« Je me suis laissé atteindre par tout ce qu’on entend »
Alouettes lundi, 30 août 2021. 15:53 jeudi, 12 déc. 2024. 03:41MONTRÉAL – À 28 ans, pour la première fois de sa carrière, Vernon Adams fils savait qu’il entamerait une saison en tant que quart partant au niveau professionnel. Il avoue que ce contexte l’a affecté, mais il met tout en œuvre pour retrouver son aisance et l’étincelle dans son jeu.
Après une deuxième contre-performance de suite, Adams fils était assommé et c’était indiscutable. En plus de décortiquer sa prestation, il a déduit que la meilleure chose serait de passer le week-end avec sa mère.
« Elle m’a dit la même chose que tout le monde : je n’ai pas l’air de m’amuser et je ne me ressemble pas », a raconté, lundi, le quart-arrière des Oiseaux.
Les histoires de son contrat lucratif, de sa belle saison en 2019, des attentes élevées envers les Alouettes... Ce refrain des derniers mois n’a pas eu un effet positif sur son mental.
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« Je me suis laissé atteindre par tout ce qu’on entend jusqu'à penser que je dois être quelqu’un d’autre. Mais je n’étais pas une autre personne pour mériter ce rôle. Je ne dois pas tenter d’en faire trop et avant tout m’assurer d’envoyer le ballon à mes coéquipiers. [...] Je dois juste ‘jouer’ au football et ne pas rendre les choses plus difficiles », a exposé Adams fils.
En plus de discuter avec sa mère, sa conjointe (qui est thérapeute en sante mentale), son agent, ses coéquipiers et bien des gens à travers la LCF, Adams fils s’est surtout assuré d’écouter son entraîneur, Khari Jones.
« Je suis assis avec lui. Il a vécu les mêmes choses quand il est devenu un partant. Il fait un très bon travail pour que je reste cool, serein et posé. Je suis simplement fâché parce que j’ai travaillé si fort durant les deux dernières années. Si j’avais joué juste un peu mieux – et ça arrivera – ç’aurait beaucoup aidé notre équipe », a-t-il noté.
En plus d’assumer les fonctions d’entraîneur-chef, de coordonnateur offensif et d’entraîneur des quarts, Jones doit également agir comme un conseiller mental.
« C’est difficile et seulement quelques personnes peuvent comprendre ce qu’il vit, ce poids sur leurs épaules pour différentes raisons. On a eu une bonne conversation et j’ai partagé mon vécu. Comment faire pour s’enlever une partie de ce poids et des inquiétudes. Il traverse des hauts et des bas ce qui arrive à plusieurs jeunes quarts. Ça peut devenir accablant par moments. Je crois vraiment qu’on reverra l’athlète que je connais », a témoigné Jones.
« Il va être correct. Il n’était pas tant dans son élément (contre Hamilton), mais ça prend juste un peu de temps et ça ne m’inquiète pas trop », a-t-il ajouté.
En 2019, l’influence positive d’Adams fils a permis de créer une belle unité dans l’équipe. Il peut donc miser sur une panoplie d’alliés dans ce vestiaire. Parmi eux, on retrouve le receveur Eugene Lewis avec lequel il a développé une grande complicité.
« On se parle tous les jours. Je comprends un peu ce qu’il vit puisque j’ai joué comme quart-arrière à l’école secondaire et la pression est énorme. Mais on doit aussi être en mesure de l’aider. Même si parfois la passe n’est parfaite, on doit la transformer en un bon jeu. Au final, j’ai entièrement confiance en lui », a soutenu Lewis.
Le numéro 87 sonne convaincu que ce groupe retrouvera l’élan de 2019 alors qu’une forme de magie s’opérait sur le terrain.
« Si je ne me trompe pas, on avait également commencé la saison 1-2 (c’est exact) alors c’est vraiment de retrouver notre rythme. Parfois, on peut trop penser et tenter d’en faire trop. On doit retrouver ce plaisir et je vais pousser jusqu’à la fin avec gars. Je ne serais pas ici sans cette équipe et mes coéquipiers. On va trouver une façon de corriger le tir », a enchaîné Lewis.
Si le début de saison laisse perplexe plusieurs partisans du club montréalais, il serait étonnant de voir Adams fils jeter l’éponge. Son entraîneur est persuadé qu’il détient la force mentale pour s’extirper de cette torpeur.
« Je le crois parce qu’il a déjà surmonté bien des épreuves. Il aurait pu arrêter de jouer après avoir été libéré et échangé. Mais c’est un combattant, il va se rendre jusqu’à la fin en donnant tout ce qu’il peut. Voilà pourquoi on l’aime et on croit en lui. C’est loin d’être la fin, il doit juste traverser cette période et il en sera encore plus fort ensuite », a insisté Jones.
On aurait aimé vous dire que l’entraînement de lundi a été concluant, mais Adams fils a plutôt été victime de deux interceptions à travers quelques beaux jeux.
Ainsi, ce serait difficile pour lui de se sentir déjà libéré de ce poids supplémentaire.
« J’essaie d’en arriver à ce point. Ce n’est pas que je doute de mes capacités, mais je me pose des questions. Je tente de retrouver cet état d’esprit. Ça prendra quelques jours, mais je dois juste retourner à ce sentiment », a conclu Adams fils.
Des changements à prévoir
Évidemment, les entraîneurs investissent pour effectuer des ajustements. Les signes observés lundi permettent de croire que quelques changements surviendront, vendredi soir, face au Rouge et Noir d’Ottawa.
« On regarde toujours ce qu’on peut faire et améliorer pour enlever un peu de pression sur l’attaque et l’équipe. On fera des changements et je n’irai pas dans les détails, mais j’ai l’impression qu’on a préparé un bon plan », a répondu Jones.
« C’est un casse-tête différent de 2019, des choses fonctionnent moins cette fois alors il faut tenter d’autres trucs pour trouver ce qui créera l’étincelle. »
Puisque le demi offensif William Stanback n’est pas le plus naturel pour capter des passes, Jeshrun Antwi devrait être employé plus souvent dans le champ-arrière pour offrir de courtes options à son quart.
De plus, Dante Absher pourrait être utilisé comme receveur au détriment de Quan Bray.
En défense, le maraudeur Ty Cranston est ennuyé par une blessure ce qui pourrait permettre à Marc-Antoine Dequoy d’agir comme partant. Du côté des secondeurs, c’est Ahmad Thomas qui est blessé et Tre Watson l’a remplacé lundi. Finalement, l’ailier défensif Jamal Davis apparaît comme une option pour cette partie.