Une victoire qui enlève de la lourdeur aux Alouettes
LCF mardi, 3 juil. 2018. 16:13 mercredi, 27 nov. 2024. 21:41Cinq éléments ont retenu mon attention lors de la dernière semaine d'activités dans la Ligue canadienne de football et c'est un plaisir de les partager avec vous.
Une victoire qui fait tellement de bien au moral
Il s'est écoulé 323 jours entre les deux dernières victoires des Alouettes et ce triomphe de 23-17 en Saskatchewan fait du bien à tout le monde de près ou de loin dans l'organisation. On s'entend qu'il s'est écoulé nettement trop de temps entre ces deux gains.
Cette victoire fait vraiment du bien au moral des Alouettes et c'est la chose la plus importante parce que pour gagner un match de football, il faut savoir comment le gagner. L'équipe a trouvé une formule pour gagner. Ce n'est certes pas la formule la plus facile, car la victoire a été obtenue à l'arraché. On ne s'en cachera pas. Mais en fin de compte, c'est une victoire quand même.
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La partie a été une histoire de gros jeux pour les Alouettes et je pense que c'est de cette façon que le club va gagner cette année. Quand on décortique la victoire, on se rend compte que l'attaque n'a généré que dix premiers jeux, ce qui est très peu. Pour espérer gagner, il faut espérer réaliser au moins 20 premiers jeux. Alors les Alouettes ont obtenu leurs points notamment grâce à quatre interceptions, à l'aide de jeux explosifs de B.J. Cunningham et Chris Williams ainsi qu'à l'indiscipline des Roughriders.
J'espère que cette façon de gagner des Alouettes ne sera pas le canevas pour le reste de la saison, mais j'ai l'impression que c'est ce type de matchs que les Montréalais vont gagner.
Ce gain enlève de la lourdeur et redonne un peu de liberté à une équipe qui semblait coincée.
Un entraîneur qui s'entête
Le pilote des Roughriders Chris Jones s'entête à utiliser Duron Carter comme demi de coin depuis la blessure à Nick Marshall lors du premier match.
Carter est un athlète extraordinaire, mais il est faux de croire que parce qu'il est excellent en attaque qu'il en sera de même en défensive. J'avoue que le demi défensif en moi-même est content de voir les résultats. Je peux vous assurer que ça exige des années d'entraînement, de nombreuses répétions, des années d'études et bien d'autres choses pour devenir un bon demi de coin.
Comme ancien athlète, je peux vous dire que c'est une chose de courir par devant, mais que c'est autre chose que de courir par-derrière. Essayer d'empêcher un joueur de capter un ballon et essayer d'en attraper un soi-même est vraiment différent. Lors de son premier match à cette position contre Ottawa, Carter avait été battu quelques fois par Diontae Spencer. Il est vrai que durant ce match, Carter avait réalisé une interception pour un touché, mais ç'avait été son seul gros jeu. On l'a vu rater des plaqués et se faire battre sur des passes profondes. Les Alouettes ont su prendre des notes et ont exploité sa présence pour gagner leur premier match de la campagne.
Pour être un demi de coin, il faut savoir se mettre dans un état d'esprit différent et avoir une force de caractère différente. Et Carter ne possède pas ces deux qualités. Ce n'est pas la même chose que de jouer en attaque. Comme demi de coin, le joueur doit avoir la mémoire courte et ne pas avoir la mèche courte. Je peux vous dire que les moments de frustrations sont nombreux et il faut savoir rebondir. Duron Carter n'a pas la personnalité pour évoluer à cette position. On l'a vu se laisser s'emporter à quelques reprises. Il a même poussé un officiel en plus d'écoper de pénalités coûteuses.
Je m'explique mal pourquoi Chris Jones continue cette expérience, qui coûte cher à son équipe.
Venu de nulle part
Sean Thomas-Erlington est à mes yeux la révélation de la dernière semaine dans la Ligue canadienne. C'est très plaisant de voir un ancien des Carabins de Montréal connaître du succès avec les Tiger-Cats de Hamilton.
Thomas-Erlington avait été un choix de huitième ronde en 2017 et il n'avait porté le ballon qu'une seule fois à sa première saison pour des gains d'une verge. Il s'est blessé en septembre contre Toronto pour conclure une saison recrue de dix matchs sans faire de vagues.
Cette saison, on l'a remarqué dès les matchs préparatoires. Notamment quand il a marqué un touché contre les Alouettes. Il a porté le ballon deux fois lors de la première partie et aucune fois lors de la deuxième rencontre avant de faire une entrée fracassante lors de la troisième semaine contre Winnipeg. Il a exécuté onze courses pour 92 verges pour une moyenne de 8,2 verges. Sa plus longue course a été de 23 verges.
Au-delà des statistiques, c'est beau de le voir courir avec des pivots, ce qui témoigne une bonne dose de confiance. On l'a même vu sauter par-dessus un joueur défensif. À un certain moment, il a perdu du terrain pour faire une course positive. On le sentait en pleine confiance. J'ai beaucoup aimé ce que j'ai vu et je suis convaincu qu'on va le revoir.
La défense des Tiger-Cats se lève
Depuis le début de la saison, je parle souvent du quart Jeremiah Masoli, dont les performances retardent l'entrée en scène de Johnny Manziel, mais cette fois je dois lever mon chapeau au travail de la ligne défensive.
La ligne défensive est menée par le vénérable Jerry Glanville, 76 ans. Il est reconnu à travers la ligue pour son côté un peu excentrique. Il a une grande expérience dans la NFL et il pilote un groupe qui embarque dans son système. On le constate en regardant les joueurs s'amuser sur le terrain. On assiste souvent à des plaqués en meute, à six ou sept joueurs, ce qui me fait dire que ce sont des gars qui aiment jouer ensemble. On est capable d'attaquer le quart adverse et celui des Blue-Bombers, Chris Streveler, a connu une partie plus modeste après une performance historique contre les Alouettes.
Streveler a été limité à seulement 146 verges par la passe et un total de 273 verges. Il n'a pas été en mesure de faire des dommages avec son bras ou avec ses jambes, ce qui témoigne de l'excellence de l'unité défensive. À un certain moment, les Blue-Bombers ont connu six séries à l'attaque de suite de deux jeux et un dégagement.
On parle de Masoli et de l'attaque, mais il ne faudrait pas oublier cette unité défensive, qui sera l'une des bonnes cette saison dans le circuit.
William Powell tire le Rouge et Noir
William Powell se veut une belle surprise dans la LCF cette saison. On savait que ce porteur de ballon du Rouge et Noir d'Ottawa était bon, mais cette année, il m'impressionne.
Dans un match contre Calgary où le quart Trevor Harris n’allait nulle part, Powell a pris la relève. Il a réalisé 13 courses pour des gains de 123 verges, pour une excellente moyenne de 9,5 verges par portée. C'est quand le quart connaît des ennuis que l'attaque va pouvoir se tourner vers Powell.
Powell peut vous battre de bien des façons, notamment par sa vitesse ou en donnant l'impression de passer au travers l'adversaire. Pour une ligne à l'attaque qui connait un peu de difficulté, compter sur Powell est un luxe qui peut amener du succès.
Malheureusement, le Rouge et Noir s'est incliné.
*Propos recueillis par Robert Latendresse