Stéphanie Roy : repousser les limites
Plus mardi, 3 juil. 2018. 10:28 jeudi, 12 déc. 2024. 00:03Stéphanie Roy a commencé à pratiquer le CrossFit pour se réhabiliter d’une blessure grave: fracture du fémur. Une blessure par balles. Après plus d’un mois à l’hôpital, quatre chirurgies, la chaise roulante, les béquilles et la canne, elle met donc les pieds dans un centre affilié pour la première fois.
Un an plus tard, en 2013, elle obtient sa qualification individuelle pour les championnats régionaux du Canada Est; en 2014 et en 2015, elle ira aux Mondiaux avec l’équipe de Pro1 Montréal. Puis, en 2017, elle remporte le titre de championne du monde des femmes 35-39 ans à Madison, au Wisconsin.
Un parcours aussi exceptionnel qu’atypique.
“Stéphanie essaie d'atteindre le plus haut niveau d'athlétisme dans son sport… Mais elle a 15 ans de plus que les autres athlètes!” confie son entraîneur, Michael Fitzgerald, de Optimum Performance Training.
Une déclaration avec laquelle Stéphanie est elle-même d’accord.
“Je suis dans la meilleure forme de ma vie à 40 ans. Je fais beaucoup confiance à Michael pour m’aider à progresser. Il faut savoir s’entraîner intelligemment, et continuer de s’améliorer.”
Pour ajouter à sa qualification pour les CrossFit Games chez les 40-44 ans cette année, elle a fait sa place parmi les 15 meilleures athlètes du Canada Est, et a donc pu compétitionner contre des femmes beaucoup plus jeunes qu’elle lors du East Regional au mois de mai.
“À Albany, je pense que j’avais la capacité de faire un top 10, mais l’épreuve de marche sur les mains avec la pyramide m’a coûté cher. “Sans ça, j’aurais probablement atteint mon objectif! En revenant à la maison, je me suis fait construire une copie exacte de cette pyramide, et j’ai engagé une spécialiste en gymnastique pour m’aider. Si ce mouvement arrive à Madison, je serai prête.”
… Voilà comment on devient champion(ne) du monde, chers ami(e)s.
Un championnat inattendu?
Qu’elle soit couronnée championne du monde de sa catégorie à l’âge de 39 ans, alors qu’elle compétitionnait contre des athlètes telles Becca Voigt (9 participations individuelles aux CrossFit Games) et Kristen Clever (championne du monde en 2010) a peut-être été vu comme une surprise aux yeux de la planète CrossFit, mais pas pour la principale concernée.
“Elle pensait - et savait - qu’elle pouvait gagner. Elle est simplement allée faire ce qu’elle devait faire, et elle a gagné.” ajoute Michael, qui est son entraîneur depuis maintenant 2 ans.
“L’an passé, la seule personne qui pensait que je pouvais gagner, c’est Michael. Cette année, c’est différent, j’ai toute une équipe derrière moi qui y croit: mon nutritionniste, mon préparateur mental, ma famille et mes partenaires d’entraînement de CrossFit ADM à Brossard. D’avoir une cible de “favorite” pour remporter ne m’ajoute pas vraiment de pression. Je recommencerai à zéro à Madison, et je le fais pour moi. C’est une toute nouvelle compétition, ce ne sera certainement pas facile.”
Effectivement, il est naturel de la considérer comme favorite, étant donné son titre actuel, et le fait qu’elle compétitionnera dans une nouvelle catégorie d’âge chez les 40-44 ans. Stéphanie sera donc une des plus jeunes athlètes à Madison dans cette catégorie.
Des changements bénéfiques
Beaucoup de travail a été tourné vers la capacité aérobique cette année, une sphère qui se devait d’être améliorée.
Son entraîneur nous explique ce changement de cap.
“En CrossFit, il y a tellement de choses que tu dois être capable de faire et d’améliorer. Pour comparer au hockey, par exemple, si ton lancer frappé est de loin le meilleur de la ligue, il est peut-être plus intelligent d’apprendre à patiner de reculons et travailler sur cet aspect. C’est la même chose dans sa préparation; elle excelle dans certaines parties du sport, mais on se devait de travailler sur d’autres.”.
Il faut savoir que beaucoup d’athlètes atterrissent en CrossFit après avoir pratiqué différents sports à un haut niveau, donc avec une certaine capacité aérobique acquise. Ce n’est pas le cas de Stéphanie, qui a pratiqué du soccer dans le AA quelques années avant de débuter le CrossFit.
Elle a du presque tout bâtir en pratiquant ce sport!
Stéphanie Roy aura connu un weekend haut en émotions, s’échangeant la première position avec l’anglaise Kelly Friel. Elle aura finalement remporté son 2e championnat du monde consécutif avec 60 points d’avance sur sa plus proche rivale.
À propos de Greg Lanctôt : Adepte du CrossFit depuis 2011, entraîneur CF-L2 (Kids, Competitor et Mobility), aussi compétiteur aux Regionals de 2013 à 2016.