Le 21 décembre dernier, Charles Jourdain signait la première victoire de sa carrière dans l’UFC, aux dépens de Dooho Choi. Avec ce K.-O. au deuxième round, il encaissait du même coup un important chèque dû à un boni de performance.

« J’étais sur un nuage à Busan. Et quand je suis retourné chez moi, je me faisais reconnaître partout où j’allais et c’était très le fun », a déclaré le Québécois au balado Dans la cage. Mais il faut faire la différence entre Charles Jourdain l’athlète, et Charles Jourdain la personne. J’ai pogné une espèce de down après. Il faut que je relaxe, que je me recentre et que je reste moi-même. »

« Je veux prendre mon temps », a-t-il ajouté en partageant le conseil d'un ancien combattant. « Jonathan Goulet m’a dit : "Si tu es autant pressé après chaque combat de te rebattre, c’est parce que tu viens de vivre un des plus gros moments de ta vie et tu veux aller rechercher cette adrénaline". Il y a beaucoup d’athlètes comme Michael Phelps qui, après une grosse victoire, ont admis vivre des signes de dépression parce qu’ils veulent revivre le high. »

Jourdain dit s’être senti libéré quand il a arraché sa première victoire après avoir perdu à son premier combat.

Charles Jourdain assomme Doo Ho Choi

« Ça me libère d’un poids énorme. Ç’a tellement fait du bien. À l’UFC, ce n’est pas juste les victoires qui comptent, c’est comment tu gagnes et comment tu peux mettre ton nom sur la map. »

Et Jourdain s’est bel et bien fait un nom. Le président d’UFC Canada, David Shaw, a réagi ainsi à sa victoire : « Il m’a dit : "Tu es la star qu’on cherchait". C’est beaucoup de poids sur mes épaules. C’est cool, mais je lui ai dit qu’en toute honnêteté, je ne suis pas là pour aller chercher une ceinture tout de suite parce que je n’ai pas l’expérience qu’il faut. Je veux des fights qui peuvent me mettre en valeur, qui peuvent mettre le Canada en valeur et qui créent de l’intérêt. »

« Présentement je n’ai pas envie d’être le king. C’est cool être no 1, il y en a qui sont fait pour ça, mais je suis plus dans une mentalité de conquérant. Je veux aller au Brésil me battre contre un Brésilien. Je veux aller à des places où les gens sont passionnés par le combat. Je veux faire des combats le fun. C’est ça pour moi l’essence des arts martiaux mixtes. Ce sont les fans qui paient pour te voir. »

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Contre Choi, Jourdain a eu une petite frousse en étant ébranlé au premier round, mais il a bien répliqué.

« Quand je me suis fait ébranler, c’était la première fois que mes jambes lâchaient comme ça. J’ai eu peur à ce moment-là. J’ai réussi à me relever et à scorer un gros knockdown à la fin du premier round, ça m’a redonné un gros boost de confiance parce que c’est vrai que ça n’allait pas très bien. Entre les rounds, Fabio (Holanda, son entraîneur, NDLR) m’a dit de respirer. Et Louis (le frère de Charles) m’a dit : "Tu as 10 minutes pour changer le reste de ta vie". Il m’aide à être dans le moment présent. »

« Au deuxième round, je suis revenu en gaucher. J’ai cassé son avant-bras avec mes kicks. Ça me prend tout le temps un peu de temps à m’accommoder à la pression. Il n’y a personne qui a fait mal à Dooho Choi autant que moi, à part Jeremy Stephens. J’ai lancé une gauche vraiment bien placée sur le menton. Ma main était vraiment lourde. »

« Air » Jourdain ne sait pas encore quel sera son prochain combat. Il avait lancé un défi à un de ses héros, Cub Swanson, après sa victoire, mais ce dernier s’est blessé à un genou. Il est quand mëme intéressé à affronter des gars comme Renato Moicano, Gilbert Melendez ou Darren Elkins, mais ça reste encore à déterminer.