MELBOURNE, Australie (AFP) - Michael Schumacher (Ferrari) est impatient de savoir comment se passera le Grand Prix d'Australie, première épreuve du Championnat du monde de Formule 1, qu'il va aborder au volant de l'ancienne F2001 cette fin de semaine à Melbourne.

Le pilote allemand, qui vise un cinquième titre mondial, ce qui ferait de lui l'égal de l'Argentin Juan Manuel Fangio, livre ses impressions avant le verdict de la piste.

Q: Comparé à vos premières années chez Ferrari, ressentez-vous plus de pression, aujourd'hui que Ferrari est plus performante ?

R: "Non. Imaginez ces années où nous promettions le titre aux tifosi sans pouvoir atteindre notre but. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus calme".

Q: Qu'attendez-vous de ce Grand Prix d'Australie que vous allez aborder avec l'ancienne F2001 ?

R: "Je suis curieux de le savoir moi-même. Je n'en ai vraiment aucune idée. Nous serons quelque part en haut de la grille, mais où exactement par rapport aux trois autres équipes de pointe ? Je suis impatient de le savoir".

"On ne sait jamais"

Q: Vous parlez de trois équipes, qui sont-elles ?

R: "Je pense qu'en matière de sport, on ne peut rien prédire à 100%. Mais c'est ce qui ressort des essais hivernaux. C'est tout du moins l'impression que j'en tire. Il y a probablement une interrogation en ce qui concerne Sauber, qui a semblé très en forme. Il y a eu aussi des temps intéressants du côté de Renault à Barcelone. C'est pourquoi il est si intéressant de venir à Melbourne pour voir exactement où tout le monde en est. Parce que l'on ne sait jamais. Conditions atmosphériques, carburant embarqué, toutes sortes de choses font que l'on ne peut pas avoir une réponse avant la confrontation en course".

Q: Vous utilisez à Melbourne la F2001. Quel va être votre programme d'ici les trois prochaines courses ? Quand pourrez-vous disposer rapidement de la F2002 ?

R: "Honnêtement, tout dépend comment les choses évolueront entre l'Australie et la Malaisie. Il y a une semaine d'essais que nous utiliserons au maximum, et tout sera fonction de ce que nous pourrons réussir à faire".

Q: Quel problème a motivé la décision d'utiliser l'ancienne monoplace ?

R: "Le temps. Nous n'avons pas assez d'expérience, nous n'avons pas pu réaliser de test d'endurance en raison des intempéries et de quelques problèmes mécaniques qui nous ont arrêtés dans nos tentatives. Il a alors fallu prendre une décision sans attendre le dernier moment, ce qui nous a permis de nous concentrer sur l'ancienne voiture".

"Pas de gaîté de coeur"

Q: Etes-vous déçu de ne pas pouvoir disposer de la nouvelle F2002 ?

R: "Oui, à un certain point. Ce n'est pas de gaîté de coeur, mais que faire d'autre ? C'est comme cela. Sans doute, la décision a-t-elle été provoquée par le fait que l'on avait une solution de rechange. Aussi, nous avons travaillé très dur, tout poussé aux limites, ce qui devrait payer plus tard. Aurons-nous à regretter cette situation ? C'est une question à laquelle personne ne peut répondre".

Q: Existe-t-il une grosse différence entre les deux voitures ?

R: "Oh oui. Je dirai qu'elles sont très différentes".

Q: Vous avez une fourniture de pneumatiques quasi exclusive de la part de Bridgestone. Cela sera-t-il un avantage ?

R: "Oui et non. Chaque décision a un côté positif et un négatif. Dans le passé, il y avait deux «top teams» (Ferrari et McLaren) sous contrat pour pousser Bridgestone. Maintenant, il va y avoir certainement plus de concentration sur une équipe. Mais il y a Sauber qui est très forte aussi. On verra. On ne pourra le savoir qu'en fin de saison".