MONTREAL (PC) - La mère du boxeur Dave Hilton, Jeannie, âgée de 58 ans, a appris, par téléphone, que son fils aurait agressé sexuellement deux mineures, de la bouche même de la mère des fillettes.

"Ça m'a brisé le coeur. J'étais très proche d'elles", a déclaré la mère du champion mondial des super-moyens de la WBC, mercredi, alors qu'elle témoignait au procès de son fils accusé d'agressions sexuelles sur deux fillettes de moins de 14 ans.

De Miami, à la fin février 1999, quand la mère des fillettes lui a confié ce que le boxeur avait fait, qu'il avait gâché leur vie et qu'elle avait l'intention de le faire arrêter par la police, la mère de Dave Hilton lui a donné raison et lui a dit qu'à sa place, elle ferait la même chose.

C'est en tout cas ce qu'elle a soutenu devant la juge Rolande Matte de la Cour du Québec.

Les relations entre l'accusé et ses parents étaient loin d'être au beau fixe à cette époque. Ils ne se voyaient plus depuis un certain temps, le père du boxeur désapprouvant que son fils s'adonne autant à l'alcool et néglige de s'entrainer.

Ainsi, Jeannie Hilton a appris que son fils se trouvait à Montréal pour préparer un combat de boxe en écoutant la télévision.

Le témoin a mentionné que la cadette des mineures lui a téléphoné après avoir passé un examen médical pour lui dire qu'heureusement, elle avait conservé sa virginité mais qu'il en allait autrement pour sa soeur aînée.

On sait maintenant que l'examen gynécologique a démontré qu'il y avait eu pénétration dans les agressions sexuelles des deux mineures, à moins de 20 reprises dans le cas de l'aînée et moins de cinq fois dans le cas de la plus jeune.

Un jour que la mère de Hilton parlait au téléphone avec uestion, son fils est entré chez elle. Elle a entendu son mari lui dire qu'il ne voulait pas le voir. Dave Hilton a répliqué à son père. Quand la fillette a reconnu la voix d'Hilton, elle s'est énervée et a raccroché. Ce fut le dernier contact.

Les Hilton ont finalement renoué avec leur fils avant qu'il ne soit arrêté par les policiers, à Montréal, le 15 avril 1999. Le père du boxeur a versé une caution pour que son fils soit remis en liberté sous conditions. Le boxeur a violé ces conditions à quelques reprises. Le père accompagne parfois le fils au procès.

En matinée, trois témoins sont venus jurer qu'ils n'avaient rien observé dans le comportement du boxeur pouvant laisser croire qu'il agressait sexuellement les deux mineures qui l'accompagnaient.

Hugh Mills, qui habite un terrain de camping à Milton, en Ontario, a assuré n'avoir rien vu d'anormal, au début de 1998, dans le comportement de Hilton et des deux mineures qui se trouvaient là également et qu'il n'avait jamais observé le trio en même temps aux douches.

M. Mills a cependant dû admettre qu'il travaillait toute la journée et qu'à son retour à sa roulotte le soir, il mangeait, écoutait la télé, sortait à l'occasion et qu'il ne surveillait donc pas en permanence ce qui se passait du côté des douches. Il a en outre admis qu'il ne pouvait, de chez lui, voir à l'intérieur le bâtiment où se trouvent les douches.

Une des deux présumées victimes de Hilton avait indiqué dans son témoignage qu'elle et sa soeur allaient souvent prendre une douche à cet endroit, ce qui leur permettait d'échapper à la surveillance de leur présumé agresseur.

La plus jeune avait raconté qu'un jour, sa soeur avait quitté avant elle et que Hilton en avait profité pour la rejoindre aux douches et lui demander des faveurs sexuelles.

Quant à Sean Cummisky, un travailleur de plateau de télévision, à New York, il a assuré avoir vu les mineures gravitant autour d'Hilton, à Miami, à deux endroits seulement, dans la chambre d'hôtel et à la piscine attenante. Les deux mineures ont soutenu à plusieurs reprises qu'elles n'étaient pas libres de leurs allées et venues.

Pour sa part, Jackie Coonan, un autre travailleur de plateau de télévision, a confirmé ce qu'avait dit une des deux mineures, c'est-à-dire que Hilton passait beaucoup de temps avec ses amis à boire et à rentrer ivre à la maison, aux petites heures du matin.