MONTRÉAL – Les débuts de David Lemieux chez les poids super-moyens étaient attendus un peu plus tôt en 2019, sauf qu’une blessure à la main droite subie pendant son camp d’entraînement avait forcé l’annulation de son important combat prévu contre John Ryder le 4 mai à Las Vegas.

 

Aujourd’hui parfaitement guéri et plus en forme que jamais, l’ancien champion des moyens de l’IBF pourra enfin officialiser son passage dans la catégorie supérieure en affrontant Max Bursak, samedi soir au Centre Bell, en finale d’un événement d’Eye of the Tiger Management (EOTTM).

 

« Je suis à l'apogée de ma carrière et je vais vous montrer ça »

Si Lemieux (40-4, 34 K.-O.) est évidemment heureux de renouer avec le public montréalais qu’il n’a pas fréquenté depuis plus de trois ans déjà, il est surtout fébrile à l’idée de montrer tout le chemin parcouru pour s’assurer de ne plus jamais être pris au dépourvu la journée d’une pesée.

 

Au cours des dernières années, le boxeur qui célèbrera bientôt ses 31 ans a notamment vu des duels contre James De La Rosa et Tureano Johnson être annulés en raison de faux pas sur le pèse-personne. Dans le cas de Johnson – qu’il devait affronter en décembre dernier à New York –, il avait même été hospitalisé alors que son processus de déshydratation tournait au vinaigre.

 

« Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu un si grand sourire dans la semaine précédant un combat, a lancé le Montréalais en conférence de presse lundi. Je sais que je dois convaincre les gens, mais le poids ne sera pas un problème pour moi. Je suis à cinq ou six livres de mon but. »

 

« Dans les dernières années, le poids de David accaparait toutes nos pensées, a poursuivi son entraîneur Marc Ramsay. Dans la semaine précédant un combat, c’est important de répéter la tactique et le choix des coups de poing. Notre focus était malheureusement toujours ailleurs. »

 

Lemieux, qui est déjà grimpé à près de 180 livres sur le ring un soir de combat, a expliqué qu’il sera plus léger samedi soir, même s’il évoluera dans une catégorie supérieure. Il a reconnu que la chose pouvait être « bizarre », mais qu’elle est possible parce qu’il a diminué son taux de gras.

 

« Présentement, je ne suis qu’à 5 ou 6 livres au-dessus de la limite permise, a avoué le cogneur. Avant, c’était 20 ou 25 livres et je ne voulais plus à avoir à perdre autant de poids dans les jours précédant un combat. J’ai réussi en changeant mes habitudes. La perte de poids est graduelle. »

 

« Mentalement, c’était devenu pesant. C’est vraiment le bon terme! Cela devenait lourd à gérer, a ajouté Ramsay. Au niveau physique, c’était aussi éprouvant. Son corps subissait un très grand choc tous les six mois et ses blessures aux genoux, au cou et aux épaules étaient en lien avec ça.

 

« Cette décision de passer chez les super-moyens va lui permettre de poursuivre sa carrière. »

 

Un petit super-moyen

 

À 5 pieds 9 pouces et demi, Lemieux est l’un des plus petits aspirants mondiaux et plusieurs se demandent comment il se comporterait devant les champions Callum Smith (6 pieds 3 pouces), David Benadivez (6 pieds 1 pouce et demi), Caleb Plant (6 pieds 1 pouce) et Billy Joe Saunders (5 pieds 11 pouces). Saunders n’avait d’ailleurs eu aucun mal à vaincre Lemieux chez les moyens.

 

Mais la plus récente prestation de John Ryder (5 pieds 9 pouces) contre Smith – le champion intérimaire de la WBA s’est incliné par décision unanime des juges contre le super champion de la WBA – a redonné espoir aux petits boxeurs qui peuvent tirer leur épingle du jeu dans pareilles circonstances, ont claironné Lemieux et Ramsay. Évidemment, tout est une question de styles.

 

« Changer de poids, c'est un gros défi pour un entraîneur »

« Je me suis entraîné avec des gars de plusieurs gabarits, a mentionné le boxeur québécois. La grandeur de mes adversaires n’a jamais été un problème pour moi. Peu importe que mon rival soit grand ou petit, je sais évidemment ce que j’ai à faire pour connaître du succès dans le ring. »

 

« Tout est dans la manière avec laquelle tu abordes le combat, a renchéri Ramsay. La catégorie est faite pour des gars de 5 pieds 11 pouces et plus, mais c’est possible de devenir l’antithèse de tout ça. Je l’ai vécu d’une certaine manière avec Oscar Rivas chez les lourds ces derniers temps.

 

« C’est d’autant plus vrai avec un boxeur qui est en mesure de développer de la puissance comme David. Je suis certain qu’il peut faire un bon bout de chemin dans cette catégorie-là. »

 

Même s’il a déjà été champion du monde et qu’il a combattu sur certaines des scènes les plus prestigieuses de la planète, Lemieux est convaincu qu’il a encore plusieurs choses à accomplir dans le monde de la boxe. Parmi elles, battre « les plus gros noms » est au sommet de la liste.