Surprise à l’entraînement des Alouettes de Montréal alors que Don Matthews est arrivé dans l’entourage de l’équipe et il donne déjà quelques conseils à l’organisation, mais il s’avère surtout une source d’inspiration avec sa bataille contre le cancer.

Le légendaire entraîneur de la LCF a appris l’excellente nouvelle au printemps que les signes de cancer étaient disparus dans son corps à la suite de 34 traitements de radiothérapie. Selon les médecins, Matthews – qui a remporté cinq fois la coupe Grey dont une avec Montréal – aurait 75% des chances de ne plus être embêté par cette maladie.

Matthews s’est donc adressé aux joueurs mercredi pour insister sur certains points importants avec eux d’ici la fin de la saison et le début probable en éliminatoires.

« J’ai discuté avec eux sur les détails qui feront la différence et l’occasion qu’ils ont d’en faire davantage au cours des prochaines semaines pour accomplir leur but », a révélé celui qui a participé à 14 coupes Grey dont 9 comme entraîneur-chef.

Ce témoignage pourrait s’avérer utile dès la prochaine rencontre, lundi, face aux Blue Bombers de Winnipeg alors qu’une victoire confirmerait l’accès éliminatoire. 

Le directeur général et entraîneur-chef, Jim Popp, est à l’origine de cette invitation avec le propriétaire Robert Wetenhall. Popp s’est d’ailleurs empressé de lui préparer un bureau pour regarder des vidéos en plus de lui expliquer qu’il pouvait rester aussi longtemps qu’il le désirait.

Amaigri de 60 livres et affaibli par les traitements, Matthews était enfin capable de prendre l’avion et il était visiblement heureux de renouer avec plusieurs de ses amis et anciens joueurs autour d’un terrain de football.

« Don est une légende ! J’ai dit aux joueurs et aux entraîneurs qu’ils seraient niaiseux de ne pas écouter ses conseils et profiter de son expertise », a mentionné Popp avec franchise.

En 2006, Matthews a dû quitter son poste d’entraîneur des Alouettes, qu’il occupait depuis 2002, en raison de problèmes de santé.

« Nous sommes toujours demeurés en contact et je suis chanceux d’avoir des amis que je peux consulter à l’occasion. Personne ne connaît mieux la LCF que lui et c’est toujours agréable d’entendre son opinion quand il voit nos matchs », a ajouté Popp.

À son époque avec Montréal, le coordonnateur défensif actuel, Noel Thorpe, apprenait les rudiments de la LCF sous les ordres de Matthews et son redoutable système de 2013 est basé sur la philosophie agressive de son mentor.

Matthews, qui n’était pas friand des médias durant son règne comme entraîneur, a été fort généreux dans ses commentaires et il a même louangé Thorpe en disant qu’il avait amélioré le répertoire qu’il utilisait.

« Son système s’inspire de ma philosophie et il en utilise certains éléments, mais il l’a rendu encore meilleur en l’élevant à un autre niveau », a-t-il noté avec humilité.

« C’est tout un compliment n’est-ce pas avec tout ce qu’il a accompli », a avoué Thorpe (photo) avec étonnement de cet hommage. « Il est un peu comme le Yoda (le Maître Jedi dans Stars Wars), il m’a aussi permis d’entrer dans cette ligue et je le respecte énormément. »

Depuis quelques années, Matthews est retourné vivre auprès de ses enfants à Portland en Oregon, mais il a trouvé le moyen de voir la plupart des matchs des Alouettes. Entraîneur un jour, entraîneur toujours, l’Américain de 74 ans est demeuré en contact avec Popp tout au long de la saison et ils ont souvent discuté des parties.

« C’était difficile de voir leurs performances au début, mais ils ont reconnu qu’ils avaient commis une erreur et c’est gratifiant de voir leur retour en force », a témoigné celui qui a dirigé les Lions, les Argonauts, les Roughriders, les Stallions de Baltimore et les Alouettes.

Confiance entière en Calvillo

Évidemment, le visage de l’organisation a passablement changé depuis le départ de celui qu’on surnommait « The Don ». Tout de même, Matthews a dirigé quelques vétérans qui demeurent au sein du nid dont Anthony Calvillo, Anwar Stewart, Chip Cox et John Bowman.

Stewart et Cox ont été questionnés sur la présence de leur ancien pilote et l’ailier défensif a confié qu’il rêve de devenir entraîneur dans l’avenir grâce à l’influence de Matthews, Thorpe et Chris Jones.

« C’est bien, on ne l’avait pas vu depuis un certain temps. La dernière fois remontait à juillet à Vancouver et je me demandais pourquoi il n’était pas plutôt avec nous ! On rigole ensemble en se parlant de certains souvenirs et c’est un peu comme revoir son père », a dit Stewart avec le sourire. 

Depuis qu’il est arrivé à Montréal, Matthews a eu la chance de s’asseoir avec Calvillo pendant environ 45 minutes. Le quart des Alouettes et lui comprennent tous les deux l’importance de la santé avec leurs expériences respectives et Matthews se fie sur Calvillo pour prendre la bonne décision.

« Je lui ai suggéré de faire ce qu’il considère comme le meilleur choix pour lui, Anthony est très intelligent », a tenu à préciser l’ancien homme à la poigne de fer qui avait effectué une chanson mémorable au défilé de 2002.

En attendant un possible retour de Calvillo, Matthews a suivi l’évolution de Josh Neiswander et il apprécie son travail et celui des entraîneurs qui ont su s’adapter à ses capacités.

« Tu ne peux pas le faire évoluer dans le même système qu’Anthony. Ils ont identifié ce que Josh pouvait exécuter et ils ont adapté les jeux en fonction de cela. Je crois que le meilleur football de l’équipe est à venir. »