MONTREAL (PC) - Avec six victoires en sept courses cette saison, l'Allemand Michael Schumacher (Ferrari) se dirige vers le sacre le plus hâtif de l'histoire de la Formule 1. Et son palmarès en carrière sur le circuit Gilles-Villeneuve n'augure rien de bon pour la concurrence, désireuse de faire obstacle aux visées du sextuple champion du monde en fin de semaine au Grand Prix du Canada, 8e manche du championnat du monde.

Depuis 1997, Schumacher exerce un quasi monopole de l'épreuve montréalaise, ayant remporté l'épreuve à cinq reprises. En 2001, il s'était contenté de la deuxième marche du podium, derrière son frère Ralf.

Il a connu sa seule fausse note en 1999 lorsqu'il n'avait pu rallier l'arrivée après avoir percuté le muret "Bienvenue au Québec", comme Jacques Villeneuve et Damon Hill cette année-là. Il avait aussi savouré la victoire en 1994 avec Benneton.

Toujours hyper motivé, Schumacher aborde le Grand Prix du Canada avec sérénité, convaincu que Ferrari dispose des conditions gagnantes.

"J'ai toujours obtenu de bons résultats au Grand-Prix du Canada et j'espère que cela va continuer, mentionne-t-il. Pourquoi en irait-il autrement ? Comme je l'ai déjà dit, Montréal et Indianapolis (la semaine prochaine) sont des circuits qui conviennent à notre voiture et donc je m'attends à ce que nous y soyons très compétitifs."

N'empêche que cette domination de Schumacher et Ferrari ne fait pas l'affaire de tous, en commençant par les amateurs de course automobile las d'assister à des courses sans grand intérêt.

Cette saison, Schumacher est même parvenu à mériter deux victoires dans des circonstances troublantes.

A Saint-Marin, Jenson Button (BAR-Honda) est parvenu à subtiliser la position de tête à Schumacher et le Britannique s'est maintenu en tête de l'épreuve jusqu'à son premier ravitaillement.

C'est alors que le Kaiser a opéré sa magie, réalisant quelques tours canons avant de s'arrêter lui aussi et de revenir en piste devant Button. L'ordre des meneurs avait changé sans qu'on ait droit à un dépassement en piste.

Le même scénario s'est répété en Espagne. Jarno Trulli (Renault), pourtant quatrième sur la grille, a réussi un excellent départ pour s'emparer du commandement de la course au bout de la première ligne droite. Trulli a ensuite résisté jusqu'aux premiers ravitaillements. Schumacher est encore resté en piste plus longtemps et en a profité pour se bâtir une avance qu'il n'allait plus jamais perdre.

Ce n'est pas le genre de spectacle susceptible de créer l'engouement chez les amateurs et les téléspectateurs.

Déjà en 2002, la domination de Schumacher et Ferrari avaient créé un désintéressement pour la F1. L'Allemand s'était alors assuré son cinquième championnat du monde dès le Grand Prix de France, le 21 juillet.

Avec 60 points au classement, Schumacher domine et devance son coéquipier Rubens Barrichello par 14 points.

Quelqu'un est-il capable de venir brouiller les cartes en fin de semaine?

Button a marqué des points à chacune des sept premières épreuves et il est monté sur le podium à cinq reprises. Cela lui permet d'occuper la troisième position au championnat.

"Il semble que nous ayons amélioré notre compétitivité lors de chacune des courses disputées. Bien sûr, terminer cinq fois sur le podium en sept courses, cela nous rend heureux mais notre objectif est toujours de remporter une première victoire."

Et comme les BAR disposeront à Montréal d'une nouvelle évolution du moteur Honda, déjà considéré comme l'un des plus puissants du plateau, il faudra surveiller Button de près.

"Notre voiture a aussi une très bonne efficacité mécanique et cela devrait donc bien se passer pour nous dans les chicanes lentes du circuit Gilles-Villeneuve. La victoire est bien notre objectif."