Une petite chance, c’est tout ce que Yan Pellerin demandait lorsqu’il a sauté à pieds joints dans le monde de la boxe professionnelle en 2018. Quatre ans plus tard, le voilà aspirant mondial.

Avec le recul, il s’agit d’un véritable tour de force pour l’ex-combattant d’arts martiaux mixtes, qui était fréquemment présenté comme étant le partenaire d’entraînement de Steve Bossé.

Mais Pellerin n’a jamais lésiné sur les efforts et a modestement gravi les échelons un à un, et malgré une défaite à son troisième combat, il est éventuellement devenu champion des poids lourds-légers de la NABO en décembre dernier. Aujourd’hui, il est classé 13e aspirant à la WBO.

Et comme si ce n’était pas assez, l’athlète originaire de Granby s’apprête maintenant à organiser son premier événement à titre de promoteur, le 21 mai prochain, après une longue entente à cause de la pandémie. Il sera tenu dans un lieu de la grande région de Montréal à déterminer.

L’arrivée d’un troisième joueur dans un marché qui n’est pas nécessairement en effervescence a de quoi surprendre, mais aux dires du principal intéressé, il répondra à un besoin bien présent.

« En ce moment, il y a plusieurs boxeurs sur la scène locale dont le talent n’est pas exploité, a expliqué Pellerin en entrevue téléphonique avec RDS.ca plus tôt cette semaine. Je veux aider ces boxeurs à progresser et lorsqu’ils auront atteint un certain niveau, je pourrai compter sur l’aide d’Yvon Michel pour m’aider à établir les contacts que je n’ai pas encore dans les hautes sphères.

« Quand je suis arrivé en boxe professionnelle, je n’arrivais pas avec un titre de champion dans les rangs amateurs en poche. Si Yvon m’a fait une place sur ses événements, c’est parce que j’étais un vendeur de billets. Il y a présentement plusieurs boxeurs qui méritent encore plus que moi la chance que j’ai eue. Je ne suis pas là pour l’argent, mais tout simplement pour les aider. »

Les amateurs auront ainsi la chance de voir à l’œuvre des boxeurs comme Alexis Barrière, Derek Pomerleau, Kevin Menoche, Francis Charbonneau et Petar Gavrilovic, mais peut-être aussi des vétérans davantage connus tels Francis Lafrenière ou Shakeel Phinn. Des lignes ont été lancées...

Du lot, Barrière est assurément le plus prometteur, puisqu’il a été champion canadien senior à deux reprises dans les rangs amateurs. Le lourd de Saint-Jean-sur-Richelieu pourrait d’ailleurs mettre la main sur sa première ceinture le 21 mai, car le titre canadien pourrait être à l’enjeu. Le dernier pugiliste québécois à l’avoir possédé est David Cadieux, il y a quinze ans déjà, en 2007.

De nombreuses offres

Sur le plan personnel, Pellerin se remet tranquillement, mais sûrement d’une grave blessure à une épaule subie pendant son dernier combat contre Francisco Rivas Ruiz en décembre 2021.

À l’origine, il devrait subir une chirurgie visant à rattacher son labrum, mais les médecins ont découvert de l’arthrose dégénérative, ce qui l’a contraint à passer cinq heures sur la table d’opération. Sa rééducation avance cependant bien et il pourrait effectuer son retour en juin.

Son nom figurant désormais au sein du classement de la WBO, Pellerin révèle que le téléphone s’est mis à sonner régulièrement et que les offres affluent. Mais il n’entend pas prendre de décision à la hâte, précisant qu’il possède le luxe de choisir et qu’il ne boxe pas pour survivre.

« Ce qui va dicter ma décision, c’est notamment la grosseur de l’amphithéâtre ou la présence d’un important réseau de télévision. L’objectif, c’est juste d’avoir du gros, gros fun, a expliqué Pellerin. Nous avons déjà eu des pourparlers avec plusieurs boxeurs qui sont très bien classés.

« Il y a le Britannique Chris Billiam-Smith, qui est classé 3e à la WBO. Il y a également l’équipe de [l’ancien adversaire d’Adonis Stevenson et Jean Pascal] Badou Jack qui nous a contactés. »

Boxeur ou encore promoteur, Pellerin n’a fondamentalement qu’un simple souhait : en apprendre le plus possible et repousser ses limites dans un environnement qu’il jugera plaisant.