(RDS.ca) - Si les amateurs de boxe célèbrent ce lundi le 25e anniversaire du combat opposant Sugar Ray Leonard et Roberto Duran au Stade olympique, la soirée a aussi été le théâtre d'un événement tragique, alors que Cleveland Denny est tombé dans le coma après son duel contre Gaétan Hart pour éventuellement décéder quelques jours plus tard.

Originaire de la Guyane et habitant Montréal, Denny présentait un dossier de 10-1-2 avec 5 KOs au moment de monter dans le ring le 20 juin 1980, décidé à venger sa seule défaite subie face à Hart dans le cadre d'un combat de championnat canadien pour le titre des légers.

L'histoire a toutefois été tout autre, alors que Hart a sonné Denny dans les derniers instants du 10e round. Denny s'est écroulé dans son coin et ne s'est jamais relevé.

"Il était spastique, il n'y avait pas moyen de lui retirer le protecteur buccal, il était en convulsion, mentionne Pierre Meunier, médecin de la Régie des sports de combat au Québec. Il n'avait pas d'autre façon de l'aider que de l'amener à l'hôpital."

Amené à l'hôpital alors qu'il avait plongé dans le coma, Denny n'est finalement jamais revenu à lui et a poussé son dernier soupir 16 jours plus tard.

"Dans le cas d'un KO normal, on parle d'une commotion cérébrale où il y a un relâchement de tous les muscles, ce qui explique l'affaissement des boxeurs, précise Meunier. S'il y a une contraction, c'est que d'autre chose se passe, et c'est là qu'il y a danger.

"Lorsqu'il y a contraction, c'est qu'il y a des irritations au niveau des cellules cérébrales qui sont autre qu'une contusion. Quand il s'agit d'un simple affaissement, on peut compter une minute en général avant une récupération. Ça peut demander ou non de l'oxygène selon le cas. Si c'est plus long, on rentre dans les troubles.

"J'ai été chanceux parce que je n'ai pas eu de cas semblable depuis Denny, il n'y a pas eu de mortalité depuis à Montréal sur un ring. Je n'ai pas peur de celui qui se fait passer le KO sur un coup de poing, j'ai peur de celui qui reçoit beaucoup de coups à la tête, c'est beaucoup plus destructif au niveau cérébral qu'un seul coup."

Après la mort de Denny, une étude a été menée par Gilles Néron, président de la Régie de la sécurité dans les sports, sur la boxe professionnelle. Elle a mené à la déposition d'un rapport le 14 mai 1981 contenant plusieurs recommandations pour améliorer la sécurité des boxeurs.