvent s'entraîner avec un objectif plus clair en tête. Le Montréalais Chris Boucher a bien hâte de retrouver le terrain avec ses coéquipiers des Raptors. 

 

« Je voulais juste revenir au jeu, peu importe le format, indique l'attaquant de puissance des Raptors. Ça fera beaucoup de bien de jouer au basket, j'en ai besoin dans ma vie, c'est ma façon de m'exprimer. Les gens veulent voir du sport et ce sera un moment excitant. Le fait d'avoir une chance de gagner un championnat me donne de l'ambition. »

 

Les Raptors sont effectivement en très bonne position pour la reprise des activités. Bien installés au 2e rang de l'Association de l'Est, ils n'auront pas à se battre pour se tailler une place en séries, puisqu'elle est déjà acquise. 

 

« On est conscients que ce sera difficile. Pour gagner un championnat, il doit y avoir des hauts et des bas. Nous devrons rester concentrés et si nous sentons que nous avons une chance, ça nous aidera. »

 

S'il fallait que les champions en titre de la NBA connaissent un long parcours, celui-ci se vivrait dans un contexte bien différent qu'il y a un an, alors que le centre-ville de Toronto était en pleine effervescence. Cette fois, les matchs seront présentés à huis clos, en territoire neutre. Par contre, Chris Boucher y trouve un aspect positif.

 

« C'est sûr que ce sera différent, mais ce sera un peu comme la ligue d'été de la NBA, alors que toutes les équipes se retrouvent à la même place. Une chose qui sera vraiment le fun pour moi et les autres qui jouent dans la ligue, ce sera de pouvoir assister aux autres matchs sur place. Ce sera une bonne chose. »

 

Depuis l'arrêt des activités, les joueurs ont eu à faire face à de bons défis sur le plan sportif pour garder un niveau de forme aussi optimal que possible. 

 

« Nous n'avons pas encore recommencé les entraînements collectifs, mais le fait d'avoir l'opportunité d'aller dans les gyms nous a fait du bien, cela nous avait tous manqué. Tout le monde a eu du temps pour réfléchir et voir ce qui peut être fait pour améliorer certaines facettes de son jeu. »

 

C'était justement l'objectif de Chris Boucher quand tout s'est arrêté en raison du coronavirus : continuer de s'améliorer. 

 

Il connaissait une bonne saison lorsque la NBA a été forcée de mettre un terme à ses activités. Les blessures au cours de la saison chez les Raptors lui ont permis d'obtenir plus de temps de jeu et de gagner la confiance de l'entraîneur Nick Nurse, qui ne s'est pas gêné pour le critiquer à certains moments de la saison.

 

Boucher n'a pas obtenu de départ dans ses 55 matchs disputés, mais il a su faire sentir sa présence quand on faisait appel à lui. Il a connu ses deux meilleures productions offensives en décembre, avec 21 points le 22 décembre contre les Mavericks de Dallas et 24 face aux Celtics, la veille du jour de l'an.

 

Quelques jours avant l'interruption des activités, il a connu un solide match contre les Suns, à Phoenix, avec une production de 19 points et 15 rebonds, en 28 minutes et 44 secondes de jeu, ce qui représentait son plus haut total de temps de jeu depuis le début de sa carrière dans la NBA. Le Montréalais de 27 ans a aussi mené les Raptors avec une moyenne d'un bloc par rencontre cette saison.

 

Conscient du fait qu'il doit continuer à progresser pour établir sa place dans la formation partante, il a tenté de tirer profit de la pause au maximum.

 

« J'ai eu beaucoup de temps pour faire une introspection. J'ai pu réaliser dans quels aspects je suis bon et dans lesquels je suis un peu moins fort. La pause m'a aussi aidé à gagner un peu de poids au niveau musculaire. »

 

Le fait de gagner en masse musculaire l'aidera certainement à s'impliquer plus aisément près du panier et à continuer de gravir les échelons dans la formation torontoise.

 

Savoir trouver les bons mots

 

Chris Boucher n'est pas indifférent à tout ce qui se déroule actuellement en lien avec le décès de George Floyd et la lutte contre le racisme, qui a fait éclater des conflits et une situation chaotique un peu partout à travers les États-Unis. Boucher ne s'est d'ailleurs pas gêné pour s'insurger sur son compte Twitter, face aux commentaires du quart-arrière Drew Brees, qui ont rapidement fait le tour de l'Amérique et qui l'ont forcé à formuler des excuses.

 

 

« C'est un sujet vraiment compliqué pour plusieurs personnes, souligne Boucher. Ce n'est pas tout le monde qui sait trouver les bons mots dans ce genre de situation. Dans ma position, je sais que tout ce que je dis peut être interprété et je dois être prudent. »

 

Boucher tient toutefois à passer un message, en se basant sur son expérience personnelle, lui qui a grandi dans le quartier Montréal-Nord. 

 

« C'est important que les gens sachent que le racisme existe. Il doit y avoir un changement. Il faut savoir étudier la situation et trouver des façons d'aider la communauté. Des gens habitent Chicago ou Philadelphie, des villes qui ressemblent à celle où j'ai grandi. On sait comment on se sent en vivant ces situations. Ce n'est pas une surprise, mais ça fait du bien de voir que des gens comprennent la situation et nous soutiennent. »