Lorsque certains chasseurs tirent un orignal, un chevreuil ou un caribou, ils ne peuvent déterminer exactement où la balle atteindra leur cible. Sans voir la blessure, il leur est impossible de préciser où le projectile a touché le gibier. Jean Pagé vous aide à éclaircir le tout.

Lors d'un périple de chasse, remarquez le détail suivant. Si la balle atteint le gibier dans la région du coeur, c'est-à-dire dans la partie inférieure de la cage thoracique, la réaction de l'animal est la suivante: dès que le peojectile fait mouche, l'animal se cabre et ses pattes avant semblent presser sa blessure.

Tout ceci est très bref...Trois ou quatre secondes...et l'animal s'écroule. Au cours des années, à l'occasion de nombreuses chasses au gros gibier, il me fut donné d'observer les réactions des cervidés aux effets de la balle. J'ai constaté qu'elles étaient similaires pour l'une ou l'autre espèce.

Généralement, la balle au coeur, c'est-à-dire si vous touchez le coeur ou les gros vaisseaux sanguins qui l'entourent, vous pourrez voir l'animal sauter sur place et relever très haut les pattes avant, les repliant sur la poitrine. Mais attention! Un chevreuil atteint de cette façon peut tout aussi bien s'enfuir à la course comme si de rien n'était. Il vous laissera croire que vous ne l'avez pas touché et soudain...il s'écroulera.

L'animal atteint par une balle à la tête perd tout sens de l'équilibre, ses mouvements n'ont plus de coordination, et il s'écroule presque instantanément. Ce tir est l'un des plus efficaces, mais vous risquez d'endommager un trophée. De plus, il est très difficile à réussir, la cible de visée étant très réduite.

Une des meilleures balles est probablement la balle au cou. C'est aussi un tir très difficile à réussir à cause d'une cible encore plus réduite et de surface limitée. Pour viser, c'est la cible par excellence, recommandée pour son efficacité. L'animal atteint au cou s'écroule instantanément et bouge rarement par la suite. Il demeure sur place dans la majorité des cas et la mort est très rapide.

Tir mortel par excellence, la balle à la cage thoracique offre une cible très grande, plus facile à toucher. Due à une hémorragie aux opumons, la mort sera rapide et par conséquent, l'animal se couchera promptement. Si l'animal n'estpas mortellement atteint, visez une balle au cou pour l'achever. Le sang maculant le sol ou le feuillage, à la suite de ce tir, sera d'un rouge vif et retiendra des bulles d'air.

Signe d'incompétence ou d'erreur du tireur, la balle aux intestins est un tir, hélas, beaucoup trop fréquent. Cette balle provoque la plupart des pertes de gibier. Atteint par cette balle à mauvais tir ou mal évaluée, l'animal sursaute et parfois mord sa blessure. Il lui faut administrer le coup de grâce le plus vite possible, car la bête ainsi blessée peut disparaître à tout jamais dans la forêt...ce qui se produit fréquemment. À ce moment, le sang visible sur le sol sera noirâtre, autre indice de l'effet de la balle.

Souvenez-vous toujours qu'un animal blessé ne doit jamais être poursuivi. Il faut d'abord lui laisser reprendre de l'assurance pourqu'enfin il se couche. Alors, il saignera à mort et vous pourrez le récupérer par la suite. Ne le poursuivez pas immédiatement. Attendez.