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MIAMI – Il n’y a rien de facile pour être sacrés champions du Super Bowl. Les Chiefs de Kansas City et Laurent Duvernay-Tardif l’ont constaté face aux 49ers de San Francisco, mais ça ne fait que rendre le championnat encore plus savoureux et ils peuvent dire merci à leur super-héros, Patrick Mahomes.

 

Même s’il n’est âgé que de 24 ans, Mahomes a trouvé son costume juste au bon moment. Alors que les hommes d’Andy Reid tiraient de l’arrière 20 à 10 au quatrième quart, il a retrouvé son aplomb et il a orchestré une poussée irrésistible de 21 points sans réplique si bien que les célébrations pouvaient commencer.

 

ContentId(3.1360215):Super Bowl LIV : 49ers 20 - Chiefs 31 (NFL)
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Repoussé dans ses derniers retranchements comme ce fut le cas pour son équipe, Duvernay-Tardif ne pouvait qu’être envahi par les émotions après la rencontre. Après tout, il est le seul Québécois (né au Québec) à être champion du Super Bowl. Blessé à un mollet tôt au deuxième quart, il a tenu à demeurer dans la partie et il ne s’est pas servi de ça comme excuse.

 

« On a gagné, on a  gagné, c'est tout ce qui compte.  On perdait par dix points et boum, touché, touché, touché. 21 points au quatrième quart, c'est incroyable. Ça démontre à quel point nous sommes explosifs offensivement », a confié le Québécois, à chaud, au micro du collègue Didier Orméjuste.

 

Environ une heure plus tard après le déclenchement des confettis, il est venu à la rencontre des autres journalistes francophones qui l’attendaient et il n’était pas descendu de son nuage.

 

« (Champion du Super Bowl) Ça sonne pas mal bien! C’est fou, je pense que je ne le réalise pas encore. On dirait qu’il y a juste 10 minutes qu’on perdait par 10 points. C’est un sentiment incroyable de gagner un match comme ça, en équipe, à Miami. Super Bowl champ! », a-t-il lancé avec fierté celui qui s’est relevé après quelques moments difficiles durant l’affrontement.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Super Bowl Champ Baby!! #chiefs #nfl #miami #champion

Une publication partagée par Laurent D. Tardif (@laurentduvernaytardif) le 2 Févr. 2020 à 8 :29 PST

 

Grâce à cette remontée fascinante, Duvernay-Tardif et ses coéquipiers ont pu savourer leur triomphe sans devoir stresser jusqu’à la dernière seconde.  

 

« Quand on a marqué le touché par la course avec Damien Williams (pour mener le pointage à 31-20), je pense que mes genoux ont flanché. C’est vraiment là qu’on a compris, collectivement, qu’on venait de gagner le Super Bowl », a admis LDT avant de décrire les moments précieux avec son entourage.

 

« Ensuite, de vivre les célébrations avec ma famille, mes parents, Flo (Florence Dubé-Moreau sa copine), de voir ma gang de malade dans la section 300 avec leur banderole et leurs drapeaux, c’est incroyable de vivre ça avec tous les gens qui ont été derrière moi depuis le début. Ce n’est pas tout le monde qui était ici ce soir. Mais c’est un sentiment cher que je ne suis pas près d’oublier. Tout le monde qui est là pour m’aider au quotidien à gérer tous les projets, je leur dois beaucoup », a reconnu l’athlète altruiste qui n’a pas oublié de nommer son agent Sasha Ghavami.

 

« On a gagné! C'est ça qui compte! »

Les réjouissances ont été si intenses qu’il a eu l’impression que le tout a duré « deux secondes ». Nul doute, cette journée se classe au sommet de son palmarès garni de façon exceptionnelle à 28 ans.  

 

« C’est définitivement mon plus beau moment de ma vie. De loin, de loin », a évalué le numéro 76.

 

Déjà en extase, Duvernay-Tardif est devenu plus émotif quand on lui a rappelé sa déclaration que ce match avait le potentiel de définir les 10, 20 et 30 prochaines années de sa vie.

 

« C’est un sentiment incroyable d’avoir travaillé pendant six ans à Kansas City avec toute mon équipe, des meneurs incroyables, et Coach Reid qui m’a donné une opportunité en tant que jeune Canadien qui étudiait en médecine et qui a joué à McGill. Qu’il ait cru en moi, c’est incroyable je lui dois beaucoup, beaucoup », a laissé tomber Duvernay-Tardif avec les yeux mouillés.

 

« Pour nous, ça veut dire beaucoup, mais c’est encore plus gros pour lui. Il le mérite, il a été clairement dans mes pensées quand on lui a donné la chance d’être champion du monde », a ajouté LDT  à propos de celui qui vient de se débarrasser de sa réputation d’être incapable de gagner les grands matchs.

 

Des ennuis face à tout un front défensif, mais des ajustements judicieux

 

Lucides, Duvernay-Tardif et les Chiefs n’avaient pas caché que le front défensif des Niners constituait leur plus gros défi de l’année.

 

Ça s’est confirmé alors que la ligne offensive a éprouvé des ennuis et Duvernay-Tardif n’y a pas échappé. En plus de commettre deux punitions, il a été responsable d’un sac (celui de DeForest Buckner) et il a été contourné une autre fois par Solomon Thomas.

 

Les Chiefs de Kansas City champions du Super Bowl!

« Ça n'a pas été évident. Tu ne veux pas donner de sac. Tu en donnes un et le plus dur est de tourner la page et d'aller de l'avant. Faire les ajustements et faire confiance à la technique que tu as travaillée pendant 24 semaines. On a été capable de le faire et la pochette s'est améliorée. Personnellement, ç'a commencé à mieux aller à la fin du  troisième quart et ç’a été assez pour gagner la partie », a répondu LDT sur le terrain à RDS.

 

La beauté de la chose, c’est que Reid a su s’ajuster pour aider ses protégés.

 

« Coach Reid est incroyable, il a été capable de comprendre la situation, de voir qu’on faisait face à d’excellents joueurs de ligne défensive. En jouant sans caucus, en augmentant la cadence, je pense que c’est vraiment ce qui a changé le momentum. Ça faisait aussi que l’autre équipe devenait plus fatiguée aussi », a cerné le numéro 76.  

 

Bien sûr, ça prenait également un quart-arrière du calibre de Mahomes pour ajouter sa touche alors que Jimmy Garoppolo n’a pas été en mesure de suivre la cadence en fin de partie.

 

« Pat est aussi toujours demeuré calme même si on tirait de l’arrière, qu’il y avait une interception ou un sac. Il a continué de faire ses lectures pour compléter des jeux et ce fut assez pour l’emporter. Quand tout le monde cède à la panique, c’est là que ça affecte une équipe. Mais avec de bons meneurs qui demeurent calmes, tu ne paniques pas. Dans les cinq dernières semaines, on a tiré de l’arrière quelques fois et ce fut utile à conserver notre calme », a précisé le garde à droite.

 

C’est loin d’être banal de réussir des remontées considérables lors de trois matchs éliminatoires consécutifs. De plus, les Chiefs sont devenus uniquement la troisième équipe à combler un déficit de 10 points ou plus en deuxième demie au Super Bowl. L’exploit avait été réussi par les Patriots les deux autres fois.

 

Ces statistiques, Duvernay-Tardif pourra les apprécier une autre fois. Là, c’était le moment d’aller célébrer.  

 

« Je sais juste que je dois avoir enregistré ma valise à 9 h 30 à l’aéroport. Probablement que je ne vais pas dormir en fait », a conclu celui qui ne pourra jamais perdre son titre de champion du Super Bowl, un titre qu’il est heureux de ramener au Canada, au Québec et à Montréal.

Les Chiefs ont joué avec le feu sans se brûler