Le défi supplémentaire de jouer à 50 degrés Celsius
NFL jeudi, 12 sept. 2019. 08:00 jeudi, 12 déc. 2024. 02:53Lorsque le calendrier de la saison régulière des Chiefs a été dévoilé, on a tout de suite su que le premier match, disputé à Jacksonville, allait représenter un défi particulier.
Cette première rencontre de la saison a été jouée à une température de 50 degrés Celsius. D’un point de vue personnel, c’était toute une façon de me souhaiter la bienvenue après une absence de près d’un an en raison de ma blessure! En plus, c’était contre cette même formation que j’étais tombé au combat lors de la semaine no 5, l’an dernier.
Les attentes sont grandes envers notre équipe cette saison. Il y a une frénésie qui entoure l’équipe et tout le monde en est conscient. On s’était donc mis beaucoup de pression pour bien performer. Quant aux membres de la ligne offensive, on tenait à bien protéger Pat Mahomes du front défensif des Jaguars, qui arrive à appliquer de la pression avec la présence des Calais Campbell et Yannick Ngakoue. Ce sont deux bons chasseurs de quarts.
Pendant tout le camp préparatoire, tu t’habitues à répéter avec une cadence verbale de ton quart-arrière. Contre les Jags, dans leur stade, il fallait remiser ça pour se concentrer sur les cadences silencieuses. On savait que la foule allait être bruyante pour leur match d’ouverture locale.
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Il n’y avait pas de surprise par rapport à la chaleur. On savait qu’il fallait être prêt pour cette réalité, et il ne restait qu’à savoir lequel des deux clubs allait être le mieux conditionné pour affronter ces conditions de chaleur extrême pendant près de 3 heures 30 minutes.
Ça aide à se donner confiance lorsqu’on commence un match aussi bien qu’on l’a fait offensivement. Sur le troisième jeu de la première séquence, Mahomes a repéré Sammy Watkins pour un touché de 68 verges. Ça s’en est suivi d’une autre série explosive qui s’est terminée par une récolte de trois points.
Je l’ai écrit dans ma première chronique de l’année : le camp d’entraînement des Chiefs, à St. Joseph, est parmi les plus exigeants de la ligue. Ça nous permet d’être bien outillés pour ces situations difficiles, que ce soit en termes de température ou de volume de jeux à exécuter.
Même si on était l’équipe visiteuse et que théoriquement, on est moins exposé au type de chaleur qu’il fait en Floride, on n’a pas eu le moindre cas de crampes parmi notre effectif. Personne n’a eu à sortir du terrain, alors que chez les Jags ça n’a pas été le cas. Quelques-uns de leurs joueurs ont eu de la difficulté à terminer la partie.
C’est là qu’il faut féliciter notre personnel d’entraîneurs physiques et nos physiothérapeutes, qui nous ont préparés de façon plus qu’adéquate pour nous préparer à ces conditions hyper difficiles.
Chaque jour pendant la semaine de préparation, on testait la densité de mon urine pour être certain que j’étais bien hydraté. Il nous a fallu ingérer énormément de fluides, mais aussi beaucoup de sels de réhydratation. C’était aussi crucial de manger suffisamment pour retenir tous les fluides nécessaires.
Ça impliquait de se peser à chaque jour pour connaître la quantité de poids perdue durant chaque séance d’entraînement, d’autant plus qu’il faisait très chaud à Kansas City la semaine dernière, dans les journées précédant notre départ pour Jacksonville. Le genre d’entraînements qu’on a tenus mène à des pertes de 5 à 6 litres d’eau. Parfois, ce sont des volumes d’eau impressionnants qu’on nous demande de boire. Il n’est pas rare qu’on se fasse dire : « Il faudrait que tu boives 4 à 5 litres supplémentaires d’ici à demain matin. » C’est plus facile à dire qu’à faire!
Nuance importante, et c’est le médecin en moi qui parle ici : il ne s’agit pas uniquement de boire de l’eau. Ça prend la bonne osmolarité de ton plasma, car si tu ne bois que de l’eau, tes reins vont être portés simplement à l’évacuer. Tu vas immédiatement uriner et les bienfaits ne se feront pas sentir. Après tout, les reins se débarrassent beaucoup plus facilement de l’eau que du sel... En y ajoutant des sels, les reins arriveront bien mieux à emmagasiner l’eau consommée. Alors voilà, fin de la parenthèse du Dr. Duvernay-Tardif!
Bref, tout le monde devait être hyper rigoureux par rapport à son hydratation et son absorption de fluides, d’autant plus que le voyagement en avion est reconnu pour être une cause potentielle de déshydratation. On nous refilait la fameuse boisson Pedialyte, une boisson d’électrolytes qu’on fait boire aux enfants lorsqu’ils ont la gastro. Plusieurs de mes coéquipiers carburaient là-dessus pour s’assurer de passer à travers la partie.
C’est pourquoi je dis que c’était une victoire d’équipe au sens large qu’on a méritée pour débuter la saison. Tout le monde, jusqu’aux médecins, y ont grandement contribué en effectuant un suivi continuel avec chacun de nous.
Direction Oakland maintenant
Avant de lancer notre saison locale au Arrowhead Stadium dans une dizaine de jours, il y aura un arrêt ce dimanche au domicile des Raiders d’Oakland, nos rivaux de division. Si vous avez regardé le match du Monday Night Football entre Oakland et Denver, vous avez remarqué que les Raiders forment une équipe améliorée cette année.
Ils sont sortis en lion et ont triomphé pour bien commencer leur saison, eux aussi. Ça sera important d’arriver à leur stade avec l’intention de leur imposer notre cadence. Si on les laisse prendre le contrôle, la foule s’en régalera. C’est une foule qui est très énergique et qui dérange énormément le club adverse, surtout lorsque les Raiders sont dans le coup. Heureusement pour nous, il n'annonce pas aussi chaud dans la région d'Oakland que ce fut le cas à Jacksonville il y a quelques jours...
Sur ce, bonne semaine de football à tous!
* propos recueillis par Maxime Desroches