Jean Pascal rêve toujours d’être champion
Boxe vendredi, 2 août 2019. 15:10 jeudi, 12 déc. 2024. 09:50On ne pourra jamais accuser Jean Pascal de choisir ses adversaires. Quand on jette un coup d’œil à sa feuille de route, on constate qu’il a déjà affronté huit champions ou ex-champions mondiaux au cours de sa brillante carrière.
Pourquoi poursuit-il cette carrière dans un sport aussi violent que la boxe ?
Tout simplement parce qu’il adore ce sport qui l’a rendu riche et célèbre et aussi parce qu’il persiste toujours à croire qu’il peut redevenir champion du monde en dépit de ses 36 ans. Disons que Jean Pascal, c’est notre P.K. Suban. Peut-être pas le meilleur, mais certainement le plus spectaculaire.
Certes, il n’aura pas la tâche facile contre Marcus Browne (23-0-0—16/K.-O.), le premier aspirant aux couronnes d’Oleksandr Gvozdyk à la WBC et Dimitry Bivol, à la WBA. Mais quand on connait Jean Pascal, on sait qu’il n’a pas peur d’affronter qui que ce soit et si jamais il devait sortir victorieux, il deviendrait alors champion intérimaire de la WBA et premier aspirant à la couronne de Dimitry Bivol.
Ce gala sera présenté au Barclay’s Center, de Brooklyn et Pascal en sera à sa deuxième sortie de suite aux États-Unis.
Pascal, c’est le boxeur qui ne recule devant personne et pourtant, seul Sergey Kovalev est parvenu à le vaincre par K.-O.
Kovalev a été le premier homme à le terrasser, au cours du troisième engagement de son premier combat qu’il a perdu par TK.-O./8. Dans le deuxième affrontement, c’est l’arbitre Luis Pabon qui a mis un terme au match en septième reprise, voyant que Pascal recevait trop de coups.
Le défi de Stevenson
C’est à la suite de cette défaite, le 30 janvier 2016, au centre Bell qu’Adonis Stevenson est monté sur le ring après le match et a défié publiquement Kovalev. Quelques mois plus tard, voyant que Stevenson ne semblait pas avoir l’intention de relever son défi, Kovalev l’a baptisé Adonis Chickenson.
Pascal a été en quelque sorte le précurseur de cette montée en flèche de la boxe au Québec dans les années 2000. C’est lui qui, en 2008, a été le premier à se rendre en Angleterre pour y affronter Carl Froch où il a subi sa première défaite en carrière, après 21 triomphes.
Il a détenu la couronne WBC des mi-lourds de juin 2009 à mai 2011 après avoir battu Adrian Diaconu à deux occasions. Mais après un verdict nul contre Bernard Hopkins, il a finalement perdu son titre contre ce dernier le 21 mai 2011.
Les autres champions
Parmi les autres champions ou ex-monarques qui ont croisé sa route, on retrouve Lucian Bute, Eleider Alvarez, Dmitry Bivol et Chad Dawson.
Quant à Marcus Browne, il est évident qu’il sera favori pour conserver sa fiche vierge. Mais ne croyez pas qu’il utilise Pascal comme un simple tremplin. Il sait qu’il en aura plein les bras. D’ailleurs, il est le premier à l’admettre.
Browne est reconnu comme un des meilleurs pugilistes de sa catégorie. Ses cinq dernières victimes totalisent une fiche de 107 victoires contre seulement 7 revers et 2 verdicts nuls.
Lors de la conférence de presse d’avant combat, il a voulu se moquer de Pascal en lui passant la main dans les cheveux. Mal lui en pris, car en deux temps trois mouvements, le Québécois a sorti une perruque d’un sac et a traité Browne de batteur de femme. On a même dû faire appel à des policiers pour mettre un terme à la confrontation.
C’est un peu à cause de Browne si Eleider Alvarez est devenu champion mondial. C’est Browne qui devait affronter Sergey Kovalev en août 2018. Mais en juin, Browne a été accusé par la mère de sa fille d’assaut donc sa participation à un match de championnat fut annulée. C’est Eleider Alvarez qui a pris la relève et a surpris tout le monde en enlevant la couronne à Kovalev.
En relève de Lucas
Disons que Pascal, c’est un peu celui qui a pris la relève d’Éric Lucas retraité en 2006 et ensuite en 2009 après deux combats.
Quand Pascal a perdu en Angleterre en décembre 2008 contre Carl Froch, Adonis Stevenson présentait une fiche de 11-0-0—9/K.-O.. Adrian Diaconu affrontait Chris Henry pour le titre WBC intérimaire des mi-lourds à Bucarest. Eleider Alvarez livrait son premier match au Casino de Montréal et Oscar Rivas était totalement inconnu chez nous.
Pascal aura 37 ans le 28 octobre prochain et il est certain qu’il a ralenti. On l’a vu lors de son dernier match contre Dimitry Bivol. Deux des juges ne lui ont accordé qu’un seul round (119/109) tandis que l’autre a inscrit un compte de 117/111.
PRÉDICTION : Browne par décision
Dernier tour de piste
Ce n’est pas le match Browne vs Pascal qui sera la finale de la soirée. C’est plutôt les poids lourds Adam Kownacki (19-0-0—15/K.-O.) et Chris Arreola (38-5-1—33/K.-O.) qui auront cet honneur.
Kownacki est ce poids lourd de 30 ans, qui n’a jamais subi la défaite tandis qu’Arreola est rendu sur les derniers milles. Il a 38 ans, mais il est pas mal plus usé que Pascal.
Arreola a déjà connu du succès jusqu’à ce Vitali Klitschko l’oblige à se retirer de leur confrontation au dixième round en 2009. Il a même perdu deux fois contre Bermane Stiverne, dont une fois par TK.-O./6 en 2014. En 2016, il a eu sa chance contre Deontay Wilder, mais il n’a pu poursuivre le match après le huitième round.
Arreola a été catégorique. S’il perd, c’est la fin et il accroche ses gants pour de bon. Il avait décidé d’abandonner en 2016, après sa défaite contre Wilder, mais en 2018, il est revenu la compétition et a gagné ses deux derniers matchs, mais contre des boxeurs de deuxième ordre.
Quant à Kownacki, il a tout balayé devant lui au cours de ses dix années dans le monde professionnel. BoxRec l’a installé au onzième rang des meilleurs poids lourds, or inutile de dire qu’il veut mettre le nom d’Arreola à sa liste de victimes où on retrouve déjà Artur Szpilka, Lago Kiladze, Charles Martin et Gerald Washington.
PRÉDICTION : Kownacki par K.-O. avant le 8e round.
Whyte n'est pas sorti du bois
Enfin, on est sur le point de connaitre la vérité sur l’affaire Dillian Whyte.
Pourquoi nous avoir fait languir aussi longtemps ? Cela fait deux semaines que les échantillons de la VADA ont été pris et ce n’est que jeudi dernier qu’on a pu connaitre le résultat.
Négatif sur toute la ligne… Avant et après sa victoire sur Oscar Rivas. Malgré tout, Whyte n’est pas sorti du bois. Il était pur comme un bébé naissant le 20 juillet dernier, mais le 17 juin, il testait positif pour le stéroïde dianabol.
Si je comprends son stratagème, il doit faire usage de stéroïdes lorsqu’il est inactif et un mois avant un combat, il cesse d’utiliser ces stimulants. Si tel est le cas, Whyte est un fin renard, comme bien d’autres athlètes qui utilisent le même truc.
La vente de dianabol est défendue au Canada, aux États-Unis et en Europe de l’ouest, mais on peut se le procurer légalement via le Mexique et encore plus facilement sur l’internet.
Ce qui est difficile à comprendre c’est le temps qu’il a fallu attendre entre la mi-juin, où on a procédé à la première analyse positive et les résultats qui ont été remis uniquement au clan Whyte le 17 juillet. À ce moment, c’est la United Kingdom Anti-doping (UKAD) qui avait procédé à l’analyse. D’ailleurs, tous les boxeurs britanniques sont sujets à ces analyses prises au hasard.
Qui a bu boira ...
J’ai hâte de voir comment la WBC et tout ce qui finit en ‘’C’’ en Europe vont réagir. Ce n’est pas la première fois que Whyte est accusé de faire usage de produits dopants. En 2012, il avait été suspendu pendant deux ans pour avoir fait usage de methylhexaneamine, un autre stimulant, que l’on retrouve dans les boissons énergétiques.
Whyte suit donc le tracé des athlètes de pointe. Lucian Bute a bu une boisson énergisante ‘’boostée’’ aux stimulants. Canelo Alvarez a mangé du bœuf mexicain, bourré de stéroïdes, tandis que Tyson Fury et son cousin Hughie ont ingéré du sanglier traité aux hormones.
Parce qu’il est un récidiviste, Dillian Whyte risque une suspension de quatre ans s’il est trouvé coupable. C’est une histoire à suivre.
Bonne boxe
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