BUENOS AIRES (AFP) - La presse argentine rappelait dimanche que l'un des meilleurs boxeurs de l'histoire, l'Argentin Carlos Monzon, est mort il y a dix ans dans un accident de voiture, près de Santa Fe (centre), à l'âge de 53 ans.

Né le 7 août 1942 à San Javier, dans cette même province de Santa Fe, Monzon rentrait à la prison de Las Flores où il purgeait une peine de 11 ans de prison pour le meurtre de sa troisième épouse, Alicia Muniz, en 1988, quand sa voiture s'est renversée, le 8 janvier 1995.

Surnommé "El Macho", Monzon avait conquis le titre mondial des poids moyens en battant l'Italien Nino Benvenuti le 7 novembre 1970 et l'avait défendu 14 fois jusqu'au 30 juillet 1977, date d'une victoire aux points contre le Colombien Rodrigo Valdes à Monaco.

Pendant cette période, ses principaux rivaux ont été le Français Jean-Claude Bouttier (battu deux fois par Monzon), les Américains Emile Griffith et Benny Briscoe. Le palmarès de Monzon restera exceptionnel, avec 87 victoires (dont 59 par KO) en 100 combats, pour 3 défaites, 9 matches nuls et un "no contest".

Monzon a vécu une vie digne d'un film de cinéma, s'est reconverti brièvement dans le "western spaghetti" et est même apparu dans un roman de Julio Cortazar ("La noche de Mantequilla") dans lequel cet écrivain passionné de boxe relate la victoire de Monzon sur le Cubain José Napoles (KO, 7e).

"Monzon a été incomparable. Il a été le plus grand, c'était un professionnel authentique. En Argentine, ils ont mis du temps à le reconnaître à sa juste valeur. Il a a obtenu beaucoup plus de reconnaissance à l'extérieur", résume son ancien entraîneur, Amilcar Brusa, aujourd'hui âgé de 82 ans.