MONTRÉAL – La première défense de la ceinture des poids super-mi-moyens de l’IBF de Marie-Ève Dicaire contre Mikaela Lauren avait été vendue comme un immense choc des générations.

D’un côté, la championne aux qualités athlétiques indéniables qui représente la nouvelle garde de la boxe féminine, et de l’autre, l’ex-championne, résolument bagarreuse, qui ne possède peut-être pas ce qu’il faut pour rivaliser avec ces athlètes qui misent sur leur technique parfaite.

La Québécoise a parfaitement respecté la logique en battant son aspirante suédoise par décision unanime des juges – non sans avoir eu une légère frayeur – , samedi soir au Cabaret du Casino de Montréal, en finale d’un événement de la « Série de boxe Dooly’s » de Groupe Yvon Michel.

Les trois juges ont remis des cartes de 99-91, 98-92 et 97-93 en faveur de Dicaire (15-0), qui effectuait la première défense de son titre remporté à la suite de sa victoire sur Chris Namus le 1er décembre dernier à Québec. L’auteur de ces lignes avait également Dicaire gagnante 98-92.

Mais le résultat aurait pu être complètement différent, puisque la boxeuse de Saint-Eustache a été coupée au-dessus de l’œil gauche après un coup de tête accidentel au deuxième round. Si la blessure s’était ensuite aggravée, elle aurait pu être déclarée perdante par knock-out technique.

« Ç’a été un gros apprentissage, a avoué Dicaire à sa sortie du ring. À partir du deuxième round, j’ai décidé d’y aller d’un round à la fois, malgré l’adversité. Mais ça reste une très belle victoire!

« Avant ce combat-là, il y a beaucoup [de gens] qui ne donnaient pas cher de ma peau, parce que ne comptais que 14 combats [depuis le début de ma carrière]. Je viens quand même de lui infliger une [sixième] défaite, alors que ma fiche est toujours parfaite. Je suis très contente! »

Appelée à deux semaines d’avis pour permettre à Dicaire d’effectuer la première défense de sa ceinture à la suite de l’annulation du choc prévu contre Lina Tejada le 23 mars dernier, Lauren (31-6) s’est dite plutôt heureuse d’avoir offert une farouche opposition dans les circonstances.

« Si j’avais une couple de mois pour m’entraîner, le résultat aurait été complètement différent, a déclaré l’athlète âgée de 43 ans. J’aurais eu la chance de mettre les gants avec des partenaires d’entraînement gauchers et de travailler mon jeu de pieds. Ç’aurait vraiment été l’idéal... »  

L’aspirante a manifesté le souhait d’obtenir un combat revanche, mais la championne a coupé court à la discussion en expliquant qu’elle n’avait aucun intérêt à l’affronter une seconde fois.

« Elle a gagné quoi? Un ou deux rounds? Je ne vois pas pourquoi je l’affronterais encore si elle n’a pas une autre ceinture à mettre à l’enjeu, a répondu Dicaire. Ce que je veux, c’est gagner d’autres ceintures et de relever des défis. Pour être honnête, Lauren est déjà derrière moi. »

Dicaire s’accordera au moins un mois de repos afin de permettre à sa blessure de guérir et si tout se déroule normalement, elle devrait remonter dans le ring à la fin de juin au Stade IGA.

Théroux s’impose facilement contre un « tough »

En demi-finale, David Théroux (16-3) et Juan Daniel Bedolla Orozco (19-9-2) se seraient battus dans une cabine téléphonique qu’il y aurait encore eu un peu d’espace, mais cela n’a le pas du tout empêché le Sorellois de s’imposer facilement par décision unanime (80-72, 80-72 et 80-72).

Théroux a martelé le corps de son adversaire mexicain qui en redemandait par moments. « C’est vraiment un tough, a lancé le boxeur âgé de 25 ans après sa victoire. Il a encaissé tous les corps au corps et ç’a été difficile parce qu’il était tout le temps très fermé. Mais je m’y attendais. »

Théroux a enregistré une troisième victoire de suite depuis qu’il a subi sa troisième défaite en carrière devant les siens à Sorel-Tracy en décembre 2017. Il a mentionné vouloir remonter dans le ring le plus rapidement possible afin de demeurer actif d’intégrer les classements mondiaux.

Dans le principal combat de la sous-carte, Terry Osias (8-0) a malmené Juan Cruz Correa (4-2-1) avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre à 0:52 du 6e round. Le Longueuillois a d’abord envoyé l’Argentin au tapis au 4e round après l’avoir touché plusieurs fois à la tête, puis a fini le travail au 6e l’expédiant une autre fois sur le canevas avant de le rouer de coups après qu’il se soit relevé.

Yan Pellerin (6-1) n’a eu aucune difficulté à vaincre Eduardo Valencia Aguilar (2-2) par décision unanime (40-35, 40-35 et 39-36), mais ce qu’il faudra surtout retenir, c’est que le protecteur buccal du Mexicain a effectué un vol plané à la suite d’un puissant crocher asséné par « Wild Thing ». L’ex-combattant d’arts martiaux mixtes a signé une quatrième victoire consécutive.

Le Montréalais Mazlum Akdeniz (9-0) est resté invaincu en dominant complètement le Mexicain Jose Guillermo Garcia (9-6-1) avant de l’emporter par décision unanime (80-72, 80-72 et 80-72). L’ancien médaillé d’argent aux championnats canadiens de boxe amateur a contrôlé le rythme de l’action de la première à la dernière seconde grâce à la vitesse et la précision de ses frappes.

En ouverture, Diizon Belfon (2-0, 2 K.-O.) a enregistré une deuxième victoire en l’espace de trois semaines en battant Gerardo Aldama (1-3) par arrêt de l’arbitre à 2:59 du 2e round. Le Mexicain n’a pas été en mesure de se remettre d’une série de coups de Belfon qui l’a envoyé au plancher. Le Montréalais âgé de 25 ans, qui boxe chez les moyens, est entraîné par Howard et Otis Grant.​