Vernon Adams fils veut des solutions
Alouettes mercredi, 14 avr. 2021. 07:00 jeudi, 12 déc. 2024. 09:39MONTRÉAL – La semaine dernière, Vernon Adams fils a invité à Seattle, à ses frais, 14 de ses coéquipiers de l’attaque pour avoir le bonheur de fouler le terrain de nouveau. Le quart des Alouettes de Montréal implore la Ligue canadienne de football de sauver la saison 2021.
Autant sa patience est mise à rude épreuve présentement, autant son enthousiasme contagieux s’entend quand il raconte les retrouvailles avec ses coéquipiers et la découverte de nouveaux partenaires.
« C’est une sensation que je n’avais pas vécue depuis si longtemps! C’est juste bon de renouer, de parler de football et de jouer », a exprimé Adams fils avec bonheur.
« Bien sûr, on aime les moments à la maison avec la famille, mais on veut être sur le terrain », a poursuivi le quart de 28 ans qui ne demande qu’à exercer son métier.
Adams fils a pris son rôle de meneur au sérieux. Il avait organisé un horaire bien rempli de quatre jours durant lequel il orchestrait les réunions sur le système offensif, de l’entraînement en gymnase, du yoga et, bien sûr, trois séances sur le terrain.
Malheureusement, il a dû se limiter à inviter ses coéquipiers habitant aux États-Unis en raison des mesures sanitaires imposées pour traverser la frontière.
Voilà où son excitation disparaît.
Puisque, même si la saison 2020 a été sacrifiée dans le contexte de la pandémie, rien n’assure que le calendrier 2021 sera sauvé.
Ainsi, à travers les moments de grand plaisir, Adams fils et ses acolytes avaient besoin d’évacuer leur frustration.
« Ouais, les gars avaient besoin d’en parler. Dans le fond, on disait tous la même chose, on ne veut que jouer au football. On comprend que la vision est différente pour les instances gouvernementales au Canada. On voit les chiffres de la COVID-19 en sol canadien surtout en Ontario et au Québec. C’est très difficile pour nous, parce que c’est notre métier », a-t-il confié.
« Tout le monde joue : les autres ligues professionnelles, la NCAA, le niveau secondaire... C’est tellement poche qu’on ne soit pas en mesure de trouver une solution pour jouer. On n’a pas le choix de composer avec cette épreuve, mais je ne sais pas combien de temps les gars pourront tenir le coup sans leur salaire », a émis Adams fils.
Alors que les démarches progressent avec les gouvernements de quelques provinces, Adams fils voit que ça stagne au Québec. Sur Twitter, il a osé lancer l’idée d’aller jouer ailleurs dans une bulle. Mais c’était avant tout pour provoquer une réflexion.
« La bulle, c’est une option, mais je sais bien qu’on a besoin de partisans pour que la LCF soit viable. Dans une bulle, ça implique d’écarter les partisans ou les limiter autour de 25%. Ce serait difficile de toucher nos salaires dans de telles circonstances. Il faudrait trouver d’autres façons de générer des revenus, d’autres alternatives avec les droits de diffusion ou l’argent de la XFL. Peu importe ce qui doit être fait. Si les dirigeants ne veulent pas faire ça, on doit simplement trouver une autre manière », a souhaité le quart.
« On doit agir ensemble, se regrouper, pour que ça fonctionne. Si une baisse de salaire est incontournable, tout le monde doit réduire son salaire », a ajouté celui qui ne veut pas nuire aux négociations actuelles.
Plus de transparence exigé
Selon les derniers échos, les joueurs devraient obtenir plus de détails d’ici 10 jours. Est-ce que le message confirmera que la saison sera repoussée? Adams fils l’ignore, mais il réclame surtout une meilleure communication.
« Les dirigeants de la LCF ne semblent pas comprendre notre réalité. Ils n’ont aucune transparence avec nous. Ils ne nous disent même pas ce qu’ils savent. Par exemple, si le plan n’est pas approuvé à telle date, on repousse à telle date. Si ça se rend à telle date, on annule », a jugé l’agile droitier qui comprend que la pandémie ne repose pas entre les mains des propriétaires et du commissaire Randy Ambrosie.
« Dites-nous simplement ce qui se passe! On a des enfants à nourrir, l’école à payer, les vêtements et tout le reste. Les gars doivent trouver un autre emploi. Je suis chanceux, je n’ai pas à le faire présentement. On voit de plus en plus de joueurs qui se retirent. Moi, je veux encore que la LCF soit une excellente ligue. C’est juste frustrant! Je voudrais plus de transparence et de nouvelles idées », a poursuivi Adams qui s’était enflammé.
À cet égard, il espère que différentes avenues seront explorées avec la XFL.
« Si un lien s’établit avec la XFL, je présume qu’on devra céder quelque chose. Je sais que les Canadiens ne veulent pas ça. Mais que fait-on? Si on passe une autre année sans jouer, je ne sais pas si la LCF survivra... », a soupesé le volubile athlète.
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Preuve qu’il suit assez bien ce qui se passe au Québec, il déplorait ceux qui ont manifesté de manière violente contre le retour du couvre-feu à 20 h sur l’île de Montréal et à Laval.
« J’avoue que je ne comprends pas trop et c’est dommage parce que ça nous affecte ensuite. Ça ne facilite pas l’ouverture des frontières », a-t-il pointé.
Adams fils perçoit au moins une lueur d’espoir dans l’allégement accordé pour la quarantaine des joueurs de la LNH qui doivent traverser la frontière après une transaction.
Cette note positive le réconforte quelque peu, mais il appréhende les prochaines semaines qui se résumeront à un jeu de patience.
De plus, les dépenses s’accumulent pour les joueurs qui doivent poursuivre leur entraînement et engager des entraîneurs de haut niveau.
« Je veux être le meilleur joueur de la LCF d’ici deux à trois ans. Pour que ça se fasse, je dois investir dans ce qui se fait de mieux. Mais ça coûte pour beaucoup d’argent. On doit pousser notre corps à la limite pour se démarquer. Inévitablement, des gars vont lever le pied... Je vais être bien franc, l’an dernier, j’ai arrêté de m’entraîner quand la saison a été repoussée. Si la saison avait été déclenchée au milieu de l’été, je n’aurais pas été prêt, je suis très honnête. Je serais arrivé sans être le Vernon de 2019 », a avoué Adams fils.
S’il s’emporte ainsi, c’est qu’il est passionné jusqu’au bout des doigts. Il était d’ailleurs heureux de s’entraîner avec Eli Rogers, un ancien des Steelers de Pittsburgh.
En plus de Rogers, les receveurs Eugene Lewis, Dante Absher, Jake Wieneke, Naaman Roosevelt, Mario Alford, Malachi Jones, Nelson Spruce, Reggie White fils, Fabian Guerra, Jordan Lasley, le porteur de ballon William Stanback et les quarts Matthew Shiltz et Darius James Peterson s’étaient déplacés à Seattle. Adams fils ne peut qu’espérer que cette initiative rapportera des dividendes aux Alouettes.