Alexandre Caron : un talent naturel
Plus lundi, 9 juil. 2018. 20:35 mardi, 10 déc. 2024. 12:15Depuis ses tout débuts dans la communauté CrossFit il y a 5 ans, Alexandre Caron, de Lévis, a été identifié avec une brillante carrière dans ce sport, l’un des dignes successeurs des pionniers francophones, comme Albert-Dominic Larouche. À 22 ans seulement, il obtient, finalement, sa première qualification aux CrossFit Games en terminant les 3 jours de compétition au 4e rang. Finalement, oui, parce qu’Alexandre a flirté avec le top 5 de la très forte région de l’Est (East Regional) depuis 2016, manquant de peu son billet vers les Mondiaux dans les deux dernières années.
Il faut dire que le sport d’élite ne lui est pas étranger, lui qui a fait partie d’un sports-études en hockey pendant 9 ans, et s’entraînait 6 jours par semaine durant la saison morte.
« C’est l’expérience qui est rentrée! J’ai fait quelques ajustements suite à ces deux années et j’ai finalement trouvé la bonne formule. En 2016, par exemple, je n’avais testé aucune épreuve avant les Régionaux, et ça m’a fait mal. Après la compétition en 2017, j’ai décidé de prendre ma nutrition beaucoup plus au sérieux, puisque j’ai réalisé que cela m’aurait aidé à mieux performer dans les épreuves des 2 premiers jours », avoue le principal intéressé.
Anne-Sophie St-Pierre, propriétaire de CrossFit Lévis, en rajoute :
« Non seulement il a optimisé sa nutrition, mais aussi son sommeil. Aussi, il a mieux périodisé son entraînement pour vraiment être au maximum de ses performances aux Régionaux, et non durant le Open (NDLR: la première étape de qualification vers les CrossFit Games.) »
Celle qu’ils définissent conjointement à la blague comme sa « maman » l’accompagnera à Madison, le mois prochain.
« Je ne me définirais pas du tout comme son entraîneuse, ni même comme sa mentor, car je ne suis pas là pour lui apprendre quoi que ce soit, mais plutôt pour le supporter et l’encourager en tant qu’amie. Je lui donne accès à mon centre d’entraînement quand il veut, en plus de lui préparer du poulet et du brocoli à l’occasion! », confie-t-elle à la blague.
Un talent brut
À l’oeil non avisé, Alexandre s’entraîne dur (très dur, même) comme tous les autres athlètes de ce niveau. Nous sommes dans un ère où chaque athlète aux Mondiaux arrive avec un entraîneur, nutritionniste, thérapeute et autres professionnels nécessaire à la performance.
Sauf dans ce cas-ci.
Contrairement à presque tous ses compétiteurs, il n’engage pas d’entraîneur spécifique pour sa préparation, préférant s’entourer d’excellents partenaires d’entraînement pour le pousser à mieux performer.
« Le but, au CrossFit, est d’être constant dans toutes les facettes. Mes partenaires peuvent me battre dans certains aspects. Par exemple, c’est certain que Stéphane (Cossette) est un meilleur nageur que moi. En gymnastique, David (Cyr-Maranda) est très difficile à suivre. J’apprends de ces gars-là chaque jour et c’est ce qui me permet d’avoir une progression constante », nous explique-t-il.
Il ne tient même pas de journal hebdomadaire ou mensuel de ses performances!
De son aveu même, Alexandre est une personne très extravertie, sauf lorsque vient le temps de performer. Il devient automatiquement très analytique lors de ses entraînements et fait un retour mental sur chacun de ceux-ci. Il ajuste ses prochaines sessions en fonction de ces constats.
« Quand on fait une session d’entraînement, ça peut prendre jusqu’à 30 minutes pour décider ce qui sera fait et sous quelle forme! On peut parfois penser qu’il ne nous écoute pas quand on lui donne des conseils, mais il revient souvent quelques jours plus tard et les mets en pratique », termine Anne-Sophie.
Objectif à Madison?
Il est toujours plus difficile pour un athlète de se fixer des objectifs de classement pour une première année aux CrossFit Games. Alexandre a décidé de ne pas s’en fixer cette année, préférant miser sur l’acquisition d’expérience, et de donner tout ce qu’il peut.
De toute façon, aucune raison de se sentir intimidé: ayant déjà compétitionné aux côtés de plusieurs de ces athlètes dans d’autres rendez-vous internationaux, tels les Dubai Fitness Championships et le Wodapalooza Fitness Festival, à Miami.
À sa première apparition aux Jeux CrossFit, Alexandre aura connu un excellent départ, avec des 5e, 19e et 10e positions. Toutefois, le pire est arrivé lorsqu’il aura tenté de remonter une charge maximale au squat; une blessure importante aux ligaments du genou droit l’ont forcé à abandonner.
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À propos de Greg Lanctôt : Adepte du CrossFit depuis 2011, entraîneur CF-L2 (Kids, Competitor et Mobility), aussi compétiteur aux Regionals de 2013 à 2016.