Les Alouettes visent à long terme avec ce repêchage
Alouettes mardi, 30 avr. 2019. 14:21 jeudi, 28 nov. 2024. 05:54MONTRÉAL – Inutile de faire un dessin pour démontrer que les Alouettes de Montréal doivent dénicher du renfort pour redorer leur blason. Le repêchage, qui sera diffusé à RDS dès 20 h le 2 mai, constitue une étape importante dans cette refonte et l’organisation mise plus sur le long terme que par le passé.
À première vue, ça tombe bien puisque l’organisation montréalaise dispose de neuf sélections pour ce repêchage. Cependant, les Alouettes devront attendre en deuxième ronde avant de s’exprimer puisqu’ils ont investi leur choix de première ronde sur le joueur de ligne offensive Tyler Johnstone, en juillet dernier, dans le cadre du repêchage complémentaire.
Ainsi, les Oiseaux détiennent trois choix en deuxième ronde incluant le choix territorial, une méthode qui avait été abolie en 1985. Avec ce droit de parole, les Alouettes pourront s’approprier un joueur en provenance du Québec tout comme les Argonauts de Toronto avec un produit de l’Ontario.
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Par la suite, les Alouettes repêcheront un joueur par ronde (de la 3e à la 8e ronde). C’est donc dire que le club montréalais procédera à quatre choix parmi les 21 premières sélections.
Sans surprise, le classement des meilleurs espoirs canadiens est encore dominé par Mathieu Betts qui a convaincu les Bears de Chicago de lui consentir un contrat. Logiquement, cet élément fera reculer le redoutable joueur du Rouge et Or au repêchage de la LCF. Outre lui, la cuvée 2019 se distingue à trois positions selon Miles Gorrell, le directeur du dépistage national pour les Alouettes.
« À mon avis, je dirais que les forces se retrouvent du côté des receveurs dont quelques athlètes venant de Montréal (comme Justin McInnis qui évolue avec Arkansas State et Hergy Mayala qui joue pour l’Université du Connecticut). J’ajouterais la ligne offensive et la ligne défensive, mais pas autant que dans les dernières années », a-t-il décrit.
Les mauvaises langues diront que les Alouettes doivent s’améliorer partout sur le terrain, mais Gorrell a ciblé deux endroits en particulier.
« Étant donné la profondeur qui existe pour les espoirs de la ligne défensive, on pourrait certainement utiliser un choix pour dénicher un joueur qui viendra compléter nos ressources à cette position. En regardant vers l’avenir, il y a toujours de la place pour un autre joueur de ligne offensive, les restaurants à Montréal sont trop bons pour ne pas penser à ça », a prononcé Gorrell qui ne peut guère s’empêcher d’ajouter une touche d’humour à ses réponses.
En ce qui concerne le choix territorial, les Alouettes ne peuvent que s’en réjouir. Gorrell veut viser à long terme avec ce repêchage, il souhaite trouver des joueurs qui voudront s’établir à Montréal pendant plusieurs années et c’est toujours plus facile avec des athlètes qui ont grandi au Québec.
« Ça permet d’accumuler des sélections locales pour les équipes, c’est une très bonne chose pour nous », a convenu Gorrell en citant la pépinière développée par Glen Constantin à l’Université Laval et en nommant Antoine Pruneau (formé par les Carabins de Danny Maciocia à l’Université de Montréal) comme de beaux exemples des joueurs d’impact provenant du Québec.
Honnête, Gorrell reconnaît cependant que l’absence de choix de première ronde procurera avant tout des joueurs de profondeur aux Alouettes pour la saison 2019. Ce sera à eux d’augmenter leur influence au fil de leur carrière.
Il continue de croire que l’investissement sur Johnstone était justifié.
« En fait, on a un choix de première ronde, il joue déjà dans notre équipe et il est sous contrat. On a un partant entre les mains. On a pris la décision de laisser tomber ce choix parce qu’on avait de bonnes indications qu’il deviendrait un joueur spécial. On le considère comme un choix de première ronde », a-t-il maintenu à propos de celui qui devra maintenant éviter les blessures et s’établir comme le partant pressenti.
Un intérêt envers Mathieu Betts ?
Considérant que les Alouettes peinent à obtenir des victoires depuis quatre saisons, on imagine mal qu’ils voudraient risquer une sélection sur Betts qui détient le potentiel pour s’enraciner dans la NFL à moyen terme. Depuis quelques années, le risque de voir l’un de ses choix demeurer aux États-Unis a considérablement augmenté.
« Il faut s’assurer de bien faire ses recherches pour éviter un joueur qui restera du côté de la NFL. Tu veux pouvoir compter sur un jeune qui ne voudra pas partir », a commenté Gorrell qui n’aime pas moins Betts pour autant.
« Mathieu est un très bon joueur avec un immense talent. Même s’il était né sur la lune, je voudrais le repêcher au sein de mon équipe. Je l’aime beaucoup. Il devra travailler fort pour demeurer avec les Bears, mais je lui souhaite de réussir, on veut tous être le meilleur », a exprimé le recruteur qui a connu une carrière de 19 saisons dans la LCF !
Le repêchage de 2019 est entaché par l’incident impliquant les demis défensifs Malcolm Lee et Stavros Katsantonis. Ils ont échoué un test antidopage et ils prétendent que c’est relié à une substance apparaissant dans un supplément consommé.
« C’est vraiment dommage. Je pense avant tout aux jeunes, je suis passé par le même chemin du football universitaire canadien. Ils n’ont pas fait ça volontairement, ce ne sont pas des injections de stéroïdes, mais des substances dans des suppléments. Ce sont deux bons joueurs et ils se sentent vraiment mal pour ce qui est arrivé », a confié le colosse de six pieds huit pouces qui n’a jamais eu besoin de suppléments avec une telle charpente.
Pour Gorrell, l’important demeure que ce repêchage soit un succès pour les Alouettes et un confrère lui a demandé d’identifier le premier signe pour confirmer qu’il s’agirait d’une bonne récolte de sa part.
« Que les médias soient contents », a-t-il lancé avec un brin d'ironie cette fois.
« Que je puisse parler à ces jeunes et les entendre dire qu’ils sont excités de venir à Montréal. Il y a beaucoup de bonnes choses ici pour le football, la qualité de la ville et la culture. Quand les jeunes vont venir ici, ils vont tomber en amour avec la ville », a conclu Gorrell qui semblait un peu jouer au vendeur compte tenu des ennuis sur le terrain.