Arman Tsarukyan veut se faire un nom contre Olivier Aubin-Mercier
UFC vendredi, 26 juil. 2019. 13:20 jeudi, 12 déc. 2024. 09:06EDMONTON – Arman Tsarukyan était destiné à devenir un joueur de hockey. C’est du moins ce que croyait son père qui, à l’époque où son fils était adolescent, avait envisagé la possibilité de l’envoyer aux États-Unis ou au Canada pour lui donner la chance de s’accomplir dans son sport de prédilection.
Le truc, c’est que le jeune Tsarukyan ne partageait pas l’ambition de son paternel. Pour lui, le hockey n’était qu’un passe-temps, un prétexte pour se réunir entre amis. Sa vraie vocation, c’était les arts martiaux.
« Personne ne me connaîtrait aujourd’hui si j’avais continué à jouer au hockey », a-t-il raisonné, par l’entremise d’un traducteur, quand RDS est allé lui piquer un brin de jasette jeudi.
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L’ironie, c’est que Tsarukyan est pratiquement passé inaperçu durant la fenêtre de trente minutes où l’UFC l’avait rendu disponible aux médias à deux jours de son combat contre Olivier Aubin-Mercier. Pendant que les caméras entouraient l’aspirant au titre des poids plumes Frankie Edgar ou la Canadienne Felicia Spencer, Tsarukyan avait les yeux baissés sur son téléphone, un mélange d’ennui et d’indifférence accroché au visage.
« Ça n’a aucune importance pour moi, a répondu le ténébreux Russe quand on lui a demandé si cette absence d’attention l’importunait. Je suis ici pour la victoire et je ne me soucie pas du reste. D’ici un an, tout le monde saura qui je suis. »
« Ça m’étonne que tu sois le seul [à l’avoir interviewé] parce que le gars c’est comme un méga-star en Russie, a réagi Aubin-Mercier lorsqu’on l’a mis au parfum de l’intérêt que générait son adversaire. C’est probablement le meilleur athlète que j’ai eu à affronter depuis le début de ma carrière. Je l’ai dit et je le répète, je pense que c’est le gars le plus complet, le gars avec la meilleure lutte que j’aurai affronté. Et physiquement, je pense que c’est la même chose. Je pense qu’il est moins explosif que certains gars que j’ai affrontés, mais il est plus fort et plus endurant. »
Tsarukyan ne semble pas habité de la même méfiance envers le « Canadian Gangster ». Il avoue qu’il n’avait jamais entendu parler du Québécois avant qu’on lui propose de l’affronter, mais qu’il n’a pas hésité une seconde avant d’accepter le défi.
Tsaruykyan (13-2) combat chez les professionnels depuis moins de trois ans et n’a qu’un combat à son actif à l’UFC, mais le fait qu’Aubin-Mercier (11-4) soit plus expérimenté ne l’empêche pas de dormir.
« Ça n’a aucune importance pour moi, a-t-il répété, se limitant à qualifier son prochain rival de "combattant complet". Si le combat qu’on m’offre est approuvé par mon équipe, je le prends sans poser de question. Je ne choisis jamais mes adversaires. Je suis prêt à affronter n’importe qui. »
Le combattant de 22 ans a été fidèle à cette prétention lors de son entrée dans l’UFC. Pour son baptême de feu, en avril, l’organisation l’a offert en pâture à son compatriote Islam Makhachev, un partenaire d’entraînement de Khabib Nurmagomedov qui venait de signer quatre victoires consécutives dans l’UFC. Tsarukyan a perdu, mais est parvenu à mettre le résultat entre les mains des juges et a ultimement touché un boni pour avoir livré l’une des performances marquantes de la soirée.
« Il n’y a absolument rien dans cette performance qui m’a satisfait puisque chaque fois que je me bats, c’est pour gagner. Arriver à court de cet objectif n’est pas compatible avec ma définition du succès. Mais je me suis appliqué à identifier mes erreurs et à les corriger. Vous verrez la différence samedi. »
Tsarukyan, qui a déjà battu trois anciens combattants de l’UFC avant d’être lui-même appelé par l’organisation, a l’intention d’ajouter un vétéran actif à son tableau de chasse en fin de semaine. Il entend ensuite profiter de son premier voyage en Amérique du Nord pour effleurer le vieux rêve de son père.
« J’ai des frissons parfois quand je pense que je vais me battre dans un aréna de la Ligue nationale de hockey. Au lendemain de mon combat, j’aimerais bien trouver une patinoire et rechausser les patins pour me replonger dans mes vieux souvenirs. »