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MONTRÉAL – Dans la foulée de son triomphe qui lui a permis de mettre le grappin sur le titre international des poids mi-moyens de la WBO en décembre dernier, il était parfaitement logique de s’attendre à ce que Custio Clayton commence la nouvelle année sur les chapeaux de roues.

 

Après tout, sa victoire sur Cristian Rafael Coria marquait le début de son association avec Eye of the Tiger Management et tous s’imaginaient que le Néo-Écossais avait maintenant les moyens de ses ambitions. Mais en lieu et place, il devra se contenter d’un combat contre le Hongrois Gabor Kovacs en demi-finale du gala présenté samedi soir au Cabaret du Casino de Montréal.

 

À sa défense, Clayton (13-0, 9 K.-O.) se remet d’une infection à un œil qui l’a empêché de livrer des séances de sparring jusqu’au début mars, mais reste que son équipe peine depuis plusieurs mois à lui dénicher des adversaires de son calibre qui lui permettront de gravir les échelons des différents classements mondiaux et d’obtenir enfin sa chance dans un combat de championnat.

 

« Custio était censé faire la finale d’un événement à la Place Bell le 24 février, mais nous n’avons pas trouvé de rival qui demandait une bourse raisonnable. Et quand je parle de raisonnable, c’est en bas de 100 000 $, a déploré son gérant Douggy Bernèche en entrevue à RDS.ca jeudi.

 

« Entretemps, Custio s’est fait offrir un combat aux États-Unis pour la ceinture d’argent des mi-moyens du WBC [contre Kudratillo Abdukakhorov] et il l’a accepté, mais l’infection s’est manifestée la dernière semaine de janvier et nous avons été obligés d’annuler le combat.

 

« Alors quand nous nous sommes assis pour discuter de son retour, j’ai dit à Camille [Estephan] que je souhaitais que Custio monte sur le ring [samedi], sans quoi cela ferait trop longtemps qu’il ne se serait pas battu. Nous avons trouvé quelqu’un qui est correct dans les circonstances, mais il n’est pas du niveau où nous voulons aller. C’est vraiment un combat pour demeurer actif. »

 

Kovacs (28-9-1, 7 K.-O.) est effectivement loin d’être un foudre de guerre, lui qui a vaincu un boxeur qui présentait un dossier de 0-28 à sa dernière sortie en novembre. Les rares fois qu’il a fait face à de l’adversité depuis le début de sa carrière, le gaucher s’est tristement comporté.

 

Comble de malheur, Clayton aurait pu être de la sous-carte de l’événement mettant en vedette Saul « Canelo » Alvarez et Gennady Golovkin le 5 mai, mais l’annonce du test antidopage positif du Mexicain a incité Bernèche à revoir ses plans et à finalement décider de passer à un autre appel. Cela dit, il ne désespère pas, puisque plusieurs options sont présentement sur la table.

 

« Nous avons deux dates d’ESPN en juin et une autre [au même moment] au Québec, explique le gérant. En ce moment, la question ce n’est pas quand, mais contre qui. D’un côté, la WBO nous met de la pression pour défendre la ceinture, mais personne ne veut nous affronter...

 

« Je ne parle évidemment pas des [Terence] Crawford, [Manny] Pacquiao ou [Danny] Garcia, mais tous les autres ont reçu des offres que je juge beaucoup trop élevées, mais ils ont tous refusé. Au moins, la WBO est en train de nous aider en retirant leur classement à ces boxeurs. »

 

Bernèche aurait également souhaité que le combat de samedi soit pour le titre intercontinental des mi-moyens de l’IBF duquel Clayton est le premier aspirant, mais encore là, les sept autres pugilistes qui le suivent au classement auraient tous finalement décidé de passer leur tour.

 

« C’est vraiment plus dur que je pensais, reconnaît Bernèche, qui avait réussi à mener Arash Usmanee à un combat éliminatoire des super-plumes de l’IBF sans promoteur il y a quelques années. Avec Custio, nous avons l’argent, mais personne [ne veut courir le risque] de se mesurer à lui. Mais c’est parfaitement compréhensible en raison de son background chez les amateurs. »