QUÉBEC – L’ascension de Marie-Ève Dicaire vers un titre mondial, c’est également celle de son entraîneur Stéphane Harnois, un homme qui préfère résolument laisser les feux de la rampe à sa volubile protégée pendant qu’il peaufine les derniers détails en vue du combat de samedi.

 

Avec Samuel Décarie-Drolet et Luc-Vincent Ouellet, Dicaire et Harnois forment une équipe tissée serrée dont chacun des membres est partie prenante des succès de l’athlète de Saint-Eustache depuis le début de sa carrière. Le duel contre Chris Namus est l’aboutissement de leur travail.

 

Le polyvalent Décarie-Drolet ne sera malheureusement pas de la partie au Centre Vidéotron, étant donné qu’il est retenu en France pour aider Christian M’Billi dans la préparation du choc qu’il livrera le 4 décembre prochain à Paris. Une situation qui n’est évidemment pas très idéale.

 

« Sur le coup, c’est sûr que ç’a été difficile d’apprendre que Samuel ne serait pas là, parce que je vois ce combat-là comme l’accomplissement de ma carrière. Samuel est là depuis le début et je voulais vivre ce moment-là avec lui », a avoué Dicaire, hier, en marge de la dernière conférence de presse faisant la promotion de son choc face à la championne des super-mi-moyens de l’IBF.

 

Pour le remplacer, Harnois n’a pas eu à réfléchir très longtemps. Il s’est naturellement tourné vers son mentor, celui qui lui a tout appris : Marc Ramsay. Les deux hommes se retrouveront d’ailleurs dans le même coin aux abords du ring pour la première fois en plus d’une décennie.

 

« Marc est assurément la personne qui me rejoint le plus. Je suis quelqu’un d’assez méthodique, alors si la personne à mes côtés ne peut pas me suivre, la vibe ne sera pas bonne, a mentionné Harnois. Samuel et Luc-Vincent travaillent également avec Marc... c’est comme une famille. »

 

« D’avoir Marc [dans mon coin], c’est un honneur, a affirmé Dicaire. Marc va apporter une vision objective. C’est quelqu’un qui peut faire une grande différence dans un combat qui pourrait être très serré. Et c’est surtout quelqu’un qui est capable d’apporter son point de vue sans s’imposer.

 

« Depuis le début de ma carrière, j’ai une grande équipe derrière moi et je n’ai à me soucier de rien. Tout le monde travaille ensemble. Marc a la même vision que Stéphane et je sais que s’il a quelque chose à ajouter, il va le faire. Non seulement il va le faire, mais ça va être bénéfique. »

 

Harnois a été entraîné par Ramsay alors qu’il était boxeur amateur et a fait la transition vers le métier d’entraîneur aux débuts des années 2000. Aux côtés de celui qu’il qualifie comme étant « l’un des plus grands entraîneurs de l’histoire de la boxe au Québec », il a assimilé la rigueur.

 

« Marc m’a montré à quel point il faut être dévoué à son sport, a précisé Harnois. Si je fais une recherche sur un adversaire, je ne me contenterai pas des premiers [résultats]. Chaque combat que je regarde, je sais exactement ce que je veux voir. Marc a eu un parcours particulièrement étincelant parce qu’il a toujours été dévoué à 200 pour cent. Il a tout lâché pour vivre de ça. »

 

N'étant pas prêt à faire les mêmes sacrifices que Ramsay à une certaine époque, Harnois n’a pas été dans le coin de Pascal pour les nombreux duels de championnat du monde que le Lavallois a disputés avec Ramsay il y a déjà près d’une décennie. Il les a cependant vécus par procuration.

 

« Marc m’avait gardé dans l’entourage [de son équipe]. Je continuais de m’entretenir avec Jean ou Antonin [Décarie], a ajouté Harnois. Jean partait trois mois pour ses camps d’entraînement à l’étranger, et comme j’avais aussi une vie en dehors [de la boxe], je n’étais pas prêt à le suivre. »

 

Grâce aux enseignements de Ramsay, Harnois peut se targuer de « connaître la game », mais si jamais les choses devaient mal tourner, il pourra se rabattre sur les précieux conseils du professeur.