(RDS.ca et AFP) - Bernard Hopkins a la réputation d'être un des boxeurs les plus salauds au monde. Il n'a toutefois pas eu besoin de coups bas samedi soir, au Madison Square Garden de New York, pour dominer outrageusement Felix Trinidad et pour l'emporter par KO technique au 12e round, mettant ainsi la main sur le titre unifié des poids moyens.

Hopkins (40-2-1-1) a ainsi succédé, grâce à son 29e KO en carrière, à Marvin "Marvelous" Hagler qui, en 1987, avait été le dernier à unifier les titres.

"Dès que j'ai signé mon contrat pour ce tournoi d'unification, je savais que j'étais présentement le meilleur poids moyen au monde, a mentionné Hopkins dans une entrevue quelques instants après le duel. Je possède une bonne vitesse et beaucoup de puissance."

Trinidad ne pouvait qu'être d'accord avec cette affirmation. Le Portoricain, qui a subi sa première défaite en 41 combats professionnels, était très confiant avant le combat, tout comme ses milliers de supporteurs massés à New York pour scander "Tito! Tito!" toute la soirée. Mais il a vite constaté qu'il se mesurait à un adversaire en pleine possession de ses moyens.

"Les coups de Hopkins étaient lourds et quelques-uns m'ont touché solidement dès les premiers rounds, a déclaré Trinidad, qui a ajouté qu'il ne croyait pas avoir été surclassé par son rival. Je n'ai toutefois pas l'intention de baisser les bras. Je veux apprendre de ce revers et revenir encore plus fort."

Dès les premières reprises, Hopkins, 36 ans, a suivi son plan de match et s'est montré très discipliné, bloquant systématiquement toutes les attaques de Trinidad, 28 ans, et répliquant avec une grande précision. Il a ébranlé Tito à plusieurs reprises avant de finalement terminer son rival à 1:18 du 12e round, à l'aide d'une puissante droite qui a fait crouler le Portoricain.

"Trinidad savait frapper, mais il s'est rapidement découragé lorsqu'il a remarqué que ses coups n'avaient aucun effet sur moi", a mentionné Hopkins, qui s'est excusé auprès de son rival quelques minutes après le combat pour ses injures proférées au cours des dernières semaines et pour s'être moqué du drapeau portoricain lors de conférences de presse promotionnelles.

Au mois d'avril, Hopkins avait remporté les titres WBC et IBF en battant aux points Keith Holmes. Au moins de mai, Trinidad, a gagné le titre WBA en s'imposant face à William Joppy sur arrêt de l'arbitre à la cinquième reprise.

Hopkins a remporté 2,5 millions de dollars grâce à cette victoire qui lui rapportera beaucoup plus, alors que Trinidad a gagné neuf millions de dollars.

Hopkins veut De La Hoya

Au terme du combat, Hopkins, qui égalé le grand champion argentin Carlos Monzon en réussissant la 14e défense de son titre, n'a pas évoqué la possibilité d'offrir un match revanche à Trinidad, mais a plutôt parlé de la possibilité de se mesurer à Oscar De La Hoya.

"Je crois que je mériterais amplement de disputer ce combat face à De La Hoya, a mentionné Hopkins. Roy Jones était aussi une possibilité, mais je n'ai pas apprécié la manière dont il m'a traité au début de l'année 2001, lorsque nous aurions pu nous affronter."

Lopez remporte une 50e victoire en carrière

Dans un autre combat au programme, le Mexicain Ricardo Lopez a conservé son titre mondial des super-mouches (IBF) en battant le Sud-africain Zolani Petelo par KO à la huitième reprise d'un combat prévu en douze.

Lopez a signé sa 37e victoire avant la limite, préservant ainsi son invincibilité en 50 combats (1 nulle). Petelo a concédé sa troisième défaite d'un palmarès comportant 17 victoires et deux nulles.

Lopez, ancienne tête couronnée des paille, a fait valoir l'expérience de ses 28 précédents championnats du monde.

Le Mexicain a envoyé au tapis son adversaire sur un crochet du gauche à la deuxième reprise. Il a ensuite controlé le combat, en dépit d'une coupure entre les deux arcades provoquée par un probable coup de tête involontaire à la troisième reprise.

Lopez a semblé conclure à l'entame du cinquième round lorsque Petelo digérait mal une combinaison de coups et regardait son coin avant de reprendre le combat. Et alors que le Sud-Africain semblait revenir dans le match, il succombait à un nouveau crochet du gauche, ne parvenant pas à se relever avant le compte de 10.

Byron Mitchell ne fait pas l'unanimité

À la même affiche, l'Américain Byron Mitchell a conservé son titre mondial des super-moyens (WBA) en battant aux points le Portoricain Manuel Siaca.

La victoire de Mitchell n'a pas fait l'unanimité: deux juges se sont prononcés en faveur de l'Américain (114-112 deux fois) tandis que le troisième a été favorable au Portoricain (115-112).

En mars dernier, Mitchell avait déjà battu Siaca par KO à 28 secondes du coup de gong final pour s'emparer du titre vacant après que le Français Bruno Girard en eût été déchu.

Siaca est allé au tapis à la première reprise mais a contraint Mitchell à mettre un genou à terre dans l'ultime round sur deux directs du gauche à la face.

L'Américain a signé ainsi la 24e victoire de sa carrière comportant une défaite et une nulle. Le Portoricain a encaissé la quatrième défaite d'un palmarès riche de 15 victoires.

Les autres combats

Le Portoricain Nelson Dieppa a gardé aussi son titre mondial des mi-mouche (WBO) en battant aux points le Thailandais Fahlan Sakkreerin. Dieppa a dominé le combat (119-109, 118-110 deux fois) pour signer sa 19e victoire pour deux défaites et une nulle.

Dieppa a signé sa 19e victoire pour deux défaites et 1 nulle. Sakkreerin a concédé sa troisième défaite (44 victoires et deux nulles).

L'Italien Michele Piccirello a battu le Colombien Rafael Pineda, lors d'un combat de poids welters en 12 reprises présenté comme une demi-finale mondiale pour la version IBF. Il a obtenu ainsi l'opportunité de s'attaquer au tenant du titre, l'Américain Vernon Forrest.