MONTRÉAL – Kim Clavel avait promis de montrer que son adversaire Mariela Ribera Valverde n’avait pas d’affaire dans le même ring qu’elle. La Québécoise n’a eu aucun mal à tenir parole.

La détentrice de la ceinture d’argent des poids mi-mouches du WBC a servi une leçon de boxe à la Bolivienne avant que cette dernière ne jette l’éponge après le quatrième round, vendredi soir, en finale d’un gala de Groupe Yvon Michel (GYM) présenté au Cabaret du Casino de Montréal.

« Ce n’était jamais arrivé que je promette de servir une leçon à quelqu’un, mais j’avais tellement confiance en mes moyens, parce que tout ce que je pratiquais à l’entraînement, j’étais capable de le faire ensuite pendant les séances de sparring, a dit Clavel (15-0, 3 K.-O.) après sa victoire.

« Depuis le début de ma carrière, les premiers rounds de mes combats étaient toujours un peu plus durs, mais cette fois, j’ai commencé en force. Même si je savais que j’avais beaucoup à perdre ce soir, j’ai été capable d’être très détenue. Je peux dire que je touche à mon rêve. »

Avec ce triomphe, Clavel confirme son combat contre la championne du WBC Yesenia Gomez qui sera organisé le 21 avril prochain, toujours au Cabaret du Casino de Montréal. Elle aurait normalement dû affronter la Mexicaine le 17 décembre dernier au Centre Bell, mais une blessure au bas du corps avait obligé la Québécoise à déclarer forfait. Une nouvelle date avait entretemps été évoquée au printemps, mais c’est Gomez qui avait demandé un nouveau report.

Contre Valverde (11-7), dont toutes les victoires ont été enregistrées contre des boxeuses débutantes ou qui n’avaient jamais gagné, Clavel a eu la chance de démontrer toute l’étendue de son talent. Son équipe n’avait jamais caché qu’il s’agissait d’un combat de remise en forme qui servirait également à mettre en pratique de nombreuses choses testées à l’entraînement.

Ainsi, Clavel a rapidement pris le contrôle du centre du ring et imposé un rythme que Valverde n’a évidemment jamais été en mesure de suivre. Grâce à un jab efficace, Clavel a pu ensuite attaquer en combinaisons et le volume de coups a eu raison de Valverde après le quatrième.

« Pendant tout le combat, j’ai réussi à bien bouger la tête et à ne pas prendre de coups inutiles. Et en ne restant pas devant mon adversaire, je ne devenais pas une cible fixe pour elle, a expliqué Clavel. Avec main arrière, j’ai également réussi à placer plusieurs coups en puissance. »

Germain réussit ses débuts avec GYM

Avec un adversaire de remplacement prévenu avec un sursis de seulement 72 heures, plusieurs s’attendaient à ce que Mathieu Germain ne fasse qu’une bouchée d’Erick Inzunga Angulo, mais les choses se sont finalement avérées un tantinet plus compliquées pour le boxeur québécois.

Disputant un premier combat sous les couleurs de GYM, Germain (20-2-1, 9 K.-O) l’a en effet emporté par arrêt de l’arbitre à 1:11 du 8e round, après avoir dû composer avec une vilaine coupure à l’œil droit subie au 2e round et dont le saignement l’a dérangé pendant tout le duel.

« C’était ma première coupure à vie, a expliqué Germain. À vrai dire, je ne savais même pas que j’étais coupé. Je ne voyais plus et je me demandais ce qui se passait. Je pensais que c’était [mon adversaire] qui était coupé. En 20 ans, ça ne m’était jamais arrivé. Je devais le vivre, j’imagine. »

En plus de sa coupure, Germain a reconnu qu’il était un peu rouillé, lui qui ne s’était pas battu depuis sa victoire par décision partagée des juges contre Steve Claggett en mai 2021 à Québec.

« Je me suis mis plus de pression que je ne me l’étais imaginé, a avoué Germain. Un nouvel entraîneur (Stéphan Larouche), un nouveau promoteur (Yvon Michel), on dirait que je voulais en faire trop. Je pensais que j’allais l’outboxer. J’ai réussi à l’arrêter et c’est tout ce qui compte. »

L’athlète âgé de 32 ans espère que sa blessure à l’œil guérira le plus rapidement possible afin de remonter dans le ring très prochainement. Il ne veut plus être inactif aussi longtemps à son âge.

« On m’a présenté comme le champion canadien 2008, mais on oublie que j’étais classé 7e à l’IBF il n’y a pas si longtemps, a rappelé Germain. Le but, c’est de retourner dans les classements mondiaux. J’ai 2 défaites et 9 victoires par knock-out. Le téléphone va assurément sonner pour une défense optionnelle. Je n’ai jamais refusé un adversaire depuis le début de ma carrière. »

En sous-carte

Le combat qui s’annonçait le plus relevé de la soirée – celui opposant le Vénézuélien Gabriel Maestre (4-0-1) et l’Ukrainien Taras Shelestyuk (19-0-1) pour le titre d’aspirant obligatoire au titre des mi-moyens de la WBA – a connu un dénouement controversé puisqu’il n’a pas fait de maître (96-94, 95-95 et 93-97), alors que Maestre semblait pourtant l’avoir clairement dominé.

En ouverture, Alexis Barrière (5-0, 4 K.-O.) est demeuré invaincu en forçant Israel Nava Lopez (2-1) à l’abandon après le 2e round. Dépassant son adversaire mexicain d’une bonne tête, Barrière n’a absolument eu aucune difficulté à bloquer et esquiver les coups télégraphiés de Lopez. Le Québécois s’est également permis de l’envoyer au tapis dans les derniers instants du 2e assaut.

Dans les autres combats présentés en sous-carte, Derek Pormerleau (1-0, 1 K.-O.) a réussi de manière spectaculaire ses débuts dans les rangs professionnels en passant le knock-out à Daniel Beaupré (1-1) après seulement 14 secondes. Dans une scène rappelant les meilleurs épisodes de The Jerry Springer Show, les intervenants de la Régie des alcools, des courses et des jeux sont rapidement intervenus après que l’arbitre eut arrêté le duel pour éviter tout débordement, les deux boxeurs s’étant échangé des mots doux sur les réseaux sociaux au cours des derniers jours.

Finalement, Louis Jourdain (3-1) et Samuel Lajoie-Déry (2-1) ont conclu la soirée en l’emportant par décision unanime contre Jorge Castro (3-5-2) et Jose Atocha Pacheco (1-2), respectivement.