La nouvelle est un peu passée inaperçue, mais les organisateurs du Marathon de New York ont annoncé cette semaine que leur événement se déroulerait le 7 novembre prochain avec pas moins de 33 000 coureurs au départ. Il s’agit par le fait même du plus récent marathon d’importance à confirmer qu’un certain semblant de normalité pointe à l’horizon. Un message d’espoir auquel bien des coureurs vont s’accrocher.

 

À prime abord, 33 000 coureurs dans les rues de New York peut sembler être une très grande affluence.  Il s’agit pourtant d’une reprise prudente post-pandémie puisque l’édition 2019 avait accueillie 20 000 coureurs supplémentaires (l’édition 2020 avait été annulée), ce qui en faisait alors le plus important marathon de la planète en terme d’inscriptions.

 

L’édition 2021 sera donc amputée du tiers de ses participants, mais demeurera tout de même le plus gros rassemblement de coureurs en Amérique depuis la triste apparition de la COVID-19 dans nos vies.

 

À chaque année, de nombreux coureurs québécois s’inscrivent à cette prestigieuse course. Certains d’entre eux risquent toutefois d’être déçus puisqu’il est loin d’être assuré qu’ils puissent y participer. L’inscription officielle s’ouvre le 8 juin prochain et sera réservée à quelques groupes de coureurs, notamment ceux qui ont complété la course à 15 reprises minimum! Il était déjà difficile en temps normal d’obtenir un dossard en raison de la forte demande si bien qu’une loterie est organisée annuellement.

 

J’ai eu le grand plaisir de prendre part au Marathon de New York et j’en garde un merveilleux souvenir. En guise de préparation, j’avais suivi à la lettre un plan proposé sur le site internet de l’événement. J’avais également lu beaucoup sur l’histoire de celui-ci.

 

 

Des débuts modestes

 

Il faut remonter à 1970 pour assister à la naissance de ce qui deviendra un des plus importants marathons de la planète. 127 participants avaient payé un seul petit dollar pour s’inscrire à cette première édition. En 2020, on exigeait 358 dollars américains aux coureurs étrangers pour y prendre part (295 dollars pour les américains)!

 

Oubliez le parcours actuel qui s’étend dans les principaux arrondissements newyorkais, l’édition de 1970 consistait en plusieurs boucles courus dans Central Park. À peine une cinquantaine de coureurs avaient complété l’épreuve dont le gagnant, Gary Muhrcke (2h31 :18).

 

Le Marathon de New York gagna rapidement en popularité et fut victime de son succès si bien qu’en 1976, les organisateurs décidèrent de dessiner un parcours plus moderne et moins monotone. Il serpenterait dorénavant à travers les cinq arrondissements de la Grosse Pomme. Le tout débuterait à Staten Island près du fameux pont Verrazano-Narrows. (J’ai encore clairement en tête le souvenir de courir au milieu de milliers d’autres passionnés comme moi sur ce pont totalement fermé à la circulation.)

 

Le tracé passerait ensuite par Brooklyn avant de se diriger vers le Queens, puis Manhattan et le Bronx avant de se terminer avec une dernière boucle au mythique Central Park! (Le passage sur la très longue Première Avenue m’a procuré des frissons puisque des dizaines de milliers de spectateurs y sont massés pour encourager les coureurs).

 

En 1977, Hollywood est venu donner un coup de main aux inscriptions avec la sortie du film Marathon Man. On y suit Thomas Levy (Dustin Hoffman) qui s’entraîne d’arrache-pied pour participer à l’épreuve newyorkaise. Il ne pouvait y avoir de meilleure publicité et la participation explose!

 

En 1977, la Norvégienne Grete Waitz fracasse à New York le record du monde féminin en terminant en 2h32 :30. Cette grande dame de l’athlétisme participera à 11 marathons à New York et le gagnera à 9 reprises!

 

L’édition 2020 ne fut pas la première à être annulée. Ce fut le cas également en 2012 en raison des dégâts causées par l’ouragan Sandy. Difficile d’imaginer la tenue d’une course alors que des centaines de milliers de résidents étaient privés d’électricité, d’eau ou de chauffage.

 

 

Pas un parcours rapide

 

Le parcours newyorkais n’est pas très rapide en raison de ses nombreux dénivelés encaissés par les coureurs lors de chaque traversée de nombreux ponts. Et les cinq derniers kilomètres dans Central Park, alors qu’on entend les cris de la foule et la musique à l’arrivée, sont les plus traitres. Un coureur peut penser qu’il approche de la fin alors qu’il lui reste encore une trentaine de minutes de course. Les crampes aux jambes sont nombreuses sur cette dernière portion de tracé.

 

À titre d’information, le record masculin appartient au Kenyan Geoffrey Mutai en 2011 (2h05:06) alors que la marque féminine est celle de sa compatriote en 2003, Margaret Okayo (2h22:31).

 

C’est donc avec une grande joie qu’Il faut accueillir cette bonne nouvelle du retour au calendrier du Marathon de New York. Il n’est pas le seul des Major à revenir. Mais tenir un tel événement de masse dans une ville qui fut si durement touchée par la pandémie lance un signal fort d’espoir. Celui que le fil d’arrivée pointe à l’horizon et qu’on ne doit pas lâcher!

 

Bonne course!

 

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