Butler n'a pas eu à s'en remettre aux juges à son 2e duel contre Herrera
Boxe samedi, 31 mars 2018. 21:09 samedi, 31 mars 2018. 23:49MONTRÉAL – Steven Butler avait reconnu que son combat revanche contre Jaime Herrera était en partie une question d’ego afin de régler ses comptes avec l’Américain, mais qu’il s’inscrivait surtout dans sa progression depuis sa défaite contre Brandon Cook il y a un peu plus d’un an.
Le Québécois a réussi à effacer l’une des deux taches qui figurent à son dossier en l’emportant par arrêt de l’arbitre à 2:00 du 10e et dernier round, samedi soir, en finale du gala de la série « l’Antre du Tigre » d’Eye of the Tiger Management présenté au Cabaret du Casino de Montréal.
Contrairement au verdict nul majoritaire (75-75, 75-75 et 74-77) qu’il était parvenu à soutirer à son 13e combat professionnel en mai 2015, Butler (23-1-1, 20 K.-O.) n’a pas eu à s’en remettre aux juges pour s’offrir une victoire qui lui a permis de s’emparer du titre international des poids super-mi-moyens de l’IBO. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas eu à travailler d’arrache-pied.
Le Montréalais a enregistré trois chutes au plancher – deux au deuxième round et une autre au septième – avant d’achever Herrera (15-6-1) avec une série de coups qui sont demeurés sans réplique. S’il était en avance 89-78, 88-80 et 88-80 au moment de l’interruption du duel, il en a quand même payé le prix physiquement pour en arriver là, n’étant notamment pas en mesure de rencontrer les membres de la presse afin de recevoir des points de suture à l’œil gauche.
« Je suis inspiré positivement [par la prestation de Steven], mais je suis aussi un peu déçu, a avoué son entraîneur Rénald Boisvert. Il y a encore beaucoup de choses à améliorer. Steven s’est offert un combat très, très facile par moments, mais un combat difficile par d’autres.
« Quand il suivait le plan de match et qu’il utilisait son jab avec beaucoup de variations, il se donnait des ouvertures pour de gros coups. Mais quand il manquait de concentration, il ne laissait plus aller son jab et c’est à partir de ce moment-là qu’il se retrouvait dans le trouble. »
En début de combat, Butler s’est en effet distingué en attaquant Herrera ponctuellement au corps avec sa main avant, ce qui lui a notamment permis de placer un furieux uppercut de la droite au menton de son adversaire avant de l’envoyer sur le canevas deux fois plutôt qu’une.
Mais comme cela avait été le cas lors de leur premier rendez-vous, Herrera ne s’est pas laissé abattre par la situation et a continué de mettre de la pression sur le favori de la foule, qui s’est blessé à une épaule après le deuxième round en effectuant des pompes pour narguer son rival.
Alors que tout indiquait que le combat pouvait s’arrêter d’une minute à l’autre, Butler s’est au contraire retrouvé dans une guerre de tranchées et a même paru ébranlé à un certain moment au cinquième round, mais il a très rapidement retrouvé ses esprits pour reprendre l’avantage.
Sa force de frappe lui a notamment permis de ralentir les ardeurs de son rival en l’expédiant une troisième fois au tapis pendant le septième round. Le visage complètement tuméfié, Herrera a ensuite considérablement ralenti la cadence avant d’être finalement arrêté au dernier assaut.
Si les blessures subies par Butler ne sont pas trop sérieuses, il devrait disputer son prochain combat en finale du prochain événement d’Eye of the Tiger Management au Cabaret du Casino de Montréal le 23 juin. Son adversaire devrait être de calibre supérieur à celui de Herrera.
Clayton triomphe en moins de 30 secondes
En demi-finale, Custio Clayton n’a nullement paru dérangé par l’infection à un œil qui l’a privé de séances de sparring pendant cinq semaines de la fin janvier au début mars en expédiant Gabor Kovacs hors du ring après lui avoir passé le knock-out à 28 secondes du premier round.
Souhaitant que Clayton (14-0, 10 K.-O.) demeure actif en vue d’un important combat en juin, l’équipe du champion international des poids mi-moyens de la WBO lui avait opposé Kovacs (28-10-1), un Hongrois qui avait battu un boxeur présentant un dossier de 0-28 à son dernier duel.
Le scénario hautement prévisible s’est rapidement concrétisé quand Clayton, qui a participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012, a lancé ses premiers coups. Visiblement dépassé par les événements, son adversaire magyar ne savait pas où donner de la tête et n’a pas su se protéger. Même s’il a lourdement chuté à l’extérieur de l’arène, il est heureusement parvenu à se relever.
Braidwood franchit une première étape
Adam Braidwood a franchi la première des deux étapes qui le séparent d’un duel contre Simon Kean en passant le knock-out à Jesus Manuel Paez après seulement 2:15 du premier round. Le Britanno-Colombien a patiemment attendu une ouverture avant de passer à l’attaque et fermer les lumières à son adversaire mexicain à l’aide d’un uppercut suivi de plusieurs mains droites.
Braidwood (12-1, 11 K.-O.) et Kean (13-0, 12 K.-O.) sont censés se retrouver en juin au Québec, mais le premier devra disposer de Hugo Leon le 28 avril à Edmonton et le deuxième d’Ignacio Esparza le 7 avril à Québec avant que la confrontation la plus attendue au Canada ait enfin lieu.
Les deux boxeurs se sont d’ailleurs retrouvés au centre du ring avant que l’annonce de la décision officielle ne soit rendue, mais ils ont à peine eu le temps de s’échanger des mots doux, puisque le responsable des sports de combat à la Régie des alcools, des courses et des jeux Michel Hamelin s’est vite interposé avant que les choses s’enveniment et ne dégénèrent.
Bazinyan réussit ses débuts aux côtés de Larouche
Effectuant une première sortie depuis septembre dernier en raison d’un conflit contractuel avec Rixa Promotions, Erik Bazinyan a servi une correction à Ferenc Albert avant de gagner par arrêt de l’arbitre à 2:35 du troisième round, après avoir envoyé le Hongrois cinq fois sur le canevas.
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Albert (26-13) s’est retrouvé sur le popotin une fois aux premier et deuxième assauts, puis trois fois au troisième round, ce qui a automatiquement mis fin à cette boucherie que tout le monde savait inégale. Bazinyan (18-0, 13 K.-O.) était également flanqué de nouvel entraîneur Stéphan Larouche pour la première fois, lui qui était dirigé par les frères Howard et Otis Grant jadis.
Bazinyan, qui disputait ce combat à titre de « joueur autonome », espère parapher un contrat avec Eye of the Tiger Management prochainement et ensuite avoir la chance de se battre pour un titre mineur avant la fin de l’année afin de progresser dans les différents classements.
Dans un des principaux combats de la sous-carte, Batyr Jukembayev (12-0, 10 K.-O.) n’a eu besoin que de 36 secondes pour anéantir Neo Nunez (18-6-1), après l’avoir envoyé deux fois sur le tapis, dont la première grâce à une violente frappe sur le plexus dont il ne s’est jamais remis. Le Mexicain n’avait jamais été arrêté avant le troisième round depuis le début de sa carrière.
En lever de rideau, Ablaikhan Khussainov (8-0) est demeuré invaincu en battant Gilberto Meza (8-4-1) par décision unanime (77-74, 77-74 et 76-75), même si le Montréalais d’origine kazakhe a posé un genou au tapis au septième round après avoir reçu un uppercut de la gauche au foie. Les deux pugilistes ont échangé coups pour coups pendant la quasi-totalité de l’affrontement.
Raphaël Courchesne (2-0, 1 K.-O.) s’est quant à lui offert sa première victoire avant la limite depuis le début de sa très jeune carrière en forçant Luis Acuna Rojas (2-3) à l’abandon après le premier round. Le Maskoutain a fracturé le nez de son adversaire mexicain, qui s’était incliné devant Mazium Akdeniz en sous-carte du gala de Groupe Yvon Michel tenu au Casino en février.
Artur Ziyatdinov (4-0, 4 K.-O.) n’a fait qu’une bouchée de Markhaile Wedderburn en l’emportant par arrêt de l’arbitre à 3:00 du premier round, après l’avoir envoyé à deux reprises au plancher. Portant un chandail des Canadiens pendant sa marche vers le ring, le Montréalais d’origine russe a réellement gagné la faveur du public quand les premières notes de « Burning Heart » se sont fait entendre. Plus sérieusement, il a signé une quatrième victoire en autant de sorties.