Evander Holyfield et Lennox Lewis devront s'affronter à nouveau dans un combat revanche d'ici six mois. Les présidents de la IBF, WBA et WBC ont ordonné un combat revanche après la décision controversée de samedi soir.

Bob Lee de la IBF, Jose Sulaiman de la WBC et Gilberto Mendoza de la WBA se sont rencontrés après le combat. "C'est une honte qu'il y ait eu autant de controverse autour de ce combat si important", de dire Bob Lee. "Nous avons fait ce qui semblait le plus raisonnable soit un combat revanche d'ici six mois"

La bataille entre Lennox Lewis et Evander Holyfield pour l'unification incontestée des titres poids lourds sera toujours contesté; spécialement pour Lewis et ses partisans.

"J'ai encore de la difficulté à y croire", a indiqué Lewis tôt dimanche. Imaginez ce que les nombreux amateurs de boxe présents au Madison Square Garden ont pu penser.

Il ne faisait aucun doute que Lewis avait dominé le combat mais seulement un juge sur trois l'avait donné gagnant aux points. Un autre a donné la victoire à Holyfield alors que le troisième juge donnait un combat nul.

Outré de la décision, l'entraîneur de Lewis, Emanuel Steward, n'a pas mâché ses mots. "On dirait que les juges ont été manipulés.. ou presque."

Avec six secondes à faire au combat, Lewis a même brandi le bras droit dans les airs en signe de triomphe. Les membres du coin de Lewis se sont rué sur lui pour le féliciter. Puis la décision est tombée et la foule ne s'est pas gênée pour manifester son désaccord.

Lewis a donc quitté le ring avec seulement sa ceinture de la WBC pendant que le "vieux" Holyfield conservait ses titres de la WBA et de l'IBF.

"C'est une situation où il y a eu de la magouille", a indiqué Lewis. "Je ne dis pas que Don King a quelque chose à voir avec ça, mais c'est quand même une de ses productions. Je suis en Amérique... La seule chose que je peux demander, c'est un combat revanche.", de dire Lewis.

Pas difficile de résoudre l'équation. Quel fut le dernier non-américain à détenir le titre unifié des poids lourds? Une chose est certaine, le chauvinisme américain a encore une fois eu le dessus.

Voilà ce que Don King avait à dire après le combat: "Tous les ingrédients sont en place, 'Présentons un autre combat. Il ne faut pas utiliser les juges comme bouc émissaire.'".

"Il y a toujours une prochaine fois", de dire Holyfield. "Dans six mois, s'il le veut bien, nous pourrons se reprendre. Je n'ai pas de problèmes avec un échéancier de six mois."

Questionné au sujet d'un combat revanche dans un avenir rapproché, le président de Time Warner Sports, Seth Abraham, n'était pas optimiste. "Je ne crois pas que cela se produira à court terme car les deux parties ont des obligations", a-t-il mentionné. "Time Warner gère HBO et la télévision payante TVKO, et Lewis a contrat de plusieurs combats avec eux"

Le prochain combat de Holyfield sera probablement une obligation de défendre son titre de la WBA face à Henry Akinwande. L'obligation de Holyfield pour son titre IBF ainsi que le titre WBC de Lewis ne sont dû que pour septembre.

Il se pourrait fort bien que la demande pour un combat revanche ne soit pas aussi grande en raison de la fin controversée du combat Holyfield-Lewis, surtout lors des rounds 6 à 12.

La foule n'était pas une foule typique d'amateurs de boxe avec des billets qui se vendaient entre 1500$ et 5000$. Mais les amateurs se sont levés d'un trait lors du 3e round où Holyfield avait prédi qu'il passerait le KO à Lewis.

"Est-ce que j'ai oublié le 3e round?", a demandé Holyfield. "Non, j'étais dans le tort. Ce soir j'ai connu des problèmes. La prochaine fois, je n'aurai pas de problèmes. Riddick Bowe fut le seul autre agrs qui a fait ce que Lewis a réalisé ce soir"

Le meilleur round de Lewis fut le cinquième où Holyfield s'est retrouvé dans le pétrin. En 45 secondes, Lewis avait atteint la cible 43 fois sur 57 contre 11 en 20 pour Holyfield.

Malgré tout, la juge Jean Williams désigné par la IBF, a donné ce round à Holyfield... "Je me fous de savoir qui a gagné... Je donnais mes points selon le nombre de coups qui atteignaient la cible", s'est défendu Williams.

Elle a donné un pointage final de 115-113 (sept rondes contre cinq) en faveur de Holyfield. Stanley Christodoulou de l'Afrique du Sud (WBA) donnait un pointage de 116-113 (7-4-1) en faveur de Lewis. Larry O'Connell d'Angleterre (WBC) a donné un pointage nul -- 115-115 (5-5-2).

De son côté, l'équipe du RDSite donnait un pointage de 115-113 en faveur de Lewis.

Si O'Conell n'avait pas donné le dernier round à Lewis, Holyfield aurait remporté une décision partagée. O'Connell, qui avait Lewis en arrière avant le dernier round, s'attend à se faire critiquer par les amateurs de boxe anglais.

"Je sais que ma décision ne plaira pas à tous mais c'est mon travail de juger le combat tel que je l'ai vu", a-t-il mentionné. "Ça fait partie du travail et lorsque je juge chaque round, je ne sais pas ce que le total donnera"

"Je pense qu'il y en a beaucoup qui vont crier au scandale... Je croyais vraiment que Holyfield avait perdu le combat", a pour sa part indiqué Christodoulou. "Les autres juges ne devaient pas avoir la même conviction que moi"

Regardant le combat de Londre, l'ancien champion de la WBC, Frank Bruno, donnait huit rounds à Lewis. "On doit se dire qu'il y a eu de la magouille", de dire Bruno.

Questionné par la BBC pour savoir si tout était arrangé, Bruno a lancé un rire démoniaque avant de dire: "Vous l'avez dit, pas moi!"

"Les gens sont blasés de cela, c'est pourquoi ils veulent un seul champion des poids lourds et samedi soir ils l'avaient ce champion", d'ajouter Bruno qui avait perdu son titre contre Mike Tyson par KO au troisième round. "Mais c'est de la politique. La IBF, la WBC et la WBA sont de connivence."

Tout près du ring se tenait le champion des mi-lourds, Roy Jones. "J'ai honte de ce qui s'est produit", a-t-il révélé. Après le cinquième round, la foule est devenue relativement silencieuse. Mais lorsque la décision a été connue, une pluie de huées a été lancées. La foule a ensuite quitté rapidement l'enceinte du Madison Square Garden comme si elle venait d'assister à un mauvais spectacle.

En fait, c'était un mauvais spectacle.