Un héritage digne des plus grands du Québec
UFC jeudi, 21 févr. 2019. 16:00 vendredi, 15 nov. 2024. 11:48Connais-tu ton GSP? | Ton classement du top-3 des combats de GSP
MONTRÉAL – Il y a Georges St-Pierre le combattant, mais c’est tout aussi pertinent de parler de Georges St-Pierre, le modèle d’humilité qui ose prétendre que son rayonnement international ne s’explique que par l’effet des technologies d’aujourd’hui et des réseaux sociaux.
Comme Patrick Côté, l’ancien combattant et analyste à RDS, a soutenu, GSP se classe dans la même lignée des Jean Béliveau, Maurice Richard et Guy Lafleur en termes d’athlètes d’exception du Québec qui ont bien représenté leur sport.
La notoriété de St-Pierre a grandi lentement sur ses propres terres, mais il a fini par être reconnu. À l’international, il a provoqué un coup de foudre aux quatre coins de la planète et il n’a jamais gaffé à l’extérieur de l’octogone en s’élevant comme une inspiration.
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Avec le temps, il s’est établi comme l’athlète canadien avec la plus grande renommée sur le globe. Invité à réagir sur ce sujet, la réponse de St-Pierre valait de l’or.
« Merci du compliment. Je crois que d’autres athlètes avant moi auraient pu être autant et même plus populaires. Maintenant, avec les réseaux sociaux, tu es en contact avec le monde. C’est plus facile de se faire connaître. C’est juste une question de technologie », a lancé St-Pierre, à une collègue, sur un ton qui semblait très authentique.
En général, on essaie d’éviter de contredire un combattant de son calibre, mais St-Pierre est rapidement devenu populaire jusqu’en Asie, tôt dans les années 2000, avant l’explosion des réseaux sociaux.
Évidemment, St-Pierre est trop jeune à 37 ans pour avoir eu Jean Béliveau comme idole, mais il s’est plutôt inspiré de Wayne Gretzky.
« J’ai toujours voulu ressembler aux grands du monde du sport et Wayne a été le plus grand de tous les sports à mon avis. C’est également un gentleman. J’ai toujours essayé d’être comme lui.»
« C’est très important pour moi (d’être un modèle pour les autres). Je regardais Wayne en grandissant et j’ai entendu plusieurs histoires sur des athlètes professionnels qui ne sont pas gentils avec leurs admirateurs. C’est très décevant à mes yeux. C’est grâce aux partisans que je peux faire ce métier. Je voulais devenir comme Wayne dans un autre sport pour les performances et le modèle. Je ne suis pas parfait, j’ai plusieurs défauts comme tout le monde, mais c’est important d’être gentil et positif avec les fans », a-t-il exposé.
Un peu comme les Béliveau, Lafleur et Gretzky de ce monde font, St-Pierre aime poser de petits gestes bien concrets.
« Les choses qui me rendent le plus fier, ce ne sont pas les grosses histoires publiques. C’est par exemple quand je peux avoir une influence sur la vie d’un jeune. Disons que je suis au gymnase, je vois un jeune timide qui s’entraîne et je le vois frapper pour s’entraîner. Je sais qu’il me connaît et je vais le voir pour lui suggérer de le faire de cette façon. Je vois ses yeux qui deviennent tellement grands. Je suis content de faire des petites choses comme ça, j’essaie de le faire chaque semaine. Pour moi, c’est plus important que de faire des initiatives devant de grosses audiences », a confié le grand ambassadeur des sports de combat.
« Souvent, des artistes ou des athlètes, ne sont pas les mêmes dans la vraie vie que devant la caméra. Ce n’est pas mon cas », a soulevé St-Pierre qui avait quelques exemples en tête.
À l’extérieur de l’octogone, on ne retiendra pas que la générosité et la simplicité de St-Pierre. Il s’est également lancé dans une offensive contre les produits dopants et il s’est attiré bien des ennemis dans l’univers particulier de l’UFC.
« J’ai fait de mon mieux pour rendre le sport plus propre, maintenant je passe le flambeau aux autres. Il y a encore beaucoup de problèmes, mais c’est mieux qu’auparavant », a jugé le Québécois.
Preuve qu’il souhaite être reconnu comme un gentleman, St-Pierre aurait pu envoyer quelques flèches à Dana White, le grand manitou de l’UFC avec lequel il a parfois entretenu une relation acrimonieuse, mais il a choisi d’agir avec classe. Ça se comprend aussi parce qu’il semble intéressé à continuer de faire la promotion de son sport.
« C’est une business qui est très alpha mâle et axée sur la testostérone. Souvent, on dit des choses en public et l’autre répond. C’est comme ça, c’est un peu un show. Le promoteur fait partie du spectacle. Je ne regrette rien, on ne m’a jamais manqué de respect. Il est le meilleur promoteur de tous les temps. Sans lui, aucun combattant n’aurait un travail. Ce qu’il a fait avec le sport, c’est un coup de circuit », a-t-il tenu à dire.
À défaut d’avoir des plans précis pour sa « deuxième » carrière, St-Pierre prévoit assister aux galas UFC qui sont les plus intéressants à ses yeux. Sinon, il poussera encore plus loin son étonnante et fascinante passion des dinosaures et de la paléontologie. D’ailleurs, même pour cette journée déterminante de sa vie, il avait pris le temps de lire une nouvelle sur une découverte d’une espèce plus petite du tyrannosaure.
Même s’il a été le témoin privilégié de cet athlète d’exception, Firas Zahabi, l’entraîneur de GSP, croit qu’un autre phénomène du genre finira par éclore au Québec éventuellement.
« Bien sûr, ça va arriver, c’est certain. Georges était à la bonne place et au bon moment. Il a pris les bonnes décisions et il a surmonté des obstacles. Ça n’arrive pas à tout le monde, ça n’arrive pas souvent, mais ça va arriver encore », a conclu Zahabi qui est bien placé pour évaluer le potentiel de la relève.