Lewis Hamilton met Max Verstappen sous pression au Qatar
Formule 1 jeudi, 18 nov. 2021. 08:16 jeudi, 18 nov. 2021. 13:50DOHA, Qatar – Encore trois courses pour mettre sous pression le meneur du championnat du monde des pilotes Max Verstappen : après sa victoire spectaculaire au Brésil, Lewis Hamilton vise un succès dimanche au Qatar, visité pour la première fois par la Formule 1.
Dans le sprint final d'une saison record de 22 Grands Prix, le Britannique compte quatorze points de retard sur le Néerlandais, qui reste en ballottage favorable mais voit toujours son rival dans le rétroviseur, sur fond de bataille à couteaux tirés entre leurs écuries Red Bull et Mercedes.
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Verstappen, qui vise à 24 ans un premier titre de champion du monde, ne pourra pas être sacré au Qatar. S'il reste le favori, meneur depuis la Turquie fin septembre, Verstappen n'est pas à l'abri.
Pourtant, il y a quinze jours, on ne donnait pas cher de la peau de « Sir Lewis », après la victoire de « Mad Max » à Mexico. Mais à Sao Paulo dimanche, Hamilton a sorti le grand jeu, remportant une victoire inespérée après plusieurs pénalités subies. Il peut encore croire, à 37 ans, à une huitième couronne, ce qui constituerait un record.
« Lewis a remporté une victoire éclatante, qui restera à juste titre dans les mémoires pendant des années », a estimé le patron de l'écurie Mercedes, Toto Wolff, parlant d'« un triomphe dans l'adversité ».
« La diplomatie, c'est fini »
« Fier de la combativité » de son équipe, Wolff n'en finit pas de recourir au vocabulaire guerrier, lui qui, en colère, avait annoncé la couleur juste après le GP de Sao Paulo : « la diplomatie, c'est fini ».
Ce qui cristallise la tension, c'est la passe d'armes entre les deux monoplaces au 48e tour à Sao Paulo. Attaqué par le Britannique par l'extérieur, Verstappen a défendu agressivement et conduit son adversaire – et lui-même – hors des limites de la piste pendant un instant.
Les commissaires n'ont pas jugé nécessaire d'enquêter sur l'incident, estimant qu'il s'agissait d'un fait de course. Mais, mardi, Mercedes a demandé la révision de cette décision, avançant « de nouvelles preuves qui n'étaient pas à la disposition des commissaires de course au moment de leur décision ».
Jeudi, Mercedes comme Red Bull ont été entendus par les commissaires. Lors de cette première étape, Mercedes devait présenter un « élément nouveau, significatif et pertinent » pour que la requête soit jugée recevable et pour d'éventuelles sanctions prises a posteriori contre Verstappen.
Mais, « après l'audition avec les représentants de Mercedes et Red Bull, les commissaires examinent maintenant l'affaire et publieront leur décision demain » vendredi, a annoncé jeudi soir la FIA, retardant l'échéance.
Christian Horner, l'homologue de Wolff chez Red Bull, a dû défendre son pilote en répétant l'argumentaire avancé dimanche : « Il n'y a pas d'avantage gagné et il n'y a pas eu de contact. C'est juste une bataille acharnée entre les deux ».
En juillet, c'est Red Bull qui avait utilisé ce « droit de révision » après l'accrochage à grande vitesse entre les deux rivaux à Silverstone, où Verstappen avait fini dans le mur alors qu'Hamilton avait pu continuer, avant de gagner le GP.
Hamilton, qui avait été sanctionné de dix secondes en course, n'avait pas eu d'autre pénalité après coup et l'incident n'avait pas été réexaminé.
Les deux pilotes avaient également eu un accident à Monza, où la monoplace de Verstappen avait fini sur celle d'Hamilton, une image qui résumait à elle seule la lutte acharnée qu'ils se livrent.
Verstappen titré en Arabie saoudite?
Les explications en piste reprendront elles samedi pour les qualifications avant la course dimanche. Les équipes auront trois séances d'essais, vendredi et samedi pour apprivoiser ce circuit inédit pour la F1, habituellement utilisé par le MotoGP.
Après Doha, qui boucle un enchaînement Mexique-Brésil-Qatar éreintant, la F1 aura une fin de semaine de pause, avant une possible première balle de titre pour Verstappen en Arabie saoudite (5 décembre) puis le final à Abou Dhabi (12 décembre).
La F1 s'installe donc dans le Golfe (où aura également lieu les deux premières courses de 2022 en mars) et plonge dans l'inconnu. Car si le Qatar a signé un contrat de dix ans avec la F1 à partir de 2023, c'est pour l'instant une terre inconnue, tout comme l'Arabie saoudite.
Quant à Abou Dhabi, le tracé a été modifié cette saison, espérant offrir une arène digne de la bataille de titans pour le titre.