Lorsque les premiers Jeux olympiques de 1904, à St. Louis dans le Missouri ont été lancés, les Américains croyaient vraiment qu’ils venaient d’hériter d’une médaille d’or à vie, à tous les quatre ans. 

Ils étaient enthousiasmés, pour ne pas dire ébahis par leurs performances et avec raison. 

Lors des premiers Jeux de 1904, trois poids lourds représentant l’Oncle Sam ont raflé les trois médailles. L’or est allé à Samuel Berger, l’argent à Charles Mayer et le bronze à William Michaels. 

Malheureusement pour eux, quatre ans plus tard, ce sont trois Britanniques qui ont passé les trois médailles autour de leurs cous. 

Il a fallu attendre jusqu’en 1920 pour voir quelqu’un d'autre qu’un Américain ou un Britannique remporter les honneurs d’une médaille. 

L’exploit a été réussi par un certain Soren Petersen, du Danemark, détenteur de la médaille d’argent . 

Ce dimanche, les Américains auront une autre chance de rafler une médaille d’or chez les super-lourds alors que Richard Torrez se mesurera à Bakhodir Jalolov (8-0-0, 8 K.-O.), du Kazakhstan.  

Torrez est un Olympien pure laine tandis que Jalolov a déjà huit combats gagnés chez les professionnels. 

Nouveauté en 1984 

Ce n’est qu’en 1984 lors des Jeux de Los Angeles qu’on a fait une différence entre les poids lourds et les super-lourds et ce n’est nul autre que Tyrell Biggs qui a passé la médaille d’or autour de son cou après avoir défait l’Italien Francisco Damiani. 

La tâche ne sera pas facile pour l’Américain. Il est certain de se voir remettre la médaille d’argent, mais il n’est pas sans savoir que l’or sera difficile à gagner. 

Torrez n’est pas sans se rappeler qu’en 2019, lors de Championnats mondiaux, il avait subi un percutant K.-O. dès le premier round aux mains de ce même Jalolov. 

Ce dimanche, Jalolov aura la chance de rafler la médaille d’or et ainsi prendre la relève du Français Tony Yoka, le médaillé de 2016 à Rio. 

D’ailleurs, Jalolov est favori pour vaincre Torrez. Il faut se rappeler que c’est un boxeur professionnel et qu’en avril dernier, dans son pays, il avait remporté la victoire par K.-O. sur un certain Kristaps Zutis (7-1-2), un professionnel qui en était à son dixième combat payant. 

Les Américains ont remporté les honneurs d’une seule médaille d’or chez les super-lourds aux Jeux olympiques depuis la création de cette catégorie en 1984.  

Le premier 

C’est Tyrell Biggs qui a été le premier à se couvrir d’or à ce moment. 

Le plus près qu’ils sont venus par la suite remonte à 1988 à Séoul alors que Reddick Bowe avait dû se contenter de la médaille d’argent après avoir été vaincu par le Canadien du temps, Lennox Lewis. Depuis, plus rien. Et Lewis a quitté le Canada pour aller vivre en Angleterre. 

Aucun Canadien n’est parvenu à se rendre en finale des super-lourds au cours de sa courte histoire. Par contre, deux des nôtres ont été médaillés d’argent chez les lourds. 

Deux lourds 

Willie DeWit, de Grande Prairie, en Alberta, a obtenu la médaille d’argent  en 1984 après avoir cédé devant l’Américain Henry Tillman et David Defiagbon, du Nigeria, l’a imité en 1996 à Atlanta, cédant la médaille d’or au Cubain Felix Savon. 

DeWit a vengé son échec des Jeux olympiques le 29 mars 1988, cette fois chez les professionnels. Ce soir-là, à Edmonton, il a vaincu Tilllman par décision. Il n’a plus jamais boxé par la suite. 

Aujourd’hui, DeWit officie comme juge de la cour du banc de la Reine, à Calgary, après avoir connu une brillante carrière comme avocat. 

Quant à Defiagbon, il a cessé de combattre en 2005 après avoir été vaincu successivement par Oleg Maskaev et Juan Carlos Gomez. 

Échecs et Beethoven 

Ce Torrez n’est pas un boxeur comme les autres... Par exemple, il adore jouer aux échecs. Et  ne soyez pas surpris si vous entendez la sonate Au clair de lune de Beethoven lors de sa marche vers le ring. Ça fait changement avec un rap ou encore une musique mexicaine endiablée. 

Les Américains n’ont pas gagné une seule médaille d’or depuis l’exploit d’Andre Ward lors des Jeux d’Athènes en Grèce en 2004. 

Ward avait alors vaincu le Bélarusse Magomed Aripadjiev en finale. 

Chez les gros hommes, Torrez est un petit super-lourd à 6 pi 2 po et il  pourrait éventuellement suivre les traces des lourds Samuel Berger (1904), Ed Sanders (1952), Pete Rademacher (1956), Joe Frazier (1964), George Foreman (1968), Henry Tillman (1984) et Ray Mercer (1988). 

Plus populaire que jamais 

Si, il y a quelques mois, on se demandait quelle influence aurait la pandémie de COVID-19 sur la boxe, on a maintenant la réponse. 

Partout aux États-Unis et en Europe, les ventes dépassent les attentes. Il y a quelques jours, il n’a fallu qu’une quinzaine de minutes pour vendre les 5600 places à l’intérieur du théatre Hulu du Madison Square Garden à New York pour y voir à l’œuvre les poids lourds Mike ‘« The Bounty » Hunter affronter Mike Wilson. 

À Londres en Angleterre, il n’a fallu que 24 heures pour vendre les quelque 62 000 billets en vue du combat d’Anthony Joshua c. Oleksandr Usyk. 

Cet affrontement de championnat est présenté au Toteneham Hotspur Stadium, le samedi  25 septembre prochain. 

Au Québec, il n’a fallu que quelques heures pour remplir les 1100 sièges,  permis par le Ministère de la Santé pour accueillir les amateurs de boxe de Shawinigan au Centre Gervais Auto, le 16 juillet dernier. 

Et si je me fie à Yvon Michel, les 5000 billets permis par le Ministère de la Santé pour le retour de Kim Clavel à Montréal, le 28 août prochain au Stade Uniprix trouveront tous acheteurs. 

Quant à Canelo Alvarez, on est certain de vendre tous les billets sans avoir la confirmation de l’adversaire. Pour le moment, les négociations vont bon train avec le clan Dmitry Bivol. Par contre, la date du 18 septembre n’est pas assurée puisque d’habitude, un boxeur a besoin d’au moins huit semaines pour terminer son entrainement. 

Makhmudov 12e 

Enfin, le WBC a compris que le gros poids lourd montréalais Arslanbek Makhmudov méritait une place parmi les quinze meilleurs aspirants à la couronne de Tyson Fury, ce qui veut dire que c’est fini les combats contre des cannes de tomates et des pieds de cèleri. Du moins je l’espère. 

Il est temps que l’on sache si Makhmudov a l’étoffe d’un champion et il a les Luis Ortiz, Michael Hunter, Efe Ajagba et les autres dans sa mire.  

Par contre, si jamais le gros Russe obtient un combat contre un des quinze meilleurs au monde, je doute qu’il soit présenté à Montréal, à moins d’avoir l’aide d’un important télédiffuseur. 

Le plus beau cadeau de noces 

Mes félicitations à David Lemieux qui a fait la grande demande à sa belle Jennifer Abel, la médaillée d’argent en plongeon synchronisé aux Jeux de Tokyo. 

Maintenant qu’il est fiancé, David pourrait s’offrir comme cadeau de noces, un combat important qui l’amènera éventuellement vers un match de championnat mondial. 

Quelqu’un quelque part doit savoir que David est classé 2e/WBC, 4e/WBA et 2e/WBO chez les super-moyens. 

Bonne boxe.