EDMONTON – Krzysztof Jotko ne s’était pas battu depuis un an lorsqu’il a affronté Alen Amedovski en avril dernier. Et il a été méconnaissable.

 

Reconnu comme un spécialiste du combat debout, Jotko s’est transformé en lutteur contre Amedovski. Il a tenté quatre amenées au sol, les a toutes réussies et a gardé l’action au sol pendant la majorité du combat. Trente-cinq de ses 43 coups significatifs qui ont touché la cible, selon les statistiques compilées par l’UFC, ont été lancés alors qu’il était en position dominante au tapis.

 

« J’ai fait un combat prudent, confessait-il sans gêne jeudi. Mon plan de match était de le clouer au sol, de le frapper une fois de temps en temps et de gagner. Ça avait fonctionné. Je l’ai dominé. »

 

La stratégie avait davantage été élaborée par nécessité que par envie. Parce qu’il avait perdu ses trois combats précédents et se préparait à renégocier son contrat avec l’UFC, Jotko a voulu jouer les probabilités et réduire les risques au maximum.

« Mes devoirs sont faits »

 

Maintenant que la pression est partie, le Polonais a retrouvé le goût de s’éclater. C’est le message qu’il veut passer à Marc-André Barriault, avec qui il baptisera la carte principale de l’UFC 240 samedi, et à tous ceux qui seraient tentés de douter de lui.

 

« Les gens nous voient seulement dans l’octogone, ils ne savent pas ce qui se passent dans nos vies. J’ai vécu une période difficile. Je ne suis fracturé une main. Mon père est décédé avant mon combat contre Brad Tavares. J’avais beaucoup de problèmes. C’est pourquoi j’ai aligné quelques très mauvaises performances. Mais les gens jugent sans savoir. Ils regardent notre fiche et décident qu’on n’est pas bon parce qu’on a perdu contre tel ou tel gars. Ils oublient qu’on est des humains. On n’est pas des Terminator, on n’est pas des robots. »

 

Jotko réalise toutefois que les circonstances atténuantes pèsent rarement dans la balance quand l’UFC tente d’identifier de potentiels affrontements. Avec une fiche en rénovation, il n’est pas surpris qu’on lui ait trouvé une adversaire qui, sur papier, n’est pas dans la même catégorie que lui. Le membre de l’American Top Team s’apprête à se battre pour la douzième fois à l’UFC alors que Barriault n’a qu’un combat au compteur dans les grandes ligues.

 

Jotko n’a d’ailleurs pas été impressionné par ce que son adversaire a laissé sur vidéo à sa première sortie dans l’octogone.

 

« Il est comme un tank, dit-il. Il avance constamment et il est très fort. C’est un bon combattant, mais je crois qu’il fait trop d’erreurs, qu’il est trop statique et qu’il sera trop lent pour moi. »

 

« En réalité je crois qu’il sera le premier à chercher une porte de sortie. Je crois qu’il aura peur de mon jeu de pieds et de ma vitesse et qu’il tentera rapidement d’attraper mes jambes. Il voudra boxer dans une cabine téléphonique, mais je suis prêt pour ça. Et s’il veut essayer de m’amener au sol, eh bien qu’il essaie! »

 

Souvenirs du Tristar

 

Surtout utilisé sur les cartes internationales de l’UFC, Krzysztof Jotko garde un bon souvenir du Canada. C’est à Ottawa qu’il a enregistré la plus spectaculaire de ses sept victoires avec la compagnie, un K.-O. en seulement 59 secondes contre l’Américain Tamdan McCrory.

 

Jotko a aussi fait un camp d’entraînement de deux mois au Tristar Gym de Montréal en 2014, avant sa défaite contre le Suédois Magnus Cedenblad.

 

« C’était mon deuxième combat dans l’UFC. C’était cool, l’entraînement était bon, mais c’était l’hiver et il faisait un froid insupportable. On est habitué d’avoir froid en Pologne, mais des moins-30, on ne connaît pas ça! »

 

Jotko se souvient qu’il avait eu besoin de temps pour trouver des atomes crochus avec l’entraîneur Firas Zahabi, « mais après un certain temps, on avait fini par parler le même langage », dit-il. Il avait été marqué plus positivement par le « Dominican Nightmare », Alex Garcia, avec qui il s’était lié d’amitié.

 

« Ce gars-là était complètement fou, on s’entendait vraiment bien ensemble. Il m’avait traité comme un ami, il prenait soin de moi et m’amenait avec lui dans les différents gymnases de la ville. Il avait été super avec moi. »

 

«On va le placer, on va le préparer et il va tomber!»
Jotko joue les durs devant Barriault