Après avoir écrit lors de ma plus récente chronique que les Alouettes avaient subi une défaite gênante contre les Stampeders de Calgary, je dois dire que celle devant les Tiger-Cats de Hamilton est inquiétante.

Pour une deuxième semaine consécutive, les Alouettes affrontaient un quart réserviste. Bien que Dane Evans soit un bon remplaçant, n’empêche que c’était son premier départ de la saison. Tout comme lors du duel avec les Stamps, la formation montréalaise n’a pas su tirer avantage des blessures sur la ligne à l’attaque et défensive d’Hamilton.

À mes yeux, l’unité défensive des Alouettes a fait son travail en appliquant de la pression à plusieurs occasions sur le quart adverse. Pour une bonne partie du match, elle a freiné l’attaque au sol des Tigercats  avant de voir Sean Thomas Erlington récolter la majorité de ses 73 verges totales à la fin du 4^e quart. Je dirais d’ailleurs que les touchés accordés par les Alouettes sont davantage attribuables à l’attaque et aux unités spéciales qui ont offert des positions favorables sur le terrain à leurs rivaux.

Les ennuis sont du côté offensif, mais je ne souhaite pas enfoncer davantage le clou concernant Vernon Adams fils alors que tout le monde sait, dont lui en premier lieu, qu’il doit faire mieux. Il est un quart émotif et je pense que de son côté, c’est entre les deux oreilles qu’il devra retrouver sa confiance. L’entraîneur-chef Khari Jones doit l’appuyer dans ce passage difficile en le guidant et en lui enlevant de la pression. Il doit s’assurer que son quart ne se préoccupe pas de tout ce qui se passe autour de lui et reste concentré sur sa tâche à accomplir sur le terrain, on sent vraiment qu’Adams essaie de trop en faire.

Jones peut aussi lui amener un plan de match qui lui permettra de retrouver sa confiance. Il peut sélectionner des passes plus rapides et mélanger un peu les stratégies. Pierre Vercheval en a glissé un mot dans sa chronique et nous en parlions lors de la rencontre, mais les Alouettes présentent souvent la même formation et c’est trop simple à déchiffrer pour l’adversaire. En ce moment, on dirait que les Alouettes jouent comme s’ils se croyaient supérieurs aux autres formations, donc le système de jeux n’a pas besoin d’être compliqué, mais ce n’est pas le cas. Les jeux sélectionnés doivent créer des ouvertures sur le terrain afin que les joueurs se libèrent pour faciliter la tâche à Adams. Ce n’est pas ce qui se produit en ce moment.

Le casse-tête de la COVID

La Ligue canadienne est aux prises véritablement pour la première fois cette saison avec la réalité de la COVID-19 qui chamboule son calendrier régulier. On dénombre jusqu’à maintenant 14 membres de l’organisation des Elks d’Edmonton qui ont reçu un diagnostic positif à la COVID-19. Leur match devant les Argonauts de Toronto le 26 août dernier a d’ailleurs été reporté. La bonne nouvelle, c’est que pour le moment aucun joueur ou personne infectée n’a eu de symptômes sévères. La moins bonne, c’est qu’il faut continuer à être prudent et respecter les mesures sanitaires même si la majorité des joueurs sont vaccinés.

Qu’ils soient doublement vaccinés ou pas du tout, les joueurs doivent tout de même passer des tests de dépistage presque sur une base quotidienne. On sait que les vaccinés peuvent toujours contractés la Covid, alors même asymptomatiques, ces joueurs peuvent constituer des causes de reports de matchs. En temps normal, ces personnes n’auraient pas a passer de test de dépistage. Bref, ce sera tout un casse-tête pour la Ligue, un casse-tête qui devient encore plus complexe pour la suite, car elle avait déjà présenté un calendrier condensé avec 14 matchs en 16 semaines.

Un autre élément à considérer est que les Elks sont actuellement à moins de 85 % de leur personnel vacciné. Tel que stipule la politique de la LCF, si jamais le match ne pouvait pas être reporté, les joueurs ne seraient pas payés pour cette rencontre. On fait vraiment tout pour inciter les joueurs à se faire vacciner, mais une ligne a été tracé dans le sable par certains qui refusent toujours le vaccin et cela pourrait finir par couter de l’argent à plusieurs personnes.Au final, la Ligue ne demeure pas à l’abri qu’une telle situation se répète. F*#k la Covid.

Encore du bon travail des Stamps

Même s’ils ne l’ont pas remporté contre les Blue Bombers de Winnipeg, les Stampeders de Calgary peuvent se consoler alors que Jake Maier a fait le travail pour une deuxième semaine consécutive.

Après sa première sortie contre les Alouettes, on a réalisé qu’il n’est pas un feu de paille. Ce n’était pas la chance du débutant alors que devant les Bombers, il a complété ses 17 premières passes dans le match ce qui représente un record d’équipe. Je vous l’accorde, ce n’est pas le record le plus symbolique comme celui du plus grand nombre de passes de touché, mais c’est tout de même impressionnant qu’il ait réussi à découper une défense qui est considérée parmi les meilleures du circuit.

On voit sa précision, mais aussi qu’il est en mesure de faire preuve d’anticipation alors qu’il devine où ses coéquipiers seront. Qu’il comprenne comment le schéma offensif de son équipe se déploie est une chose, mais qu’il soit en mesure aussi de décortiquer déjà des unités défensives, c’est impressionnant. Il est souvent là l’ajustement au football canadien, car il y a plus d’espace dans la LCF, mais aussi un joueur supplémentaire sur le terrain. On voit donc tout le travail de préparation des entraîneurs à Calgary avec leur quart.

Les Stampeders sont reconnus pour être en mesure de produire d’excellents quarts-arrières alors qu’ils savent les qualités à rechercher et comment développer leurs joueurs. Maier est la plus récente preuve de ce travail.

Fields protégé par les Bears

On arrive dans la période des camps de la NFL où les équipes doivent prendre des décisions afin de construire leur formation partante pour le premier match du calendrier régulier.

Parmi les dossiers à surveiller lors du camp, il y avait la lutte chez les quarts des Bears de Chicago. Il a été mentionné que Justin Fields sera le quart qui va contribuer à la préparation de son unité défensive lors des entraînements, si bien qu’Andy Dalton obtient le poste de quart partant de l’équipe.

Le potentiel du dernier choix de première ronde des Bears au repêchage ne fait aucun doute. Ce qui peut justifier cette décision de l’entraîneur-chef Matt Nagy, c’est qu’il doit craindre que sa ligne offensive n’arrivera pas à protéger adéquatement son quart. Il doit réaliser qu’il risque d’exposer Fields dans une situation plus que difficile ou encore, qu’il risquerait de se blesser. Les Bears ont mis sous contrat Jason Peters qui est âgé de 39 ans, ils ont libéré Charles Leno fils cet été et leur choix de deuxième tour Teven Jenkins est ennuyé par une blessure au dos et on ne sait toujours pas quand aura lieu son retour au jeu.

C’est la seule explication logique pour justifier cette décision, car sinon, une organisation devrait être prête à vivre avec les erreurs de sa recrue afin qu’il se développe plus rapidement.

Nagy est un ancien des Chiefs et on se souviendra que l’équipe avait fait preuve de patience dans le développement de Patrick Mahomes alors qu’il avait évolué un moment dans le rôle de second avec un vétéran en poste. Ce vétéran était cependant Alex Smith et les Chiefs avait remporté la section. Dalton n’est pas Smith et les Bears ne gagneront jamais la section avec Dalton. C’est ce qui me fait dire que si ce n’était de la ligne à l’attaque des Bears, je pense que Fields serait le quart des Bears.

Un système d’alternance à San Francisco?

Je veux glisser un mot sur ce que nous avons assisté comme dynamique dans le match entre les 49ers de San Francisco et les Raiders de Las Vegas.

L’entraîneur-chef des Niners Kyle Shanahan a fait preuve d’originalité alors qu’il a opté pour un véritable système d’alternance à deux quarts entre les séquences offensives. Parfois, on apercevait Jimmy Garoppolo sur le terrain et à d’autres moments, c’était Trey Lance.

L’entraîneur justifiait sa décision selon la gestion du match et les stratégies employées. C’est certain qu’avec Lance, la menace de course est présente, alors qu’avec Garoppolo, on retrouve davantage un style de gestionnaire avec de courtes passes.

L’équipe a monté tellement haut au repêchage que c’est évident que Lance est le quart d’avenir de cette équipe. Il a tout de même un vétéran devant lui qui est bien payé pour son poste. Il n’y a pas une seule bonne formule adéquate pour la passation des pouvoirs au poste de quart-arrière. Celui-ci pourrait en être un nouveau, un système en à deux quarts. Je n’ai jamais véritablement cru en un système d’alternance des quarts, mais tous les moyens sont bons pour tenter de gagner dans la NFL. Peut-être que Shanahan juge pour le moment que cette option créative peut surprendre l’adversaire et lui apporter un léger avantage durant un match.

Il demeure celui qui est le mieux placé pour assurer la transition entre les deux quarts. Un peu comme Fields, tout le monde sait que Lance va prendre éventuellement les rênes de l’attaque. C’est un autre quart qui arrive d’un plus petit programme et son coffre d’outils a de quoi faire saliver Shanahan. Il reste à voir si ce sera en début de saison ou si le pilote des Niners optera pour le vétéran, car c’est toujours plus facile à justifier comme décision que de commencer la saison avec un jeune quart pour ensuite revenir avec le vétéran.

Propos recueillis par Maxime Tousignant