MONTRÉAL – Après avoir battu Maria Soledad Vargas samedi soir au Stade IGA, Kim Clavel et son équipe n’avaient plus aucun doute : elle est prête pour un combat de championnat du monde.

 

Déjà classée première aspirante au titre des poids mi-mouches du WBC, Clavel l’a emporté par décision unanime des juges pour s’emparer de la ceinture d’argent et ainsi devenir l’aspirante obligatoire à Yesenia Gomez. Ne reste donc plus qu’à s’entendre avec elle, du moins, en principe.

 

« On va s’asseoir en équipe, mais la santé avant tout. C’est la priorité, a nuancé Clavel après sa victoire. Je vais m’accorder une petite semaine de repos. Je pense qu’on a un bel avenir devant nous. Dans deux ou trois mois, on sera prêts. On va faire ce qu’il faut pour aller chercher une autre ceinture. Je vais laisser Yvon [Michel] gérer tout ça. C’est son métier et il le fait très bien. »

 

« Kim a tout à fait raison : l’important, c’est de laisser la poussière retomber. Ensuite, on va se réunir les quatre (Clavel, Michel, son entraîneuse Danielle Bouchard et Stéphan Larouche), et selon ce qu’on va me dire, je vais organiser un événement, a ajouté le promoteur Yvon Michel.

 

« J’ai déjà discuté avec le promoteur de Gomez et que si le combat de [samedi] soir était concluant, c’est dans la direction qu’on irait. Ç’a été une victoire significative et c’est maintenant une question administrative. Il faut juste que Kim se repose et que son équipe me donne le O.K.

 

« Je ne sais pas quand [Gomez] a défendu sa ceinture pour la dernière fois ou si elle l’a même déjà défendue. Ce sont des informations que j’ai l’intention d’aller chercher prochainement. »

 

D’après le WBC, Gomez a effectué la dernière défense de son titre le 31 octobre 2020. Elle avait alors battu Mirna Sanchez par décision unanime au terme d’un duel présenté à Cancún, au Mexique. Elle est championne depuis sa victoire contre Esmeralda Moreno en septembre 2018.

 

Mais comme Clavel et Michel l’ont souligné, la santé est la priorité et la boxeuse québécoise devra s’assurer qu’elle n’est pas sortie meurtrie de son combat contre Vargas. Clavel avait le visage tuméfié et l’un des médecins présents au gala lui a vivement conseillé de ne pas tarder avant d’aller se faire examiner. De la glace a été rapidement appliquée afin de réduire l’enflure.

 

« Un étage » de progression

 

Dans les semaines précédant le combat, Clavel et son entraîneuse Bouchard avaient expliqué que le combat de samedi soir (l’identité de l’adversaire n’était pas encore scellée à ce moment-là) était le dernier test avant l’examen final. Après la victoire, tout le monde a reconnu que la théorie avait été mise en pratique et qu’il n’était plus nécessaire d’avoir de duels préparatoires.

 

« Danielle et Stéphan m’avaient prévenue : ç’allait être un combat dur, a mentionné Clavel. Je savais qu’il y aurait des rounds serrés, et l’important, c’était de rester positive et de ne pas me décourager. C’est avec des adversaires comme Vargas qu’on apprend et devient ainsi meilleure.

 

Clavel a rehaussé la crédibilité de la boxe féminine

« Habituellement, je progresse une marche à la fois, et [samedi soir], j’ai monté trois marches! C’était une adversaire de taille et j’ai énormément de respect pour elle. C’est une fille qui s’entraîne très fort et qui a deux enfants. À 102 ou 105 livres, elle pourrait être championne. »

 

« Je pense qu’on est rendus là. [Samedi soir], c’était le combat qu’on avait besoin. C’était la dernière marche avant le podium », a immédiatement ajouté Bouchard.

 

« Ce ne sont pas trois marches, mais un étage au complet que Kim a pris [samedi soir], a conclu Michel. Vargas était le troisième choix (après Judith Vivanco et Naomi Arellano Reyes, NDLR) parce que c’était la meilleure des trois! Au départ, ça devait être un combat pour ramener Kim et les circonstances ont fait qu’on a eu cette athlète. C’était la seule qu’on avait et elle voulait le combat. Elle a fait tout ce qu’il fallait pour aller chercher ses vaccins et être capable de venir ici.

 

« Mais je rappelle que ce n’était pas le plan tout de suite! Cela dit, si on décide que Kim avait besoin d’une ou deux adversaires avant d’aller en championnat du monde, on pourrait se retrouver avec quelqu’un qui est supérieure à la championne du monde. Kim est rendue là. »