À la suite aux évènements des derniers jours, il était évident qu’un changement à la tête de CrossFit Inc s’imposait. De ce fait, le fondateur Greg Glassman a annoncé qu’il prenait sa retraite en plus de démissionner à titre de président. Ainsi, il donne pleine gouvernance à Dave Castro, jusqu’ici directeur des Jeux CrossFit.

Cette annonce n’a pas su plaire à tous dans la communauté, puisque plusieurs questions restent toujours en suspens. Glassman tirera-t-il les ficèles en coulisse - lui qui est toujours actionnaire unique de la compagnie? Castro, qui n’est pas nécessairement reconnu pour son écoute et son ouverture, est-il la personne toute désignée pour piloter ce changement et ramener la communauté sous l’enseigne CrossFit?

Son travail en tant que nouveau chef d’entreprise - autant pour les Jeux que pour l’enseigne CrossFit - est absolument colossal. Il se fera surtout sans un rouage capital, la directrice de la formation et de l’entraînement Nicole Carroll ayant claqué la porte après 16 ans de loyaux services.

 

À l’heure d’écrire ces lignes, plus de 2000 centres ont promis de se désaffilier de la marque. Plusieurs athlètes de pointe - dont des actuel(le)s et ancien(ne)s champion(ne)s du monde, ont signifié qu’ils ou elles allaient boycotter les Jeux. Tous les commanditaires principaux - dont Reebok, Rogue Fitness et RomWod - ont décidé de se retirer sans un changement majeur. Surtout, la grogne a gagné les propriétaires des évènements sanctionnés qui ont presque tous retiré le nom CrossFit de leur image de marque.

Et c’est ce point là qui s’annonce critique pour le futur à court et long terme des athlètes de pointe dans ce sport, les mondiaux 2020 ayant lieu dans moins de 50 jours!

Retour vers le futur?

Ne l’oublions pas : la saison en 3 étapes des Jeux CrossFit telle que nous la connaissions auparavant (le Open, suivi des Régionaux et des Mondiaux) était sous l’effigie de Dave Castro et son équipe, avant que Glassman ne fasse tomber le couperet dans un changement à 180 degrés à la suite des mondiaux 2018.
 

Dans un effort pour la globalisation du sport, 27 évènements sanctionnés partout autour du globe allaient devenir le nouveau moyen de qualification pour les Jeux, en plus d’ouvrir des places aux champions nationaux lors du Open. Terminé les Régionaux. CrossFit se libérait ainsi d’un fardeau financier, laissant la place à plusieurs entrepreneurs de prendre du galon dans le sport.
 

Cette annonce se faisait au grand désarroi de Dave Castro, tant et si bien qu’il y a eu silence radio sur son compte Instagram jusqu’aux mondiaux 2019, près d’un an plus tard. Entre les branches, on raconte que la tension au fameux “HQ” était très élevée, Glassman (re)prenant énormément de place.

Maintenant que ce dernier est à la tête de l’entreprise, peut-on donc s’attendre à ce qu’il applique sa vision du modèle des Jeux CrossFit.

Qu’adviendra-t-il des têtes dirigeantes des évènements sanctionnés ayant déjà quitté le bateau? Il s’agit ici d’entrepreneur(e)s à la tête des compétitions les plus prestigieuses à travers la planète. Penser qu’ils ont tourné dos à CrossFit pour retourner dans l’ombre des Jeux Mondiaux officiels, sans aucun plan pour leurs évènements et les athlètes tient de la folie! Certains d’entre-eux, dont Loud & Live Sports (possédant 5 évènements, notamment le Wodapalooza et les Granite Games), ont le pouvoir de donner un revenu substantiel à l’élite du sport, en plus d’avoir d’excellentes relations avec les commanditaires majeurs de l’industrie - les mêmes ayant promis de quitter CrossFit également.

Chose certaine, le changement est souvent un signe de croissance, ce qui en soit, ne serait pas mauvais pour un sport en plein essor - et une industrie en plein changement. Souhaitons que les grand(e)s gagnant(e)s de toutes ces tractations soient les athlètes de pointe, ne demandant qu’à pouvoir faire carrière en excellant dans leur sport. Ça, juste ça, serait un pas de géant en avant pour propulser l’entraînement fonctionnel vers de nouveaux sommets.

 

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