Dans l’univers de Maghalie Rochette
En forme jeudi, 31 janv. 2019. 13:20 jeudi, 26 déc. 2024. 03:51Elle a commencé le vélo à l’âge de quatre ans. Pendant son adolescence, elle a œuvré sur la scène sportive en tant que triathlète. En 2013, elle a fait sa première saison de vélo de montagne et dès l’année suivante, elle s’est fait recruter par Clif Pro Team, l’une des meilleures équipes sur le circuit de vélo de montagne. Cette année, elle a pris la décision de se consacrer entièrement au Cyclo-Cross. Entrons ensemble dans l’univers de cette athlète dévouée!
Début de l’aventure
Lors de mon entretien avec elle, ma première question était de savoir pourquoi elle a décidé de se consacrer à 100% au Cyclo-Cross, alors qu’elle performe encore très bien sur la scène du vélo de montagne. Pendant cinq années consécutives, Maghalie a cheminée au sein de l’équipe Clif Pro Team, mais l’équipe a annoncé qu’il allait y avoir des changements en janvier. « Ils ont décidé de se dédier entièrement au vélo de montagne et le Cyclo-Cross n’allait dorénavant plus faire partie de leurs plans. De mon côté, deux semaines avant que la saison de Cyclo-Cross commence, j’ai décidé de faire le grand saut et de me consacrer à cette discipline. »
CX Fever
Cette décision a été très réfléchie par Maghalie et elle était prête à se lancer. Se lancer en quelque sorte dans l’inconnu, puisqu’elle allait passer d’une réalité complètement différente de celle qu’elle avait avec Clif Pro Team. « Il a fallu que je monte tout, on est parti de zéro et c’était stressant. Je n’avais pas de commanditaire, mais j’étais prête à investir dans ma réussite. » Elle était donc prête à tout perdre pour essayer de bâtir quelque chose. « C’est épeurant. Tu n’as aucune certitude que ça va marcher. »
De là est né « CX Fever » et ce, avec l’aide de Specialized et Clif Bar qui lui ont permis de faire la saison cette année. « CX Fever a commencé parce que c’est comme la fièvre du disco, c’est le même genre d’émotion que j’ai par rapport au Cyclo-Cross. On a parti ça pour le fun! J’ai commencé à faire des T-shirts, des bas et à les vendre. On a donc décidé de donner des bourses avec cet argent pour aider les jeunes de la relève. » Belle initiative, n’est-ce pas!
Un duo performant
Bien entendu, Maghalie n’est pas seule dans cette aventure, elle peut compter sur son entraineur David Gagnon. Mais qui est l’homme derrière cette athlète accomplie et quel est son rôle? « En fait, David en fait pas mal plus que moi. Moi je ne fais que pédaler. Lui, il organise tout le reste. » En effet, la liste de tâches est longue pour David. Il s’occupe d’avoir tout l’équipement nécessaire aux entrainements et aux compétitions. Il fait la mécanique, il prépare les vélos avant et après la compétition. Pendant l’épreuve, il reste sous la pluie et le froid avec les vélos de rechange, puisqu’ils ont trois vélos prêts pour chaque compétition et dépendamment des conditions, David doit changer le vélo de Maghalie à tous les demi-tours.
En plus de s’assurer que tous ces points sont pris en charge, il agit également sur le côté psychologique. « Il me donne une grande confiance en moi. Ce n’est pas tout le temps facile. Parfois j’aurais le goût d’abandonner, mais il est toujours là pour m’aider mentalement. Un mot, une phrase peut faire toute la différence. » En tant qu’entraineur, c’est lui qui périodise les phases d’entrainement et pose les ajustements nécessaires. « Ce qui aide beaucoup, c’est qu’il me voit sur le terrain et ça me permet d’apprendre plus rapidement que si j’étais seule. » Maintenant qu’on a parlé de l’entraineur, je veux savoir comment on s’entraine en Cyclo-Cross?
L’entrainement en Cyclo-Cross
En Cyclo-Cross, il faut savoir gérer les obstacles des différents parcours explique Maghalie. « Habituellement, je roule dans les pistes de vélo de montagne avec mon vélo de Cyclo-Cross, sinon je vais sur les terrains de soccer et je saute par-dessus des cônes et par-dessus des branches d’arbres. Il faut être créatif! » Elle fait également de la course à pied et de la musculation pour compléter les exigences de son sport.
Cette façon de faire, c’est quand elle est à la maison et qu’elle est dans un environnement qu’elle connait. Par contre, sa réalité est différente depuis trois mois, puisqu’elle est en Europe pour sa préparation des championnats du monde. « En Belgique, il n’y a pas de piste de vélo de montagne là où nous sommes situées. Ça me manque, parce que ça me donne de la confiance et ça m’aide techniquement. Je dirais qu’ici, 90% des entrainements ce sont des intervalles sur la route. » La Belgique, parlons-en!
Euro Trip
C’est la première fois que Maghalie adopte cette formule et qu’elle décide de partir aussi longtemps en Europe. Le but étant de participer aux coupes du monde où la crème de la crème des cyclistes y est en vue des championnats du monde. Un périple qui sort de l’ordinaire, vous pouvez d’ailleurs le constater avec cette vidéo fort intéressante où Maghalie nous fait la visite de sa nouvelle vanne.
Dans le monde du Cyclo-Cross, la majeure partie de la saison se passe en Europe et le fait d’œuvrer sur ce circuit sur une base plus régulière ne peut pas nuire. « Faire des compétitions avec les meilleures au monde est une belle façon de s’améliorer, mais il faut être bien organisé. »
Ici, il y a des compétitions chaque fin de semaine, mais à certains endroits, c’est un peu à contre-courant. « Quand on va sur le site des courses, il faut se battre pour tout. Par exemple, tout le monde se stationne sur le bord de la course et nous on doit aller se stationner deux kilomètres plus loin. Les compétitrices ne sont pas très sociables et tout ça devient un peu lourd après un moment. » La beauté de cet Euro Trip est que cette expérience lui aura démontré ce qui fonctionne pour elle et ce qui ne fonctionne pas. Elle a beaucoup appris et elle a bon espoir que tout se mettra en place lors de l’événement le plus important.
Le moment attendu
Sa cinquième place lors des championnats du monde en 2017, démontre à quel point le talent de Maghalie est bien présent. Pour avoir regardé cette compétition, je peux vous dire qu’elle était dans un état d’esprit inébranlable. « J’étais vraiment en forme, je me suis concentré seulement sur ce que je pouvais contrôler. J’étais calme. J’étais très concentrée sur ce que je faisais, mais surtout sur ce que je pouvais faire. »
En date du 23 janvier 2019, elle figurait au 16e rang du classement mondial. Elle a malheureusement été malade pendant plus d’une semaine, mais l’engouement reste en elle. « J’ai vraiment hâte à la compétition, même si je suis malade, je ne perds pas espoir. Ce sera une course excitante. Au Danemark, il y aura peut-être de la neige, ce qui pourrait m’avantager. Ce sont des conditions très différentes qu’on a eu jusqu’à présent et ça rend le niveau difficile. Tant que personne n’a roulé dans ces conditions là, tout le monde part sur le même piédestal! » Personnellement, je sens la « CX fever », la sentez-vous ?!
Pour suivre Maghalie dans ses prochaines aventures, visitez son site web.