MONTRÉAL – Pour la première fois, après 13 saisons dans la NFL, Louis-Philippe Ladouceur avait l’occasion d’aller jouer ailleurs, mais il a choisi la fidélité auprès des Cowboys de Dallas.

 

Ça n’arrive pas si souvent qu’un spécialiste des longues remises attire l’attention sur le marché des joueurs autonomes, mais Ladouceur représente une exception. Rien de plus normal qu’il soit l’exception à la règle puisqu’il n’a pas bousillé une seule remise depuis son entrée dans la NFL en 2005.

 

Le Québécois de 37 ans ne cache toutefois pas que le contexte de l’autonomie a été divertissant.

 

« C’était quand même le fun d’être en demande. Mais au final, je trouvais que les Cowboys, c’est mon équipe. Ils m’ont toujours supporté et c’est le plus important », a-t-il raconté au RDS.ca.

 

Ladouceur aurait pu endosser un nouvel uniforme, celui des Raiders, pour aller rejoindre Rich Bisaccia, son ancien coordonnateur des unités spéciales chez les Cowboys.

 

« J’ai eu un appel d’eux, lundi dernier, et ils m’ont offert un contrat, mais j’ai refusé. Ce n’était pas assez intéressant à mon goût donc je suis resté à Dallas. J’ai fait le bon choix à mon avis. C’est la place où je veux finir de jouer, c’est ici que je vais vivre après ma carrière », a expliqué l’ancien de l’Université Cal.

 

Ironiquement, l’expérience NFL de Ladouceur aurait pu lui nuire pour demeurer à Dallas. En effet, les Cowboys doivent respecter les exigences de la convention collective si bien qu’il touche un salaire relativement élevé – plus d’un million – pour la position qu’il occupe. D’ailleurs, l’organisation de Jerry Jones ne possède pas beaucoup de marge de manœuvre quant au plafond salarial.

 

« Je savais que Dallas m’offrait seulement un contrat d’un an, on en avait discuté l’an passé. En me signant sur un contrat d’un an, étant donné que je suis un vétéran de 10 ans et plus, ça leur permet de sauver autour de 400 000 $ sur le plafond salarial. Ce n’est pas énorme sur le total, mais ça peut leur permettre de signer un autre joueur.

 

« C’est un contrat qui favorise l’équipe, mais c’est correct pour moi. À 37 ans, des contrats d’un an à ce salaire, c’est parfait pour moi et ma famille. Ça me permet de ne pas les déménager et de ne pas jouer ailleurs », a-t-il admis.

 

Ladouceur se retrouve maintenant dans un groupe sélect par rapport à son ancienneté avec les Cowboys. Il n’est devancé que par Jason Witten, Ed « Too Tall » Jones, Bill Bates et Mark Tuinei à ce chapitre.

 

« C’est agréable, mais ce sont des gars qui ont joué beaucoup plus de football que moi. Je n’ai pas manqué de matchs, mais on parle de 60 jeux par match pour Jason, 40 à 50 pour Jones, autour de 25 pour Bates alors que c’est 10-12 pour ma part », a réagi celui qui s’est beaucoup impliqué dans le milieu de l’immobilier au Texas.

 

Ladouceur retire surtout de la fierté de sa capacité d’adaptation.

 

Louis-Philippe Ladouceur« C’est d’être dans la même organisation pendant 13-14 ans qui est intéressant à mon avis. C’est tough de rester à la même place pendant si longtemps. Il faut que tu sois capable de te gérer et gérer les autres. Tu dois accepter que beaucoup de changements surviennent autour de toi. Ça fait beaucoup de nouveaux joueurs, bien des gens qui rentrent et qui sortent. On est 90 au début de la saison et on finit autour de 53 », a visé le numéro 91 qui a joué sous les ordres de Bill Parcells, Wade Phillips et Jason Garrett.

 

La patience de Ladouceur n’est pas épuisée puisqu’il entend poursuivre sa carrière au-delà de la saison 2018.

 

« À ma position, je pense que tu peux jouer jusqu’à 39-40 ans si tu es en forme et que tu fais attention. Je suis à l’aise avec les contrats d’une saison, les Cowboys voudraient continuer de cette façon et je n’ai pas de problème avec ça », a indiqué l’ancien étudiant de l’école Notre-Dame.

 

S’il parvient à s’accrocher aussi longtemps qu’il le souhaite, il pourrait fouler les terrains en même temps qu’un Québécois qui aura été inspiré par son parcours. Maxime Latour, du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke, voudrait notamment emprunter un chemin similaire.

 

« Ça fait toujours plaisir de savoir ça. Il y a quand même beaucoup de Canadiens et Québécois qui ont pu se rendre dans la NFL au fil du temps. J’aime entendre parler de la relève québécoise,  c’est intéressant de voir que d’autres gars souhaitent un peu reproduire nos parcours. Je suis content de voir qu’ils trouvent que ça peut être une manière de vivre leur vie », a-t-il réagi.

 

Une fois à la retraite, Ladouceur pourra se la couler douce en regardant son ami Tony Romo dans son nouveau rôle d’analyste à la télévision.  

 

« Les gens oublient parfois qu’il a tant de connaissances du football. J’ai aimé l’écouter, il savait ce que les gars pensaient et il pouvait dire où le jeu s’en irait », a exprimé le sympathique athlète.