Ferrari, pour enfin retrouver les sommets
Formule 1 mercredi, 16 mars 2022. 11:21 samedi, 23 nov. 2024. 23:31SAKHIR, Bahreïn - « L'ADN de Ferrari est de gagner », martèle son patron Mattia Binotto, et la Scuderia semble avoir saisi l'opportunité offerte par le changement de monoplaces en 2022 pour renouer avec le succès en Formule 1 après deux saisons blanches.
La dernière victoire des Rouges en Grand Prix remonte à Singapour en 2019. La marque légendaire a terminé 6e en 2020 (son plus mauvais classement depuis 1980). Son dernier titre des pilotes date de 2007 avec le Finlandais Kimi Räikkönen, son dernier chez les constructeurs de 2008...
Sous le leadership de Binotto, Ferrari s'est affairée l'an dernier à préparer le rebond en 2022 à la faveur de l'introduction d'un nouveau règlement technique. Ses pilotes Charles Leclerc et Carlos Sainz restent les mêmes, son nouveau moteur a été étrenné en deuxième partie de saison dernière, elle a ensuite introduit un châssis original pendant les essais hivernaux, avec des résultats probants.
Avec près de 800 tours bouclés, la voiture a fait preuve d'une fiabilité bienvenue. « C'est certainement l'une des préparations les plus faciles que j'ai eues avant une saison, constate le Monégasque Charles Leclerc. Aucun problème majeur (alors que), surtout sur un projet aussi nouveau, vous vous attendez toujours à trouver des obstacles. »
« Optimiser la voiture »
Entre la première session à Barcelone fin février et la seconde à Bahreïn en mars, pas de révolution, contrairement à Mercedes qui a introduit une carrosserie complètement différente. On a surtout travaillé à résoudre le problème de « marsouinage » (rebondissement des monoplaces dans les lignes droites) rencontré par toutes les équipes, explique Binotto.
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« On a apporté quelques modifications pour ça, puis il s'agit d'optimiser la voiture que nous avons, poursuit-il. Ces voitures sont tellement différentes du passé qu'il faut les comprendre avant d'en tirer tout le potentiel. C'est en cours. Il y a plus à tirer du package actuel. On se concentre là-dessus avant d'amener des développements pendant la saison. »
Mais déjà avec ses chronos (notamment le troisième temps des seconds essais pour Leclerc, avec des pneus un cran moins tendres que ceux du plus rapide, le champion Max Verstappen sur Red Bull), le cheval cabré a attiré les regards.
« Ils sont rapides, ça se voit clairement autant dans les longs relais que les courts », remarquait Verstappen à Bahreïn. « La voiture qui semble la plus stable sur le circuit en ce moment est la Ferrari », ajoutait son patron Christian Horner.
« La plus rapide »
Même discours du côté de Mercedes, autre favorite annoncée mais pas proche de gagner « pour le moment » selon son fer de lance Lewis Hamilton. « Ferrari a l'air d'être globalement la plus solide, avec peu d'essence et dans les tours consécutifs », pointait le nouveau pilote George Russell. « Ferrari semble être la plus rapide et peut-être Red Bull et ensuite nous ou McLaren, je ne sais pas », estimait pour sa part Hamilton.
L'impression est largement partagée dans le paddock mais les essais hivernaux sont toujours un jeu de poker menteur et les principaux intéressés eux-mêmes tempèrent.
« C'est typique de Mercedes de louer les autres avant d'écraser la concurrence lors de la première course », balaye Carlos Sainz Jr, avant de laisser entendre que les données GPS montrent que l'écurie allemande en a gardé sous la pédale.
Au chrono, « tout le monde semble être assez proche à un moment ou à un autre », renchérit Leclerc. « Nous savons combien de marge nous avons mais nous n'avons aucune idée de combien les autres cachent leur jeu. C'est pourquoi nous devons vraiment rester prudents. »
Il ne faudra plus attendre bien longtemps pour en avoir le cœur net: chacun lâchera les chevaux lors des premières qualifications de la saison sur le circuit bahreïni de Sakhir samedi à 18h00 locales.