La légende de LeBron James s'est enrichie d'une nouvelle page après son incroyable panier de la victoire samedi contre les Raptors de Toronto et d'autres devraient suivre, peut-être dès ce soir lors du match no 4, tant la superstar des Cavaliers Cleveland malmène la concurrence.

Ce n'était qu'un match du deuxième tour des séries, mais la victoire à la dernière seconde de Cleveland face à Toronto 105 à 103 samedi, a marqué les esprits.

Parce qu'elle permet aux Cavaliers de mener la série 3-0 et de viser la qualification pour la finale d'Association Est, parce qu'elle conforte l'idée que « King James » n'a peut-être jamais été aussi fort.

À 33 ans, alors qu'il boucle sa 15e saison dans la ligue la plus relevée de la planète... 

Plus déterminant que jamais

Tellement prévisible et pourtant tellement magique : à huit secondes de la fin du temps réglementaire alors que Cleveland et Toronto sont dos à dos (103-103), c'est sans surprise vers LeBron James que l'entraîneur des Cavaliers Tyronn Lue se tourne.

Le triple champion de la NBA, couvert par un seul joueur, remonte le terrain sans se précipiter, puis accélère à la hauteur de la ligne des tirs à trois points et saute à cinq mètres du panier.

En extension et en déséquilibre, il décoche avec sa main gauche un insolent et diabolique « floater » qui, après avoir rebondi sur la planche, libère son équipe.

Ce n'est pas le premier « buzzer beater », ces paniers de la victoire dans les cinq dernières secondes, réussi cette saison par James.

Au premier tour contre les Pavers de l'Indiana, il avait déjà fait la différence lors du match no 5 avec un improbable panier à trois points.

Il est le premier depuis 2002 à réussir deux « buzzer beaters » lors d'une même saison en séries. Mieux, se délectent les statisticiens et/ou ceux qui le présentent comme le meilleur joueur de l'histoire, il en a désormais cinq à son actif, soit autant que tous les autres joueurs actifs, et deux de plus qu'un certain Michael Jordan durant toute sa carrière (3).

Plus indispensable que jamais

Au jeu des comparaisons avec Michael Jordan, LeBron James va peut-être pouvoir mettre tout le monde d'accord s'il devait être sacré champion en juin.

À l'heure des « super-teams », ces équipes qui accumulent les stars comme Golden State, Houston ou Oklahoma City, il porte Cleveland à bout de bras, seul ou presque.

Kyrie Irving est parti pour Boston durant la saison morte et Kevin Love fait du Kevin Love, capable du pire comme du meilleur d'un match à l'autre.

Il a sorti du marasme une équipe qui a été profondément remodelée en février avec notamment les départs d'Isaiah Thomas et de Dwyane Wade, son meilleur ami arrivé l'été précédent.

Pour la première fois depuis ses débuts dans la NBA en 2003, « King James » a disputé les 82 matchs de saison régulière de son équipe et a été le joueur le plus utilisé de NBA avec 36,9 minutes par match.

Modèle de professionnalisme, suivi par sa propre équipe avec préparateur physique, diététicien et kinésiologue, James est un phénomène, quasiment jamais blessé.

Mais sa débauche d'énergie va peut-être le rattraper, même s'il ne donne aucun signe de fléchissement contre Toronto.

Plus prolifique que jamais

Avec ses 348 points en dix matchs des séries cette année, James a le rendement offensif le plus important depuis 1992 et Michael Jordan.

Ses statistiques donnent le tournis : il a produit quatre matchs à 40 points et plus, s'est offert deux triplés, a égalé son record de passes décisives dans un match de séries (14), sans oublier ses deux « buzzer beaters ».

Plus fort encore, alors qu'il disputait samedi son 227e match de séries (5e plus haut total de l'histoire), il a été le meilleur marqueur et passeur de son équipe pour un 11e match de suite, du jamais-vu en éliminatoires, ce qui lui a permis de dépasser le légendaire Oscar Robertson.

L'intéressé répète qu'il ne fait que son boulot : « C'est pour vivre des moments comme ça que je joue au basket ».

Ses contemporains, comme le meneur des Nets de Brooklyn D'Angelo Russell, en sont persuadés : « On voit l'Histoire s'écrire devant nous ».