MONACO, (AFP) - Vainqueur pour la deuxième année consécutive, dimanche à Monaco, Sébastien Loeb (Citroën Xsara) est bien le maître incontesté du rallye Monte-Carlo, première épreuve du Championnat du monde.

C'est en patron que le Français s'est imposé à ses adversaires, aux Ford Focus de l'Estonien Markko Martin, du Belge François Duval, aux Peugeot 307 du Finlandais Marcus Gronholm, du Belge Freddy Loix.

Contrairement à ses rivaux, jamais Sébastien Loeb n'a commis la moindre faute. Pas plus sur les routes que dans les problématiques choix de pneus.

Le pilote Citroën s'était mis à l'abri dès samedi en démontrant sa formidable capacité à allier une incroyable vélocité à une parfaite maîtrise des éléments, des conditions changeantes des routes de l'arrière-pays, de la neige, du brouillard.

Dimanche, Loeb pouvait se contenter de contrôler, d'assurer. Le pilote Citroën avait ôté toute ambition de succès à la concurrence. Chez Ford, comme chez Peugeot, il n'était dès lors plus question que d'assurer des gros points, course au titre constructeurs et nouvelle règlementation obligent.


Ford en tête

Partisan de la réduction de trois à deux voitures engagées en Mondial, Guy Fréquelin, patron de Citroën Sport, se trouvait pris à son propre jeu. L'arroseur arrosé.

"Trois voitures sur seize rallyes, c'était économiquement injouable. Il faut savoir se couper le doigt avant de se couper le bras", se justifiait Fréquelin.

Samedi dans la montée du col de Bleine, la marque aux chevrons avait perdu Carlos Sainz, parti à la faute. Un tout droit, une roue avant-droite arrachée, l'Espagnol contraint à l'abandon, laissait filer une formidable occasion de placer Citroën sur orbite.

Au lieu de celà, c'est Ford qui pointait dimanche soir aux commandes du Championnat des constructeurs avec quatre points d'avance. Malcolm Wilson, le directeur de l'équipe britannique, n'en avait pas moins voulu placer ses meilleurs atouts sur Martin dans l'optique de la bataille des pilotes.

François Duval, remarquable tout au long de l'épreuve monégasque, pouvait raisonnablement envisager la place de dauphin de maître Loeb. Une consigne d'équipe poussait le Belge à baisser de rythme, laisser son équipier estonien monter sur la deuxième marche.


"C'est le rêve"

Loeb victorieux, Citroën ne comptait néanmoins qu'un point d'avance sur le "cousin", "l'ennemi de la maison d'en face", Peugeot. Non seulement la nouvelle 307 CC s'était illustrée en permettant à Marcus Gronholm de réussir trois scratches, avait démontré son potentiel, un formidable niveau de performance mais, en plus, elle était fiable.

Freddy Loix, en difficulté au volant de cette merveille, avait profité du trop grand enthousiasme du champion en titre, le Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza).

"J'ai pris la décision de ne pas attaquer comme un fou", promettait ce dernier avant la dernière boucle. Dans l'ES14 cependant, Solberg partait à la faute, en tête-à-queue et tapait. Demi-arbre de transmission avant-gauche cassé, le Norvégien laissait à Loix la cinquième place, à Gilles Panizzi (Mitsubsihsi Lancer) la sixième.

Solberg rêvait d'un meilleur départ. Son dauphin au Mondial l'an dernier, Sébastien Loeb, lui, avait superbement négocié l'entame monégasque dont il s'est fait une spécialité.

"Sébastien était calme et serein avant le départ. Il a entamé l'épreuve de manière prudente vendredi puis il a haussé le ton, enfoncé le clou dans le brouillard et dimanche il a géré. Pour un directeur sportif, c'est le rêve", témoignait Guy Fréquelin.