Les Alouettes ont dominé les Argonauts pour conserver un espoir de particper aux éliminatoires
Alouettes samedi, 24 oct. 2015. 17:17 jeudi, 9 janv. 2025. 12:08C’est drôle de voir à quel point ça peut être facile le football. Quand tu es l’équipe avec le plus d’énergie, le plus d’intensité, le plus de robustesse et qu’en plus tu as le meilleur plan de match, ça donne un affrontement comme celui face aux Argonauts.
Je sais que l’Halloween c’est seulement la semaine prochaine, mais les joueurs des Argonauts se sont déguisés comme leurs partisans, en homme invisible. C’était un match à sens unique, mais ça, c’est leur problème et les Alouettes en ont profité.
Même si les Alouettes ont bénéficié d’une seule séance d’entraînement, le niveau de préparation était clairement plus élevé. Dès la première séquence, l’offensive des Alouettes a donné le ton au match.
Kevin Glenn a complété six passes en sept tentatives pour inscrire un touché et l’important c’est que ça avait l’air facile. Tous les receveurs ont rapidement été impliqués et pour commencer un match, on peut appeler ça une séquence idéale.
Je ne veux pas vivre dans le passé, mais on peut facilement comparer cette séquence à celles que l’on voyait avec Marc Trestman et Anthony Calvillo. Cette fois, c’est Calvillo et Kevin Glenn qui nous l’ont présentée.
On s’aperçoit que dès que l’attaque fonctionne, les Alouettes deviennent une équipe totalement différente. Les deux autres unités ne peuvent pas demander mieux, car elles ne sont vraiment pas habituées. C’est toujours la défensive et les unités spéciales qui traînent l’équipe, semaine après semaine.
Quand l’attaque parvient à produire, ça donne une énergie supplémentaire et surtout du repos. La défensive passe moins de temps sur le terrain et quand elle embarque, elle y va pour s’amuser.
Lorsque tu possèdes une bonne avance, c’est beaucoup moins stressant pour une défensive et tu peux te permettre de jouer plus agressivement. Tu n’as pas peur de faire une erreur, donc tu joues encore plus à 110%.
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La première séquence du match a donc clairement donné le ton au match et a eu un effet bénéfique sur les deux autres unités.
J’ai adoré la manière dont Kevin Glenn a contrôlé le match. Avant que le jeu soit débuté, il savait où il s’en allait avec le ballon et il effectuait ses passes très rapidement.
Sur cet aspect, on a vu une grosse différence avec les autres jeunes quarts-arrière des Alouettes.
Le fait de dégainer rapidement a aidé la ligne à l’attaque. Je n’ai pas fait le calcul, mais il n’y a pas beaucoup de passes de Kevin Glenn qui ont voyagé plus de 10 verges, dans les airs.
Ils ont attaqué la zone profonde une fois et il y a eu l’attrapé spectaculaire de B.J. Cunningham, mais sinon, on y allait avec des petites passes et on courait avec le ballon par la suite.
On pourrait comparer la performance de Kevin Glenn à celle d’un garde au basketball. Il distribuait le ballon et regardait les joueurs avancer.
En plus, les Argonauts, pour une raison que je n’arrive pas à comprendre, se sont entêtés à jouer de la défensive de zone contre le système défensif des Alouettes.
On ne peut pas dire que les receveurs de passes des Alouettes sont reconnus pour leur vitesse, mais ils possèdent de l’expérience. Ce sont donc des receveurs intelligents qui comprennent les défensives.
Un quart-arrière comme Glenn, qui est capable de disséquer une défensive avec des receveurs d’expérience, ça devient comme aller voler un suçon à un enfant, c’est trop facile!
Lorsque tu utilises une défensive de zone, ça prend du temps à se développer. Les joueurs doivent se déplacer pour se rendre à un point défini. Si le ballon a déjà quitté la main du quart avant que tu sois rendu, les petites passes deviennent très faciles à compléter et les receveurs vont pouvoir courir après.
Il faut également féliciter les receveurs de passes pour s’être bien repris après avoir échappé sept passes, lors du dernier match.
Cette fois, ils ont bien bloqué pour les porteurs de ballon et ils ont fait des attrapés importants.
S.J. Green a échappé une passe pour un touché qu’il aurait dû attraper, mais en général, le groupe de receveurs a été excellent.
De son côté, la ligne offensive a bien protégé Kevin Glenn, mais c’était plutôt facile et surtout plaisant pour eux étant donné que les passes étaient effectuées très rapidement. Je n’avais pas de chronomètre pour calculer, mais ça prenait rarement plus de deux secondes avant qu’il lance le ballon.
Ils n’ont accordé aucun sac du quart, aucune passe n’a été rabattue par la ligne défensive et seulement un jeu a fait perdre du terrain à l’attaque.
Les porteurs de ballon en ont profité et ont été très dynamiques, tout au long du match. L’attaque des Alouettes est beaucoup plus intense, lorsque Rutley et Sutton touchent au ballon.
Sutton a très bien apporté l’élément robustesse en donnant plusieurs très bons coups d’épaule. Il y a des demis défensifs des Argonauts qui ont dû se lever en ayant mal à la tête ce matin. Ils ont eu le courage de se mettre devant lui, mais ils ont payé le prix.
Défensivement, j’ai adoré le travail du front défensif qui a profité du fait que deux joueurs recrus étaient sur le terrain, du côté droit.
Ils ont également amené une pression constante et ont réussi à effectuer cinq sacs du quart.
Tout comme les Alouettes, les Argonauts voulaient lancer le ballon rapidement, mais ils ne parvenaient pas à aller chercher des gains après l’attrapé.
Les quelques fois que Toronto a décidé de lancer dans les zones profondes, les demis défensifs étaient dans les souliers des receveurs.
Quand tu enlèves la première option à un quart-arrière, tu l’obliges à aller à sa deuxième ou même sa troisième lecture et tu le forces à tenir le ballon dans sa main. Tu espères que ta défensive va venir faire le sac ou du moins effectuer de la pression.
C’est exactement ça que les Alouettes ont bien fait. Trevor Harris devait garder le plus ballon plus longtemps qu’il l’aurait voulu dans ses mains et les John Bowman et compagnie sont venus le déranger.
Encore de la fierté
J’ai vraiment aimé le fait que la défensive ne voulait pas accorder de touché, à la toute fin du match. Même dans un match qui est pratiquement terminé, l’élément de fierté doit prendre le dessus et c’est ce qu’on a vu chez les Alouettes.
C’est la première fois, depuis 2009, que les Alouettes n’accordent pas de touché, alors c’était important pour la défensive de terminer le travail.
Avant le match, je disais à la blague qu’il s’agissait du match le plus important de l’histoire des Alouettes.
Je rajoutais un peu de drame, mais il y a quand même un fond de vérité. Ils ont toujours participé aux éliminatoires et avec une défaite, ça devenait presque impossible de poursuivre la séquence.
C’est encore très serré, mais au moins ils ont fait ce qu’ils avaient à faire et ont réglé le cas de Toronto.
J’espère que les Argonauts vont rebondir la semaine prochaine pour oublier cette défaite humiliante, car ils affrontent les Lions. Une victoire de Toronto donnerait donc un coup de main aux Alouettes.
Je vois mal comment Toronto pourrait jouer un autre match comme celui-là. Je n’ai jamais vu un joueur débuter une rencontre et se dire qu’il voulait connaître un mauvais match et se traîner les pieds, mais ça ressemblait vraiment à ça.
Les Argonauts n’avaient pas d’énergie et ça a paru tout au long de la partie.
Pour ce qui est des Alouettes, ils vont profiter de leur semaine complète de préparation, car c’est un gros défi qui les attend face à Edmonton.
Il s’agira du dernier match de saison régulière pour les Eskimos et ils se battent pour le premier rang dans l’Ouest.
Propos recueillis par Raphaël Bergeron-Gosselin