SEPANG (AFP) - Epargnés par la douceur australienne à Melbourne, pilotes, pneumatiques et mécaniques s'apprêtent à souffrir au Grand Prix de Malaisie, deuxième épreuve du Championnat du monde de Formule 1, cette fin de semaine à Sepang.

Jeudi, la température atteignait 36 degrés, plus de 53 sur la piste, le taux d'humidité dépassait les 50%. Dans de telles conditions, la course risque d'être très dure pour les organismes dimanche. Des défaillances pourraient même se produire chez certains pilotes, avec les risques d'accident supplémentaires que cela comporte.

Afin de s'adapter, la majorité des pilotes n'est pas rentrée en Europe, seul le Brésilien Rubens Barrichello étant sacrifié pour des essais en Italie, à Fiorano. Ses pairs, eux, ont préféré rester soit en Australie, soit en Malaisie ou en Indonésie, à Bali, pour se préparer à affronter les conditions particulières de Sepang.

"Plus vous êtes endurant cardio-vasculairement, plus vous avez une masse graisse faible, plus vous êtes résistant à la chaleur", explique François Duforest, le médecin des pilotes français.

Coup de chaleur

"Ensuite, il faut que le pilote soit adapté à la chaleur en terme de stockage et de déstockage. Même si vous êtes entraînés et que vous arrivés dans un pays très, très chaud, vous allez transpirer à la fois de l'eau et des sels minéraux. Et là, les problèmes risquent d'arriver", ajoute-t-il.

"Pour cette raison, les pilotes se sont préparés dans les pays chauds afin de garder les sels minéraux, poursuit-il. Il faut huit jours d'adaptation et faire également attention à l'entraînement que l'on effectue, éviter la fatigue. C'est un juste dosage entre récupération et adaptation à la chaleur".

Si la préparation du pilote est importante, celle du matériel l'est aussi. Combinaisons et casques doivent être adaptés aux conditions de chaleur et d'humidité extrêmes.

"Le gros problème est le manque d'évaporation, indique François Duforest. Le pilote n'est pas un athlète classique. C'est à dire que la peau n'est pas exposée à l'extérieur et le phénomène d'évaporation ne se fait pas, ce qui provoque l'augmentation de la température du corps, notamment au niveau de la tête. Et là, ça devient dangereux parce que l'on peut avoir un coup de chaleur".

Gris argenté

"Il faut donc refroidir le pilote, insiste le médecin. Entre les séances d'essais, il y a des colliers avec de la glace qui permettent de diminuer la chaleur au niveau de la tête".

"Il est aussi nécessaire d'hydrater le pilote avant, pendant et après, d'une eau qui soit aux alentours de 10 à 15 degrés. Trop chaud, c'est imbuvable. Trop froid, le pilote a des problèmes digestifs. Si vous avez des diarrhées et que, en plus, vous êtes déshydraté, alors on arrive à un problème quasiment hospitalier".

Il existe aussi des combinaisons réfrigérantes. Mais une totale fiabilité n'a pas encore été trouvé.

Autre élement d'importance, la couleur des voitures, des casques et combinaisons. "La couleur joue un rôle, souligne Duforest. Le but est d'évacuer la chaleur. Et la radiation, qui est la capacité par les couleurs de réfléchir l'énergie solaire, est la meilleure solution. Les gens qui ont des combinaisons noires, comme les pilotes Arrows, ont plus de chance de stocker la chaleur que les gens qui ont des combinaisons blanches. L'idéal est une combinaison gris argenté".

La couleur de celles des pilotes McLaren-Mercedes...