Une performance « sans tache » de Christian Mbilli contre Ronald Ellis
Boxe mardi, 14 déc. 2021. 16:35 jeudi, 12 déc. 2024. 11:03MONTÉRAL – L’ambiance était résolument à la fête chez Eye of the Tiger Management (EOTTM), mardi avant-midi, alors que l’organisation annonçait la présentation de trois galas au Cabaret du Casino de Montréal au début de la prochaine année pour souligner les 10 ans de son existence.
L’obligation du port du masque empêchait de mesurer toute l’ampleur des sourires des gens qui étaient sur place, mais les yeux de Christian Mbilli témoignaient à eux seuls de la fierté ressentie par ce dernier à la suite de la plus importante victoire de sa jeune carrière, samedi à Harrisburg.
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Le Français d’origine camerounaise a battu le vétéran Ronald Ellis par décision unanime des juges, confirmant ainsi son statut d’étoile montante dans la division des poids super-moyens. Une victoire qui devrait vraisemblablement le propulser dans le top-10 du classement du WBC.
« Ç’a été un beau combat, un gros combat d’expérience. Un combat où il fallait que je me rende à la limite des 10 rounds, même si j’aurais aimé l’arrêter, a mentionné Mbilli en entrevue avec RDS.ca. C’est un combat pendant lequel j’ai beaucoup appris sur moi et mes capacités physiques et cardiovasculaires. C’est un combat qui va m’apporter un gros plus pour la suite des choses.
« J’ai dû aller chercher dans mes tripes et fournir un effort du début à la fin. Ç’aurait pu se finir avant la limite, mais j’ai pu prouver au monde ce que je pouvais faire en tant que boxeur. C’était un adversaire de qualité qui avait déjà affronté un champion du monde. Je suis très satisfait. »
« Je suis content, car ç’a été une bonne performance, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. C’était un combat où nous étions dans le siège du conducteur et au lieu de trouver des manières de gagner, nous essayions de trouver des manières de faire craquer l’adversaire. Est-ce que nous travaillons en combinaisons? Est-ce que nous travaillons en puissance? Nous avons jonglé avec tout cela pendant tout le combat. Je considère que c’est une performance sans tache. »
Pourtant, après un premier round durant lequel les deux boxeurs avaient placé plusieurs bons coups, Ramsay avait réitéré à son protégé l’importance de suivre le plan de match et de repenser à tout ce qu’ils avaient planifié dans le gymnase en préparation de cet important duel.
« Quand tu commences à tomber dans ce genre de combat là, avec ce genre d’adversaire là, c’est normal que tu te fasses toucher, a relativisé Ramsay. D’ailleurs, c’était un peu le but de ce combat. Ce n’est pas en championnat du monde qu’il faut que tu commences à voir de l’action!
« J’ai toujours comparé la boxe professionnelle à une grosse soupe qui est très, très chaude. C’est une cuillère à la fois : il faut l’assimiler et la comprendre. Tu ne peux pas prendre le bol et la boire d’un coup. Et en même temps, pendant le combat contre Ellis, c’était normal d’accepter de baisser le niveau défensif pour réussir à boxer à courte distance et l’atteindre solidement. »
Si Mbilli et son équipe visent un combat de championnat « à moyen terme », ils conviennent évidemment qu’ils ont encore une multitude de choses à peaufiner à l’entraînement. Le boxeur âgé de 26 ans sera de retour dans le gymnase dès la semaine prochaine et connaît déjà l’identité de son prochain rival qu’il affrontera le 26 mars au Casino : son compatriote Najib Mohammedi.
Le pugiliste d’origine algérienne, qui s’est déjà battu à Montréal en sous-carte du premier choc entre Jean Pascal et Sergey Kovalev en mars 2015, a croisé le fer avec plusieurs noms connus au fil des années, dont Kovalev, Nathan Cleverly, Oleksandr Gvozdyk ou encore Fedor Chudinov.
« Je ne le connais pas personnellement, mais c’est un boxeur que j’admirais quand j’étais plus petit, a expliqué Mbilli. Quand j’étais chez les amateurs, il était déjà champion de France et d’Europe. Je suis très content de le rencontrer. C’est un adversaire de qualité pour la suite. »
« C’est un gars offensif qui va donner un bon spectacle et qui va également amener une certaine pression qui vient de la France, a précisé Ramsay. Comme ce sont deux Français qui sont plutôt bien connus dans leur pays, il y aura assurément une pression médiatique qui va venir de là-bas.
« C’est très important d’avoir l’émotion qui vient avec tout ça dans le bagage. Est-ce qu’Eleider [Alvarez] aurait battu Kovalev s’il n’avait pas affronté [Lucian] Bute et [Jean] Pascal? C’est important de faire le tour du jardin avec de bons adversaires et la pression qui vient avec avant de penser à combattre en championnat du monde. L’émotion, il faut vraiment la travailler! »
Autre aspect non négligeable, Mohammedi a disputé la quasi-totalité de ses combats chez les mi-lourds depuis le début de sa carrière, alors que Mbilli a surtout évolué chez les super-moyens après avoir combattu chez les moyens aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde. Il s’agira pour « Solide » d’une belle occasion de démontrer toute l’étendue de sa force physique.