MONZA, Italie - Le Néerlandais Max Verstappen a été accueilli par une chorale de huées et de sifflets dérogatoires lorsqu'il a fait son arrivée dans le corridor des puits devant une foule de partisans de Ferrari, jeudi, à trois jours du Grand Prix de Formule Un d'Italie.

Il s'agissait de tout un contraste par rapport au week-end dernier, lors du Grand Prix de Belgique, où des milliers de supporters du Néerlandais, vêtus d'habits de couleur orange, avaient applaudi le jeune pilote de l'écurie Red Bull lors de son accrochage avec les deux bolides Ferrari.

L'accueil hostile auquel Verstappen a eu droit à Monza, le château-fort de Ferrari, est venu après que Verstappen eut déclaré qu'il ne modifierait pas son approche combative.

« Je vais faire ce que j'ai à faire et afficher mon style de pilotage tel qu'il était auparavant. »

Au Grand Prix de Belgique, le pilote de 18 ans a couru roue contre roue avec Kimi Raikkonen et Sebastian Vettel lors du premier virage.

Il a aussi provoqué la colère de Raikkonen, qui a exactement deux fois son âge, après avoir exécuté de combatives manoeuvres de blocage plus tard durant la course.

« Personnellement, je n'ai rien contre Max. Il fait du bon travail et il est rapide, a reconnu Raikkonen. Mais ce sont certaines choses, à mon avis, qui ne sont pas correctes si vous devez ralentir ou freiner alors que vous roulez à pleine vitesse. »

Lors de l'incident, les deux Ferrari ont été poussées vers l'extérieur et du coup, la voiture de Raikkonen a frappé le côté du bolide de Vettel.

« Ce fut malheureux, a mentionné Verstappen. Aucune pénalité n'a été décernée et il n'y a donc aucune raison de changer quoi que ce soit. Et nous apprenons tous d'un tel incident. Même si vous êtes un pilote d'expérience, vous pouvez toujours apprendre. »

Vettel, quadruple champion du monde de Formule Un, envisageait toujours tenir une discussion avec Verstappen au sujet de l'incident. Il croit qu'un échange direct entre pilotes représente une manière plus efficace de traiter de tels accrochages plutôt que de demander l'intervention des officiels de course.

« Ce serait nettement préférable de nous laisser régler cette question, et cela permettrait de rehausser le niveau de respect entre les pilotes. Et si vous êtes en colère, parfois vous pouvez sortir de la voiture et frapper l'autre pilote!, a lancé Vettel, soudainement moins sérieux et en riant de bon coeur. Mais nous n'avons plus le droit d'agir de cette façon. »

« À bien des égards, trop de gens ont une opinion. C'est comme avoir trop de cuisiniers dans la cuisine. »

Verstappen a comparé sa situation à celle de joueurs de soccer ordonnant à Zlatan Ibrahimovic de laisser sa position d'attaquant et d'évoluer comme défenseur.

« Je ne crois pas qu'il les écouterait. S'il aime attaquer, il voudra attaquer. Donc, ce n'est pas parce que d'autres pilotes vont me dire que je dois changer mon style de pilotage que je vais changer mon style de pilotage. »

Pour l'instant, le duel entre Verstappen et l'écurie Ferrari a relégué à l'arrière-scène la lutte que se livrent les pilotes Mercedes Lewis Hamilton, le meneur au classement des pilotes, et Nico Rosberg, qui accuse neuf points de retard.

Rosberg est sorti victorieux du Grand Prix de Belgique après que Hamilton eut été contraint d'amorcer la course de la dernière rangée, mais le Britannique a remporté l'étape de Monza lors de chacune des deux dernières années.

En 2015, Hamilton a bouclé une sorte de grand chelem sur le circuit situé de la banlieue de Milan, dominant chaque séance d'essais libres et les qualifications avant de faire agiter le drapeau à damiers.

Ferrari a été blanchi devant ses partisans depuis la victoire de Fernando Alonso en 2010.

« Cette course arrive au bon moment. Nous avons besoin d'une petite poussée, a admis Vettel, deuxième à Monza l'année dernière, sa première avec Ferrari. »

« Ce serait la réalisation d'un rêve de gagner ici vêtu de rouge... Nous avons une bonne opportunité de nous battre pour une place sur le podium et peut-être davantage. »